Stress tests de l’EIOPA : un marché français résilient, qui ressort dans la moyenne européenne.

Asset Management - L’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (EIOPA) a publié, le 15 décembre 2016, les résultats des tests de résistance conduits sur les principaux acteurs européens du marché de l’assurance, en collaboration avec les autorités nationales de supervision. L’exercice avait pour objectif de tester la résistance des acteurs de l’assurance-vie en Europe dans un contexte de taux très bas, sans viser à identifier des besoins individuels de recapitalisation. Aucun calcul des ratios de solvabilité n’était donc requis après l’application des chocs.

Modalités de l’exercice

Les résultats des tests portent sur 236 entreprises d’assurance, représentant 77 % des provisions techniques vie et santé hors unités de compte. Ils ont fait l’objet d’un processus de contrôle qualité associant les autorités compétentes nationales et européennes. Les assureurs implantés en France ont démontré une forte implication dans la réalisation des tests et la qualité des données remises s’est améliorée par rapport à l’exercice précédent (décembre 2014).

Les organismes participants devaient appliquer deux chocs principaux : l’un correspondant à une situation de taux bas durable caractérisée par la baisse des rendements à long terme (dit « low-for-long »), l’autre reflétant une augmentation soudaine des primes de risque combinée à une baisse des taux et une chute des marchés d’actifs (appelé « double hit »).

Un marché français résistant, dans la moyenne du marché européen

Au niveau européen, les résultats montrent des organismes convenablement capitalisés en situation initiale avec un ratio de solvabilité moyen de 196 % (136 % si les mesures du paquet « branches longues » sont exclues). Les deux scénarios ont des effets significatifs : on observe, pour le scénario double hit, une baisse de 160 milliards d’euros de l’excédent actif sur passif de l’ensemble des participants européens, et dans le scénario low-for-long, une baisse de 100 milliards d’euros. Ces résultats moyens masquent les disparités observées, dans un scénario ou l’autre, sur les organismes pris individuellement ou sur les marchés domestiques. Les différences observées correspondent à des caractéristiques propres aux marchés nationaux et/ou à des structures de bilan variées.

Suite à cet exercice, l’EIOPA a formulé des recommandations à destination des autorités de supervision nationales afin qu’elles encouragent les organismes à mettre en œuvre une politique de gestion des risques et des stratégies suffisamment prudentes dans l’environnement de taux bas. Par ailleurs, elles sont appelées à évaluer la façon dont les vulnérabilités identifiées au niveau solo sont reconnues et prises en compte au niveau du groupe.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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