Les graphes : la réponse aux exigences du scope 3 dans le secteur financier

Nicolas Rouyer
Neo4j
Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et le plan zéro net carbone - outre les déclarations obligatoires des Scopes 1 et 2 - les institutions de services financiers doivent désormais estimer et déclarer les émissions des activités du Scope 3 qui s’étendent bien au-delà des murs de leur entreprise.
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Reporting ESG : WeeFin analyse la parité dans les stratégies d’investissement des SGP

La Rédaction
Le Courrier Financier

WeeFin — fintech à impact créée en 2018 pour démocratiser l’investissement socialement responsable (ISR) — publie ce mardi 21 novembre une analyse de l’intégration de la parité dans les stratégies d’investissement des sociétés de gestion (SGP).

Quelle place pour les femmes ?

Un tiers des membres des conseils d’administration des plus grandes sociétés cotées en bourse de l’UE sont des femmes. L’égalité Femmes-Hommes est encore loin d’être une réalité. Pour pallier ce constat, un cadre réglementaire se met peu à peu en place en Europe :

  • la Directive Européenne Women on Board de 2022, exigeant un pourcentage minimum de femmes dans les postes d’administrateurs non exécutifs ou dans les postes de direction ;
  • la loi Français Rixain de 2021, exigeant un pourcentage minimum de femmes cadres dirigeantes et membres d’instances dirigeantes.

Ces réglementations sont efficaces puisque les pays ayant instauré des quotas obligatoires ont vu la part des femmes dans les Conseils d’Administration augmenter plus rapidement. A titre d’exemple, la France se place comme le meilleur acteur de l’UE avec 45,3 % de femmes au sein des instances de directions de les grandes entreprises. 

Toutefois, malgré ces chiffres encourageants, il reste un long chemin à parcourir pour atteindre une mixité parfaite. Le secteur financier n’échappe pas à ce bilan, alors que l’étude Harvard Business Review a démontré que la mixité des équipes de gestion améliore considérablement la performance en matière de retour sur investissement. 

PAI 12 et 13, indicateurs de la parité

Le règlement (UE) 2019/2088 du Parlement européen et du Conseil du 27 novembre 2019, dit règlement « Disclosure » ou SFDR, introduit la notion de PAI (principales incidences négatives) en matière de durabilité. Il s’agit des décisions d’investissement ayant un impact négatif d’un point de vue environnemental, social ou de bonne gouvernance.

Parmi la liste des PAI, les sociétés de gestion se basent sur 2 PAI sociaux pour mesurer la parité : 

  • PAI 12 : Écart de rémunération entre hommes et femmes non corrigé (au sein des sociétés bénéficiaires des investissements) ;
  • PAI 13 : Mixité au sein des organes de gouvernance (le ratio femmes/hommes moyen dans les organes de gouvernance des sociétés concernées, en pourcentage du nombre total de membres).

WeeFin a étudié 50 sociétés de gestion de taille différente afin de rendre compte du niveau de reporting sur ces PAI ainsi que de leur prise en compte au niveau entité. 

Limitation au cadre réglementaire

Concernant la mixité au sein des organes de gouvernance, les niveaux d’incidence sont sensiblement similaires entre les acteurs, avec en moyenne, des émetteurs dont les conseils d’administration sont composés de 33 % de femmes. Un chiffre qui semble respecter mais ne pas dépasser le cadre réglementaire qui impose justement, la présence de femmes au sein des gouvernances à hauteur de 33 %.

Les mesures du PAI 12 révèlent, quant à elles, un écart de rémunération moyen de 12 % entre hommes et femmes dans les sociétés investies par les SDG. Ce qui rejoint finalement les conclusions d'Eurostat selon lesquelles les femmes travailleraient gratuitement depuis le 6 novembre. Toutefois, côté PAI, ce chiffre reste difficilement interprétable puisqu'en moyenne seulement 23% des sociétés investies ont communiqué les chiffres.

Favoriser la parité au sein des SGP

70 % des sociétés de gestion déclarent prendre en compte les PAI et 56 % ont bien reporté le premier jet de données quantitatives attendu pour juin 2023. A noter que parmi les sociétés de gestion ne déclarant pas prendre en compte ces PAI, certaines précisent qu’elles n’ont pas les données nécessaires pour le faire ou qu’elles ne sont pas dans l’obligation de le faire.  

