Faible volatilité et allocation d’actifs

Asset Management - Ce creux du cycle de volatilité est source d’importantes difficultés pour la construction de portefeuille. De nombreux gérants de portefeuille ont des objectifs de gestion liés à un certain niveau ou une certaine fourchette de volatilité ou d’écart de suivi.

Ce contexte de faible volatilité laisse deux options à ces gérants : maintenir une exposition standard et réaliser une performance inférieure à la déviation, ou augmenter leurs positions pour revenir aux les niveaux de risque attendus.

La première est souvent l’option idéale, car elle est simple et permet de limiter l’impact des pics de volatilité lorsque celle-ci finit par se normaliser. Elle peut toutefois affecter l’impact à long terme des niveaux de risque effectifs du portefeuille. Sur de courtes périodes, un portefeuille peut enregistrer une volatilité nettement inférieure à ses objectifs affichés, qui, si elle n’est pas compensée par une hypothèse de ratio d’information (RI) plus élevé, peut souvent se traduire par des rendements plus bas. Bien qu’il puisse s’agir d’un phénomène de courte durée, si le gérant de portefeuille réagit trop vite lorsque la volatilité commence à remonter et n’autorise pas un dérapage temporaire du risque, il peut créer une distribution asymétrique et entraîner ainsi un dépassement durable et persistant du niveau de risque du portefeuille. La seconde option est cruciale pour maintenir au fil du temps un niveau de risque plus constant et conforme aux objectifs du portefeuille, mais elle présente ses propres difficultés.

Pour maintenir le niveau de risque souhaité, le portefeuille doit soit être « levered » sur l’éventail complet des positions, se concentrer sur un ensemble réduit de positions ou ajouter des positions supplémentaires pouvant être détenues avec une confiance plus limitée.

L’utilisation d’outils habituels de construction des portefeuilles, tels que les « optimiseurs », peut s’avérer utile dans ces situations pour identifier le niveau de levier ou de concentration requis pour accroître le risque. Mais à moins d’une confiance élevée dans ces informations, il peut arriver que l’optimiseur se base davantage sur la corrélation et la volatilité que sur le rendement sous-jacent ou l’opinion pour se concentrer sur des positions. Une bonne compréhension des subtilités contextuelles et de leurs conséquences potentielles sur le processus d’optimisation est donc essentielle pour construire et conserver des portefeuilles optimaux et efficients dans des régimes de volatilité réduite.

La réelle difficulté de tels régimes est leur persistance. Depuis 1990, le VIX s’est trouvé trois fois solidement ancré en-dessous de 20, en touchant chaque fois le creux de la vague aux alentours de 10, chaque épisode durant de quatre à six ans. Si l’environnement actuel de faible volatilité dure déjà depuis un moment (5,5 ans, avec une brève sortie mi-2015), sa longueur ne dépasse pas encore la fourchette des derniers cycles de volatilité. L’évaluation permanente du régime de faible volatilité pour en détecter les nuances plus graves est tout aussi importante que la nécessité de bien comprendre les implications de cette faible volatilité en termes de construction de portefeuille et la gestion active du niveau de risque des portefeuilles.