A mi-parcours, prudence sur les marchés en 2017

Asset Management - le Président de la BCE a, dans son discours, détaillé les raisons d’une inflation basse et affiché sa confiance dans la reprise. Le marché a interprété ces propos comme le préambule à un ajustement de la politique monétaire dans les mois à venir. Dans la foulée, le rendement du 10 ans allemand est passé de 0.24% à 0.46%. Par contrecoup, l’Euro Stoxx 50 a abandonné un peu plus de 3% et l’euro s’est envolé d’environ 2% face au dollar. Ce mouvement sur les taux pourrait s’amplifier dans les mois à venir. Cela incite les marchés à une certaine prudence, malgré des données macro-économiques globalement porteuses.

Prudence, d’autant plus que le premier semestre a déjà été profitable d’un point de vue boursier : les marchés ont, globalement, poursuivi le mouvement commencé il y a un an, avec des hausses depuis le début de l’année de près de 10% pour l’Euro Stoxx 50 et les pays émergents (en EUR), et de 9% pour le S&P 500 en USD (mais à l’équilibre à 1% en EUR en raison de la baisse de l’USD contre l’EUR). Concernant les thématiques, les actions dites « value » sont restées en retrait par rapport aux actions typées « croissance ». Une rotation sectorielle pourrait intervenir au second semestre avec comme premier bénéficiaire le secteur bancaire et l’énergie.

Du coté des taux, le phénomène marquant du premier semestre a été l’aplatissement des courbes des deux côtés de l’Atlantique. En outre, l’écart entre les obligations américaines et européennes à 10 ans s’étant réduit, la zone euro a vu sa devise s’apprécier.

Après un rapide bilan à mi-chemin, quels sont les thèmes qui influenceront les marchés au second semestre ?

La croissance américaine reste molle. Même si les investisseurs sont prudents quant aux promesses de Donald Trump, l’absence de mesures de relance budgétaire et structurelle pourrait décevoir. Néanmoins, la consommation des ménages et les investissements accélèrent.

La « reflation » (hausse de l’inflation et reprise de l’activité économique), a soutenu le marché au premier semestre, mais l’inflation a ralenti en juin. L’effet dû à la hausse des prix du pétrole s’est considérablement atténué.

La rechute des prix du pétrole en raison d’un excès d’offre pourrait faire naître chez les investisseurs l’idée d’un ralentissement des pays consommateurs et accroître le risque de défaut pour les sociétés pétrolières les plus endettées.

Enfin, en Chine, la Banque centrale a la volonté de durcir les conditions de financement, ce qui pourrait inquiéter le marché comme en 2015. Mais ce risque semble aujourd’hui mineur.

En synthèse, les données économiques incitent toujours à la prise de risque, mais les mouvements de hausse de taux ou de pentification qui pourraient accompagner ce rebond doivent inciter à une certaine prudence.

Gauthier Le Bras

Analyste-gérant

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