Mais l’accès aux données ne devrait pas empêcher les fonds d’investissement d’être ambitieux sur la question de la parité. Des outils comme ceux proposés par WeeFin permettent d’accéder à diverses sources de données, de les agréger et de suivre des indicateurs afin de s’assurer que les choix d’investissement sont en adéquation avec la stratégie du fonds d’investissement.

« Nous constatons que les acteurs avec les meilleurs taux d’incidence et de couverture sont les acteurs utilisant l’engagement, la notation ESG et des exclusions dans ses modalités de prise en compte des PAI. Ainsi, ces résultats sont en accord avec nos recommandations sur la nécessité de combiner des méthodologies quantitatives et qualitatives, pour assurer une mitigation des impacts négatifs et également une amélioration des performances sur ces PAI des titres des portefeuilles », précise Sabrine Aouida, Chief Impact Officer de WeeFin.

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Finance durable : l’AMF publie un deuxième rapport sur le reporting taxonomie des sociétés cotées

La Rédaction
Le Courrier Financier

L'Autorité des marchés financiers (AMF) publie ce lundi 20 novembre un deuxième rapport sur le reporting taxonomie des sociétés non-financières cotées. Ce document analyse la qualité des informations fournies par 31 sociétés non financières, en ce qui concerne l’éligibilité et l’alignement de leurs activités sur la taxonomie européenne.

Cette étude apporte un décryptage de la réglementation et met en avant de bonnes pratiques pour aider les sociétés à améliorer leur reporting — qui doit concourir à orienter les investissements vers les activités économiques durables. Ce document fait suite à une première analyse des reportings taxonomie des sociétés cotées publiée en novembre 2022.

Taxonomie européenne

Le règlement Taxonomie est un système européen de classification des activités économiques permettant d’identifier les activités considérées comme durables sur le plan environnemental. Le règlement et ses actes délégués dressent une liste évolutive d’activités « éligibles », c’est-à-dire susceptibles de contribuer aux objectifs environnementaux, et définit pour chacune d’elles les critères pour évaluer sa durabilité.

Une activité durable — c'est-à-dire « alignée » sur la taxonomie européenne — doit remplir trois conditions : contribuer à au moins un des six objectifs environnementaux européens, ne pas nuire aux autres objectifs et respecter des garanties minimales sociales et sociétales. Les sociétés qui publient des déclarations de performance extra-financières doivent communiquer sur le niveau d’éligibilité et, depuis 2023 pour les sociétés non financières, sur le niveau de durabilité de leurs activités selon la taxonomie.

Dans son étude, l’AMF a analysé les informations de 31 entreprises cotées non financières de taille et secteurs d’activité variés. La plupart de ces sociétés ont poursuivi les efforts engagés depuis le 1er janvier 2022 : la grande majorité d’entre elles a publié les différents indicateurs demandés accompagnés d’informations contextuelles. Les explications et les données chiffrées publiées paraissent cependant hétérogènes et peu comparables d’un émetteur à l’autre.

Quatre points de vigilance

Pour cette deuxième année de reporting, les informations fournies par les sociétés étudiées sur la nature de leurs activités éligibles sont dans l’ensemble satisfaisantes. Néanmoins, l’AMF souligne la nécessité d’expliquer l’évolution du taux d’éligibilité d’un exercice à l’autre, dans un contexte où près du tiers des sociétés ont par exemple identifié de nouvelles activités éligibles.

Les sociétés non financières ont communiqué pour la première fois en 2023 sur le taux d’alignement de leurs activités économiques sur la taxonomie en lien avec les deux objectifs d’atténuation du changement climatique et d’adaptation au changement climatique. Dans ce domaine, le rapport met en avant les principaux constats suivants :

  • la quasi-totalité des sociétés se sont limitées à analyser la contribution de leurs activités à l’objectif d’atténuation du changement climatique et ne prennent pas suffisamment en compte l’objectif d’adaptation au changement climatique. L’AMF souligne que l’analyse des contributions aux différents objectifs de la taxonomie est essentielle pour une bonne application de la réglementation ;
  • plusieurs sociétés ont choisi de renoncer à déclarer l’alignement de certaines de leurs activités pour cause d’incertitudes juridiques ;
  • peu d’entreprises ont identifié des plans d’investissements durables alors que cette information est importante pour rendre compte de leurs efforts de transition ;
  • près d’un tiers des sociétés étudiées ont présenté sur base volontaire des indicateurs alternatifs. C’est une possibilité à la condition de ne pas les mettre plus en avant que les informations règlementaires au risque d’induire en erreur le lecteur.

