L’AMF informe de la suspension partielle par l’autorité chypriote de l’autorisation de VPR Safe Financial Group Limited concernant l’exercice de ses activités en France

La Rédaction
Le Courrier Financier

La décision de suspension partielle d’autorisation de VPR Safe Financial Group Limited implique l’interdiction de fournir ses services d’investissement et d’exercer ses activités sur le territoire français, en ce compris via son agent lié France Safe Media, et plus précisément :

  • l’interdiction pour l’entreprise d’investissement d’accepter de nouveaux clients depuis le territoire français et d’entrer en relation d’affaires avec eux ;
  • l’interdiction de faire de la publicité en tant que prestataire de services d’investissement sur le territoire français. A cet effet, l’entreprise d’investissement a l’interdiction de commercialiser et de faire la promotion de ses services auprès de ses clients actuels ou de clients potentiels sur le territoire français ainsi que de communiquer avec eux à cette fin, que ce soit directement ou via des tiers avec lesquels elle coopère, dont son agent lié France Safe Media ;
  • l’interdiction de recevoir de nouveaux dépôts de la part de clients existants depuis le territoire français, à moins que cela ne concerne la couverture de la marge initiale nécessaire d’une position ouverte existante, à la suite d’une demande expresse formulée par le client.

L’autorité chypriote précise que cette décision a été adoptée sur la base de constatations faites par l’Autorité des marchés financiers. L’entreprise d’investissement doit, dans un délai de deux mois, prendre les mesures nécessaires pour se conformer à la réglementation. 

Pendant la durée de suspension de l’autorisation, la CySEC indique que l’entreprise d’investissement peut réaliser les transactions soumises préalablement à la décision de suspension, sous réserve que ce soit conforme aux souhaits des clients actuels. L’entreprise d’investissement peut également retourner les fonds et les instruments financiers qui leur sont attribuables.

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Bourse : qui sont les investisseurs particuliers depuis la crise sanitaire ?

La Rédaction
Le Courrier Financier

Après une première analyse du comportement en Bourse des particuliers réalisée en avril 2020 lors du premier confinement, l’Autorité des marchés financiers (AMF) publie ce mardi 30 novembre une nouvelle étude. Elle a été menée sur un périmètre différent, du T3 2018 au T3 2021. Dans ce document, L'AMF confirme le regain d’intérêt des particuliers pour les instruments financiers dont elle a la compétence.

Chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés financiers et à la protection de l’épargne investie dans des instruments financiers, l’AMF suit de près les marchés. Elle assure une veille des tendances et des comportements des différents intervenants, dont les investisseurs particuliers. Cette étude passe au crible quelque 218 millions de transactions réalisées par des particuliers français ou étrangers sur les titres financiers sous la compétence de l’AMF.

Rôle accru des neo-brokers

Elle témoigne d’une très nette progression des investisseurs actifs : alors que leur nombre par trimestre évoluait autour de 1 million jusqu’au troisième trimestre 2019, il a atteint les 2,5 millions et se maintient au-dessus de ce niveau depuis trois trimestres, et ce malgré la reprise du travail en présentiel. En trois ans, l’âge moyen des investisseurs particuliers a reculé de 8 ans pour s’établir au-dessous de 50 ans.

Sur la seule catégorie des neo-brokers, une génération d’intermédiaires ayant émergé récemment et se présentant avec une offre différenciante, l’âge moyen atteint de 36 ans. Habituellement capté par des acteurs comme les banques et les courtiers en ligne traditionnels, l’investissement en Bourse des particuliers passe de plus en plus par les neo-brokers, tous établis en dehors du territoire français. Le pourcentage par trimestre des transactions réalisées par leur intermédiaire est passé d’un peu moins de 10 % au troisième trimestre 2018 à 21,8 % au troisième trimestre 2021.

Plus de 400 000 clients

La clientèle active par trimestre des neo-brokers a été multipliée par 12 depuis le troisième trimestre 2018 pour atteindre plus de 400 000 personnes, se rapprochant ainsi des effectifs de la clientèle active des courtiers en ligne. L’AMF s’est intéressée aux instruments financiers traités par les particuliers. Comparativement à la clientèle des banques et courtiers en ligne, les clients des neo-brokers semblent plus enclins à la négociation d’instruments complexes et optent pour des actions au profil différent.

Ce comportement pourrait s’expliquer par une appétence au risque plus importante mais aussi par les instruments offerts à la négociation par les intermédiaires. Parmi les actions, le palmarès des dix valeurs les plus traitées montre que les clients des neo-brokers incluent dans leur portefeuille des titres de sociétés de moindre capitalisation dans des secteurs fortement influencés par l’actualité. S’ils interviennent en Bourse plus fréquemment, le montant moyen de leurs transactions est plus faible.

