Les inquiétudes chinoises mises au second plan

Asset Management - La grosse déconvenue sur les indices actions au cours des deux derniers mois n'était pas de nature à rassurer avant un mois d'octobre traditionnellement compliqué sur les marchés voire même meurtrier avec les épisodes de 1929,1987 ou encore 2008.

La grosse déconvenue sur les indices actions au cours des deux derniers mois n’était pas de nature à rassurer avant un mois d’octobre traditionnellement compliqué sur les marchés voire même meurtrier avec les épisodes de 1929, 1987 ou encore 2008.

 

Le coup de froid estival en provenance de la Chine s’est poursuivi avec des statistiques macro-économiques, tels les indicateurs avancés d’activité, qui auguraient une croissance future toujours en perte de vitesse. Parallèlement, certaines sociétés européennes et américaines dans leurs publications pour le compte du troisième trimestre faisaient bien état d’un ralentissement sur la Chine et d’une visibilité limitée.

Pourtant, les marchés financiers se sont offerts une véritable envolée grâce, une fois n’est pas coutume, aux propos très engageants des Banques Centrales. En Europe, le fait marquant aura été le discours de Mario Draghi qui a largement ouvert les portes à un renforcement du quantitative easing de la Banque Centrale Européenne dès décembre. Les marchés obligataires bénéficiaient ainsi de ces déclarations et poursuivaient leurs détentes. De l’autre côté de l’atlantique, la Réserve Fédérale s’est montrée nettement moins inquiète qu’il y a quelques semaines sur l’environnement financier et international et a même annoncé officiellement que le premier mouvement de remontée des taux directeurs pouvait s’imaginer en décembre. La trajectoire de la parité euro/dollar très sensible à ces déclarations a fermement évolué en faveur des sociétés exportatrices européennes. Avec des prix des matières premières, pétrole en tête, à des niveaux toujours faibles, les investisseurs retrouvaient dès lors le triptyque favorable de début d’année : taux bas, pétrole bas, euro bas.

Les données macro-économiques publiées de part et d’autre de l’atlantique continuaient d’être mi-figue mi-raisin, tout comme les publications des entreprises pour le compte du troisième trimestre. Si ces dernières ne sont pas encore arrivées à leur terme, le bilan jusqu’à maintenant souffrait encore d’une croissance au ralenti, confirmation de l’affaiblissement en Chine mais aussi d’une estimation du PIB pour le troisième trimestre aux Etats-Unis moins élevé que le précédent.

Pourtant, les marchés semblent avoir relégué au second plan les inquiétudes chinoises, en raison des messages rassurants des Banques Centrales (US et Européenne), mais aussi parce que la Banque Populaire de Chine a essayé de rattraper sa médiocre communication en annonçant une baisse de ses principaux taux d’intérêt, une baisse du taux de réserves obligatoires alors que, concomitamment, le gouvernement abandonnait la politique de l’enfant unique. D’ailleurs, les indices chinois reprenaient de la hauteur avec un gain de plus de 20% depuis le point bas, et, peut-être plus important que tout, les flux de capitaux massivement sortants de cette zone depuis ces derniers mois se sont arrêtés. A l’approche de la fin d’année, et sauf accident, les investisseurs devraient conserver le sourire et faire de ce millésime boursier un bon cru.

Benoît Jauvert - La Financière de l'Oxer

Président de la Financière de l'Oxer

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