Promouvoir la finance durable

L’analyse des activités économiques éligibles et alignées soulève de nombreux enjeux méthodologiques et défis opérationnels pour les sociétés. Celle-ci ont souvent rencontré des problématiques d’accès à la donnée et d’incertitudes sur l’interprétation des critères techniques de la taxonomie, ce qui peut parfois expliquer un périmètre d’analyse réduit ou le recours à des estimations. L’AMF précise que les sociétés doivent davantage communiquer sur les limites et choix méthodologiques clés retenus dans l’élaboration de leur reporting.

La taxonomie a récemment été étendue à quatre nouveaux objectifs environnementaux qui devront être pris en compte à partir des prochains reportings en 2024 : des critères de durabilité spécifiques ont été définis pour les objectifs liés à la préservation de la biodiversité, à la protection des ressources marines et aquatiques, au développement de l’économie circulaire et à la prévention et au contrôle de la pollution. Un reporting complet des émetteurs permet aux autres acteurs des marchés financiers (gérants, assureurs, conseillers, etc.) d'intégrer à l’avenir la durabilité dans leur prise de décision et dans leur offre de produits financiers.

« Dans le cadre de ses orientation stratégiques 2023-2027, l’AMF s’est fixée pour priorité de promouvoir une finance plus durable. Nous veillons donc avec la plus grande attention à la qualité de l’information extra-financière qui est indispensable pour assurer la confiance des investisseurs. Les constats de ce rapport, riche en enseignements, permettront aux sociétés de poursuivre leurs efforts de communication sur la durabilité de leurs activités, » a déclaré Marie-Anne Barbat-Layani, la présidente de l’AMF.

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CDP : Fastea Capital soutient la transparence environnementale des entreprises

La Rédaction
Le Courrier Financier

Fastea Capital — société de gestion de portefeuille indépendante, implantée à Nantes (Loire-Atlantique) et à Rouen (Seine-Maritime) — annonce ce mardi 2 mai renouveler son engagement en faveur de la transparence environnementale des entreprises en signant la demande de reporting 2022 du CDP. Fastea Capital demande aux entreprises de rapporter leur progrès sur le changement climatique, la gestion durable de l'eau et la lutte contre la déforestation.

Vers une économie plus résiliente

Le CDP est une organisation mondiale à but non lucratif qui gère la principale plateforme de reporting environnemental au monde et qui détient la plus grande base de données environnementale alignée sur les principes de la TCFD (Task-force on Climate related Financial Disclosure). Objectif, demander à des milliers d'entreprises de rapporter leurs données environnementales par le biais du CDP.

En répondant à la demande annuelle de reporting du CDP par le biais de ses questionnaires alignés sur la TCFD, les entreprises peuvent faire preuve de transparence et de responsabilité — afin de favoriser l'économie bas carbone. Fastea Capital compte parmi plus de 600 institutions financières, qui représentent plus de 100 000 Mds€ d'actifs.

Le changement climatique, la lutte contre la déforestation et la gestion durable en eau sont devenus des questions importantes pour une l’ensemble de la population mondiale. Il est essentiel de disposer de données cohérentes et comparables pour faire face aux risques et opportunités associés. Fastea Capital considère la transparence accrue des entreprises en matière d'impact environnemental comme « un facteur clé pour améliorer les performances des entreprises et créer une économie plus résiliente ».

Reporting et analyses extra-financières

« En tant qu’acteur actif et engagé de l’écosystème des entreprises dans le cadre de toutes nos activités (Gestion d’actifs, accompagnement au financement des entreprises, etc) il nous semblait essentiel de poursuivre la formalisation de notre conviction en matière de transparence des entreprises. Les informations du CDP font aussi partie intégrante de notre process d’investissement dans la cadre de nos analyses extra-financières », déclare Thibault François, Président Fondateur de Fastea Capital.

