Energie : le Gouvernement prolonge le bouclier tarifaire

Actualités - Ce mercredi, Elisabeth Borne, la Première ministre, a annoncé le maintien du bouclier tarifaire en 2023. Cette mesure vise à réduire l'impact de l'augmentation du coût de l'énergie pour les ménages, les entreprises et les communes.

« Nous allons prolonger, en 2023, le mécanisme de bouclier tarifaire pour les ménages, les collectivités, les logements sociaux, les petites entreprises et les petites communes », a annoncé Elisabeth Borne, la Première ministre, le 14 septembre dernier, à l’occasion d’une conférence de presse sur la situation énergétique.

Le maintien de ce bouclier tarifaire est conséquent à une hausse globale des frais liés à l’énergie. Par ce biais, le Gouvernement espère « limiter les hausses de prix à 15% pour le gaz en janvier 2023 et 15% pour l’électricité en février. » Sans, ces mesures d’urgence, une augmentation de 120% serait attendue. 

Un coût de 16 milliards d’euros

Dans les faits, Elisabeth Borne a signifié : « ces augmentations vont conduire à une hausse moyenne des factures de l’ordre de 25 euros par mois pour les ménages qui se chauffent au gaz, au lieu d’environ 200 euros par mois sans bouclier tarifaire. Et à une augmentation moyenne de l’ordre de 20 euros par mois pour les ménages qui se chauffent à l’électricité au lieu de 180 euros par mois sans bouclier tarifaire. » Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a précisé que cette mesure « coûtera 16 milliards d’euros en 2023 ».

(Conception : Mathilde Ledroit — Réalisation : Amandine Victor)

En outre, l’exécutif va allouer une enveloppe de 1,8 milliard d’euros pour les 12 millions de ménages les plus modestes. Les Français concernés recevront d’ici la fin de l’année des « chèques énergie exceptionnels » d’une valeur de 100 ou 200 euros. 

Par ailleurs, Bruno Le Maire a assuré que l’aide aux entreprises grandes consommatrices de gaz et d’électricité sera maintenue en 2023. « Nous allons évidemment prolonger ces dispositifs au-delà du 31 décembre de cette année, il n’est pas question d’arrêter le soutien aux entreprises au moment où elles pourraient en avoir le plus besoin », a-t-il déclaré. 

Une mesure discutée par l’opposition

Sur la scène politique, ces déclarations ont largement été réprouvées par l’opposition. Clémence Guetté, Vice-Présidente du groupe LFI-NUPES à l’Assemblée nationale, a regretté : « Tous les Français sont priés de passer à la caisse. En attendant, pas de blocage des prix. Et surtout pas de taxe sur les superprofits. Les profiteurs de crise peuvent dormir tranquille. » 

Marine Le Pen a évoqué une « double peine pour les Français ». Elle a justifié : « ils vont subir une hausse de 15% des tarifs de l’électricité et du gaz et […] ils vont devoir payer par leurs impôts, le bouclier tarifaire. » Selon la Députée RN, « l’incompétence de ce gouvernement nous mène à la ruine ! » 

A droite, Michèle Tabarot, Vice-Présidente du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, a condamné : « La Première ministre vient d’annoncer […] aux Français qu’ils vont devoir payer la facture de dix ans de compromissions avec EELV du tandem Hollande/Macron qui ont démantelé notre filière nucléaire et sacrifié l’indépendance énergétique de notre pays à des fins électoralistes. » 

Malgré les réprobations, le Gouvernement souhaite que le dispositif du bouclier énergétique soit étendu au niveau européen.

Mathilde Ledroit - Le Courrier Financier

Journaliste

Voir tous les articles de Mathilde