Europerformance dresse le bilan 2015 de la gestion collective

Asset Management - En 2015, la gestion collective a représenté un encours de 817 milliards d'euros selon les chiffres publiées par Europerformance. Découvrez en quelques lignes le portrait robot de la gestion collective au 31 décembre 2015.

A partir de ces données, Europerformance établit un bilan très complet de la gestion collective en 2015. Dans ce rapport, on peut lire que les actifs gérés par l’ensemble des fonds de droit français ouverts à la commercialisation ont progressé de 47,5 milliards d’euros en 2015, pour atteindre un total sous gestion de 817 milliards d’euros. Après deux années plutôt ternes – 2013 étant marquée par l’abandon de 15 milliards d’euros (-1,9%) et 2014 s’étant soldée par une relative stabilité d’encours –, c’est donc une formidable progression de +6,2% qui caractérise le marché cette année. Malgré un parcours un peu plus heurté que l’an passé, la plupart des gestions ont continué de délivrer des résultats très positifs, procurant un gain annuel d’encours de +33,4 milliards d’euros. Les performances des actions, en particulier européennes, ont su prendre le relais des gestions de taux et de crédit qui s’étaient distinguées en 2014, pour servir de remarquables gains aux investisseurs. Dans le même temps, le marché de la gestion collective aura su renouer avec une collecte positive, la première depuis six ans, lui permettant d’être un peu plus en phase, cette année, avec la plupart des autres marchés de fonds en Europe.

38,5 milliards d’euros de collecte en France
En 2015, le marché français de la gestion collective renoue avec une collecte positive, mettant ainsi un terme à cinq années consécutives de rachats. Certains résultats de collecte qui semblaient encourageants en 2014 ont su perdurer et s’étoffer, en particulier sur les fonds de long terme, tandis que la gestion monétaire aura enregistré le retour significatif des flux d’achats. La collecte du marché français rassemble +38,2 milliards d’euros en 2015 ; la demande des investisseurs pour les classes de long terme aura réuni +21,3 milliards d’euros. Après deux années qui l’ont vue perdre près de 68 milliards d’euros d’encours, la gestion monétaire enregistre le retour de +16,9 milliards d’euros de flux d’investissement nets en 2015. C’est pourtant une véritable chasse au rendement à laquelle se sont livrés les investisseurs. Leurs opérations font ressortir une corrélation patente avec le niveau des performances et seuls les rendements les plus élevés du segment auront eu le bénéfice de flux d’achats. Ainsi, de l’ordre de 8 fonds sur 10 appartenant à la catégorie Trésorerie Court Terme et près de 1 fonds sur 2 de catégorie Trésorerie (long terme), sont en situation de décollecte sur l’année. Alors que l’annonce du programme de rachat de dettes par la Banque Centrale Européenne (BCE) avait fait s’enthousiasmer les investisseurs, c’est bien une correction surprise des marchés de taux au printemps qui aura calmé les ardeurs et entretenu, par la suite, un climat volatil. Les allocations en fonds Obligations marquent un net repli, par rapport à 2014.

Elles traduisent surtout la soif de rendement de la plupart des investisseurs, les principaux scores de collecte étant réalisés par le compartiment du Haut Rendement (+2,5 milliards d’euros) et les Obligations – euro Très Court Terme (+1,9 milliard d’euros). Certaines opérations font également ressortir les difficultés qu’auront eues les investisseurs à se positionner sur un segment de la courbe, ces derniers privilégiant les fonds des catégories générales, telles que euro Toutes Maturités, euro Taux Variables et euro Inflation (+1,9 milliard d’euros). Après un formidable millésime 2014 où +11,4 milliards d’euros avaient été réunis par la demande des investisseurs, les fonds Obligations enregistrent +5,2 milliards d’euros de flux entrants en 2015.

Les acteurs français de la gestion collective

Le paysage de la gestion collective demeure en mouvement avec, cette année encore, une évolution marquée de la répartition de ses encours. La gestion monétaire, bien qu’elle ait renoué avec des scores de collecte positifs, continue de perdre du terrain : les actifs gérés en fonds de Trésorerie représentent désormais une part de 34% du marché, soit 2 points de moins qu’en 2014 et 16 points de moins par rapport à son pic de 50% en 2009. L’effet des performances et, dans une moindre mesure, la collecte positive font progresser la part des classes d’actifs de long terme. La gestion d’Actions concentre désormais 28% des actifs du marché français, soit une progression de 1 point par rapport à l’an dernier et de 9 points par rapport à son point bas de 2009 (19%). La part des fonds Obligations, après avoir nettement progressé l’an dernier, demeure inchangée avec 13% des actifs gérés. Les gestions de Performance Absolue tirent profit des flux d’achats qui leur sont alloués et concentrent, petit à petit, davantage d’encours du marché : leur part atteint 6%.

Les clôtures de fonds demeurent supérieures au nombre de fonds créés et réduisent mécaniquement l’offre de gestion collective du marché français. Cette tendance qui perdure maintenant depuis 2009 marque cependant de nouveaux signes de ralentissement. L’an passé, les clôtures, autour de 450, avaient nettement diminué sur un an et de manière beaucoup plus marquée que le ralentissement des créations de fonds. En 2015, cette décélération devrait se poursuivre avec un nombre de clôtures autour de 390 fonds, contre un rythme de création qui pourrait avoisiner 260 fonds. De ces clôtures on pourra retenir les fusions transfrontalières qui auront continué d’affecter les encours du marché français. Après une vague d’envergure menée l’an passé et qui avait vu la fusion de 8 milliards d’euros d’encours avec des fonds de droit étranger, le marché enregistre en 2015 le transfert d’encours de plus de 14 milliards d’euros vers des SICAVs de droit luxembourgeois. Si la plupart de ces opérations sont à l’initiative du gestionnaire State Street Global Advisors et revêtent, dès lors, un caractère exceptionnel (la quasi-totalité de la gamme de fonds français du gestionnaire américain aura été transférée), d’autres acteurs, français, entretiennent cette tendance même si les montants concernés sont, pour l’heure, bien plus mesurés. A ces opérations, il est possible d’ajouter de l’ordre de 700 millions d’euros d’actifs de droit français devenus, en cours d’année, nourriciers de fonds maîtres étrangers.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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