« On ne saurait trop insister sur l'importance de l'engagement des investisseurs pour encourager le reporting. Changement climatique, gestion durable des ressources en eau et déforestation présentent des risques importants pour les investissements, et les entreprises qui ne parviennent pas à comprendre leur impact risquent d'être à la traîne de leurs concurrents en matière d'accès au capital », commente Laurent Babikian, Directeur mondial conjoint des marchés de capitaux au CDP.

« De plus en plus, les institutions financières exigent des données décisives qui soient cohérentes, comparables et complètes. Pour que cela soit possible, ils attendent des entreprises qu'elles s'engagent dans des normes alignées sur la TCFD en matière de reporting environnemental. Avec les risques systémiques inattendus exposés par la récente crise de santé publique, le vent tourne rapidement contre les entreprises qui ne prennent pas note des demandes des investisseurs », ajoute-il.

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Carmignac Nomme un Gérant Actions de tout premier plan pour deux de ses stratégies phares

La Rédaction
Le Courrier Financier

Kristofer prendra les rênes de la stratégie Carmignac Investissement ainsi que de la poche actions de la stratégie Carmignac Patrimoine et rejoindra également le comité d’investissement stratégique.

Cette arrivée fait suite à la décision de David Older de prendre sa retraite et de quitter l'entreprise le 4 avril 2024.

Pour la gestion de la stratégie Patrimoine, Kristofer travaillera aux côtés des deux duos d’experts promus en septembre dernier au service des trois moteurs de performance dont est désormais dotée la stratégie : la sélection de titres, la gestion de la poche obligataire et de l’exposition devises et le pilotage de la composante macro-économique, la construction de portefeuille et la gestion des risques.

De nationalités américaine et suédoise, Kristofer est diplômé en commerce et en finance de l’Université d’Uppsala en Suède. Il rejoint Carmignac en provenance de Swedbank Robur, où il a dirigé depuis 2006 plusieurs fonds actions sur les marchés développés et émergents. En avril 2016, Kristofer a pris la responsabilité d’une stratégie actions internationales, aujourd’hui notée cinq étoiles par Morningstar et dont l’encours sous gestion est de l’ordre de 10 milliards d’euros. En mars 2020, il a été nommé gérant d’un fonds actions technologiques, aujourd’hui également notée cinq étoiles par Morningstar 1 et dont l’encours sous gestion atteint
12,8 milliards d’euros.

Kristofer est un expert de la sélection de titres. Fort d’une approche d’investissement éprouvée combinant la recherche fondamentale approfondie sur les entreprises et analyse macroéconomique pragmatique, Kristofer a obtenu des résultats exceptionnels sur le long terme.

Depuis qu’il en a pris la gestion en avril 2016, le fonds actions internationales a surperformé son indice de référence et la moyenne de sa catégorie respectivement de 133 % et de 145 %, et l’encours sous gestion a été multiplié par près de cinq2.

De même, le fonds actions technologiques dont il a pris la gestion en mars 2020 a surperformé son indice de
référence et la moyenne de sa catégorie respectivement de 105 % et de 89 % alors que, dans le même temps, son encours sous gestion a presque triplé3
.
Édouard Carmignac déclare : « L’arrivée de Kristofer illustre l’attractivité de Carmignac pour les entrepreneurs qui nourrissent une passion pour la gestion active de conviction. Ses résultats passés sont très impressionnants et je suis convaincu que son processus d’investissement éprouvé profitera largement à nos clients sur le long terme.
Je tiens également à remercier David Older pour sa contribution au développement de l’équipe actions de Carmignac. Je profite de cette occasion pour lui souhaiter le meilleur pour l’avenir. »

Kristofer Barrett ajoute : « Les prochaines années s’annoncent charnières sur les marchés actions. Je suis convaincu qu’une gestion active, permettant de mettre en œuvre des convictions dans les portefeuilles, est la clé de la réussite dans cet environnement en mutation. Carmignac a fait, en partie, sa renommée sur sa capacité à se positionner à contre-courant chaque fois que cela s’est avéré nécessaire et je suis impatient de rejoindre son équipe de gérants talentueux. »

« Après neuf années passionnantes chez Carmignac, le moment est venu pour moi de prendre ma retraite. Je laisse l’équipe et les fonds entre de bonnes mains et je continuerai à suivre de près les succès futurs de Carmignac », conclut David Older.