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AMF : quels résultats pour ses contrôles SPOT sur l’évaluation des instruments financiers complexes ?

La Rédaction
Le Courrier Financier

L’Autorité des marchés financiers (AMF) publie ce mardi 29 septembre une synthèse de ses contrôles SPOT sur l’évaluation des instruments financiers complexes. Dans ce cadre, l'AMF a examiné les pratiques de cinq sociétés de gestion et les contrôles de second niveau mis en place. Le régulateur propose un éclairage sur les bonnes et les mauvaises pratiques rencontrées.

Séries de contrôles SPOT pour l'AMF

En application depuis juillet 2014, la directive AIFM sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs prévoit des obligations dont l’objectif est de s’assurer que les différents actifs d’un fonds sont correctement valorisés. Ces exigences portent sur le caractère objectif de cette évaluation, sur la justification et la traçabilité des méthodes employées et des valorisations obtenues. 

Après une première série de contrôles SPOT sur les dispositifs d’évaluation des sociétés de capital investissement — dont la synthèse a été publiée en décembre 2018 —, l’AMF a examiné les pratiques de cinq gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs en matière de valorisation des instruments financiers complexes sur la période 2017-2019.

Sur cette période, les portefeuilles des sociétés de gestion présentaient des expositions à divers instruments financiers complexes parmi lesquels des contrats à terme sur dividendes, des contrats d’échange sur rendement (total return swaps) ou sur le risque de défaillance d’un émetteur de dette (credit default swaps ou CDS), des options sur CDS ou encore des obligations contingentes convertibles.

Evaluation des politiques et procédures

Sur la période, les cinq sociétés de gestion examinées disposaient bien d’une fonction de gestion des risques indépendante des fonctions de gestion des portefeuilles qui est généralement en charge de l’évaluation. L’AMF relève qu’une bonne pratique consiste à attribuer la responsabilité de l’évaluation à une personne précise. A une exception près, les politiques et procédures définissent bien les obligations, les rôles et les responsabilités de chacun dans le processus d’évaluation.

Toutefois, aucune société de gestion n’a clairement distingué ce qui relève de la politique d’évaluation de ce qui relève des procédures.
Dans la plupart des cas, la description des sources de prix utilisées n’est pas suffisamment détaillée, pour diverses raisons — instruments complexes pouvant appartenir à plusieurs catégories d’instruments financiers mentionnés, absence d’indication concernant l’ordre de priorité des sources de prix ou sources de prix insuffisamment précises.

D’une manière générale, le processus de réexamen de la valorisation des instruments, qui peut se faire via un modèle, une autre source et des contrôles complémentaires, par exemple, n’est pas suffisamment décrit. L’AMF a néanmoins relevé une bonne pratique consistant à synthétiser au sein d’un tableau les sources de prix de référence et leur ordre de priorité pour chaque type d’instrument financier complexe utilisé

Quels modèles d’évaluation ?

Toutes les sociétés disposent de modèles d’évaluation utilisés soit pour la valorisation elle-même soit pour le réexamen de l’évaluation effectuée à partir d’autres sources. La synthèse montre que les modèles utilisés pourraient être davantage documentés et appropriés dans leurs hypothèses de modélisation.

Ceux utilisés à des fins de réexamen n’ont pas toujours été validés formellement par une personne n’ayant pas participé à leur construction. Dans un cas, les modèles utilisés à des fins d’évaluation (et non pas seulement de réexamen) n’ont pas été approuvés par les instances dirigeantes avant leur mise en œuvre.

Dispositif d'évaluation et contrôle de second niveau

Dans la plupart des cas, le processus effectif d’évaluation n’est pas en total accord avec celui décrit dans les politiques et procédures, soit parce que les sources de prix de référence prévues n’ont pas été respectées, soit parce que les modalités de réexamen de l’évaluation sont différentes de celles décrites.

S’agissant du réexamen, l’AMF a observé que la fréquence d’utilisation du modèle n’était pas toujours adaptée à la nature de titres insuffisamment liquides ou non cotés. Elle a constaté, au sein d’un établissement, la bonne pratique consistant à intégrer systématiquement des prix de transaction dans le contrôle de la pertinence des prix de marché et des résultats du modèle.

Les plans de contrôle interne des sociétés examinées mentionnent bien des vérifications portant sur les processus d’évaluation et de réexamen de l’évaluation des instruments financiers complexes à l’actif des fonds. Néanmoins, l’AMF a constaté dans un établissement l’absence de contrôle effectué en 2018 et, dans certains cas, des contrôles n’ayant porté que sur une partie des instruments détenus.

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