La BCE a bien plus de raison d’agir aujourd’hui

Asset Management - On peut s’attendre à ce que la BCE prenne des mesures qui viseront à rendre sa politique monétaire encore plus accommodante, et, par ricochet, à affaiblir certainement l’Euro.

L’inflation en zone Euro continue de rester bien en-dessous de l’objectif de la BCE. Selon les premières estimations, -0.2% en variation annuelle en février contre un objectif de +2% et +0,7% pour l’inflation sous-jacente en ne tenant pas compte des prix de l’énergie et de l’alimentaire.. Et dorénavant les quatre grandes économies de la zone Euro se retrouvent avec des chiffres d’inflation négatifs. La reprise économique de la zone Euro s’est quelque peu essoufflée ces derniers mois marquée par la baisse de l’IFO en Allemagne et des indices PMI de manière générale, à l’instar du coup de mou qu’a traversé l’économie mondiale. La BCE a donc bien plus de raisons d’agir aujourd’hui que lors de son dernier mouvement au début du mois de décembre.

Toutefois, la causalité entre politique monétaire accommodante et faiblesse de la devise n’est pas garantie, comme on l’a vu le mois dernier avec la BoJ. Nous pensons donc que la BCE évitera d’agir seulement en baissant son taux de dépôt car cela constituerait une mauvaise nouvelle pour les banques européennes – érosion de leur profitabilité – et pourrait donc être mal pris par les marchés, provoquant in fine un renforcement de l’Euro. Il faudrait ainsi plutôt s’attendre à un éventail de mesures comme par exemple une baisse du taux de dépôt couplée à une augmentation de l’assouplissement quantitatif soit en quantité et/ou dans le temps. La BCE ne peut pas acheter des obligations avec des taux inférieurs à ceux du taux de dépôt). Autre exemple de mesure pouvant être prise : une réintroduction des TLTRO (mise à disposition de liquidités aux banques à taux très bas). Cette dernière mesure permettrait certainement aux banques de faire en partie ce que la BCE ne peut ou ne veut pas faire : (r)acheter sur le marché de la dette privée ou des autres actifs plus risqués que les obligations gouvernementales.

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Fabrizio Quirighetti - SYZ Asset Management

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