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La SCPI Alta Convictions acquiert à Annecy un Retail Park 100% loué et conforte son objectif de distribution

La Rédaction
Le Courrier Financier


Cet actif, acquis pour un montant d’environ 25M€ à des conditions reflétant le nouveau cycle immobilier, est en ligne avec la stratégie de la SCPI Alta Convictions de constituer un patrimoine de qualité, et de servir un rendement d’a minima 6%* en 2024 aux porteurs de parts.

Situé dans le pôle commercial établi d’Annecy Seynod qui attire 12 millions de visiteurs par an, cet actif bénéficie d’un excellent positionnement au sein d’un bassin annécien prospère et en croissance, attirant chaque année de
nouveaux habitants.

Les 9 cellules commerciales du retail park sont 100% louées à des enseignes de renom comme l’enseigne d’électroménager Boulanger, adressant aussi bien l’équipement de la personne que l’équipement de la maison. Signe que le retail park a trouvé son marché, 7 des 9 enseignes sont présentes depuis l’ouverture du site en 2007 et nombre d’entre elles ont renouvelé leur bail récemment.

Altarea IM a d’ores et déjà identifié des leviers permettant d’envisager à terme des réversions de loyers ou des sources de revenus complémentaires, en ce compris via l’amélioration des caractéristiques environnementales de l’actif (installation de panneaux photovoltaïques, bornes de recharge de véhicules électriques) et pourra s’appuyer sur les expertises reconnues en la matière du Groupe Altarea.

La SCPI Alta Convictions a été conseillée par l’étude Allez & Associés. L’acquisition a été financée par BECM (Banque Européenne du Crédit Mutuel), conseillée par Victoires Notaires Associés. JLL a été l’intermédiaire de la transaction dans le cadre d’un mandat co-exclusif avec BNP Paribas RETF.

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Reporting des enjeux climatiques : l’AMF accompagne les entreprises

La Rédaction
Le Courrier Financier

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a présenté le 16 décembre 2021 à la presse son panorama financier et extra-financier du reporting carbone des entreprises en présence de Benoît de Juvigny, secrétaire général, Astrid Milsan, sécrétaire générale adjointe, Direction des émetteurs et des affaires comptables. Parmi les sujets évoqués : les indicateurs quantitatifs utilisés par les sociétés pour rendre compte des enjeux climatiques, les informations communiquées par les entreprises sur leurs engagements de neutralité carbone, et les incidences comptables et les informations en lien avec le climat dans les états financiers.

Quel cadre règlementaire ?

Ce rapport présente un état des lieux du reporting financier et extra-financier des entreprises concernant les enjeux climatiques à partir d’un échantillon de sociétés cotées françaises. Si des progrès ont été accomplis depuis 2019, les prochaines échéances réglementaires européennes et les attentes croissantes de leurs parties prenantes obligent à accélérer les efforts.

Ce rapport analyse les indicateurs quantitatifs liés au climat publiés par les entreprises dans leur déclaration de performance extra-financière (DPEF), les informations communiquées par les entreprises en ce qui concerne leurs engagements de neutralité carbone pour celles qui en ont pris, et, le cas échéant, les incidences comptables ainsi que les informations liées au climat présentées dans les états financiers des entreprises.

L’AMF a étudié les informations exigées par le cadre réglementaire, ainsi que les autres informations fournies par les entreprises. Des efforts ont été entamés par les entreprises, mais il reste néanmoins une marge de progression quant aux indicateurs chiffrés et informations. Ils sont déjà scrutés par les investisseurs notamment en application du règlement sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur financier (SFDR), ou devraient être bientôt exigées avec la future Directive européenne sur le reporting de durabilité (CSRD).

Face au changement climatique

Les points clés suivants sont mis en avant dans le rapport à partir d’un échantillon d’entreprises appartenant à des secteurs fortement impactés par le changement climatique : 

  • s’agissant des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES), l’étendue du périmètre organisationnel et opérationnel (scopes) à prendre en compte, ainsi que les éléments fournis pour le justifier et pour rendre compte de la méthodologie utilisée ont vocation à être améliorés ;
  • les entreprises doivent se préparer à définir et rendre publics des objectifs de réduction des émissions de GES sur les trois scopes à court et moyen terme, en valeur absolue et en intensité, que ce soit dans le cadre de plans de transition ou en lien avec des engagements de réduction des émissions de GES de l’entreprise, ou des approches de neutralité carbone ;
  • lorsqu’ils sont matériels, l’AMF encourage aussi les entreprises à renforcer leur transparence sur les risques physiques liés au réchauffement climatique auxquels elles sont confrontées, qu’ils résultent d’une modification des températures moyennes ou des régimes de précipitation ou de l’augmentation de la fréquence et de la sévérité des évènements climatiques extrêmes ;
  • l’AMF constate que très peu d’informations relatives aux impacts du changement climatique apparaissent aujourd’hui dans les états financiers des entreprises ; celles-ci doivent poursuivre leurs réflexions et travaux en ce qui concerne la prise en compte des conséquences du changement climatique dans les états financiers et s’assurer de la cohérence entre les informations présentées dans les comptes et les autres supports de communication de l’entreprise.

Se préparer aux nouvelles exigences

Concernant la neutralité carbone qui a fait l’objet de nombreuses annonces à la COP 26, l’AMF souligne que les entreprises devraient se référer aux cadres en train d’émerger qui définissent les précautions à prendre pour veiller à la robustesse et la transparence de cette démarche. Le recours à la compensation carbone, qui devrait croître de façon importante dans les années à venir, notamment en lien avec la multiplication des engagements de neutralité carbone des entreprises, est également analysé dans ce rapport que ce soit la nature des projets ou sa contribution à la stratégie de neutralité carbone.

Compte tenu du projet en cours de la future Directive CSRD, l’AMF encourage les entreprises de toutes tailles à se préparer aux nouvelles exigences et à veiller à la cohérence d’ensemble de leurs communications en ce qui concerne les enjeux climatiques. Aujourd’hui, au regard de ses constats dans l’échantillon étudié, il est nécessaire de renforcer les efforts pour mieux comprendre les impacts des actions initiées dans les états financiers et les liens entre l’information financière et extra-financière pour les entreprises. 

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Léa Dunand-Chatellet – DNCA Finance : finance durable, « l’enjeu aujourd’hui c’est la crédibilité »

Mathilde Hodouin
Le Courrier Financier
Fin 2021, les impératifs du développement durable s'imposent de plus en plus aux sociétés de gestion. Quels seront les prochains enjeux pour l'investissement socialement responsable (ISR) ? Dans ce contexte, comment DNCA Finance adapte-t-elle ses stratégies durables ?
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Reporting ESG : DWS pousse la fondation IFRS à créer une norme cohérente basée sur la double matérialité

La Rédaction
Le Courrier Financier

En réponse à son « Document de consultation sur le rapport de durabilité », DWS — gérant d’actifs mondial — a adressé un commentaire aux administrateurs de l'IFRS, poussant à une norme de rapport ESG cohérente qui va au-delà des données liées au climat et qui est basée sur la double matérialité. Cela signifie qu'il faut divulguer des informations sur l'impact des questions de durabilité sur les entreprises, mais aussi sur la manière dont les entreprises affectent la société et l'environnement.

Norme comptable ESG mondiale

Les lettres complètes de DWS (point 503 et point 528) sont disponibles sur le site web des IFRS. Dans ces documents, Francesco Curto, directeur de la recherche chez DWS, avertit que le cadre ESG actuel est déjà en train de faire défaut aux investisseurs, qui sont nombreux à exiger de plus en plus d'informations sur l'utilisation de leur capital — et pourtant, nous nous heurtons à des obstacles importants pour fournir ces informations.

Les investisseurs s'intéressent de plus en plus à l'évaluation de l'impact du capital sur le monde (inside out), plutôt que d'évaluer uniquement les répercussions externes associées à la question de la durabilité sur une entreprise (outside in), une approche qui était plus courante jusqu'en 2019. En outre, de récentes recherches de DWS indiquent que sans une norme comptable ESG mondiale, l'investissement ESG fera défaut à une grande partie de la communauté des investisseurs.

Les recommandations de DWS

« L'investissement en actions devrait être de nature à long terme, mais les investisseurs à long terme et l'humanité sont confrontés à de nombreux défis urgents parce que les normes comptables n'ont pas suivi le rythme de l'époque », explique Francesco Curto. C'est pourquoi DWS demande à l'IFRS d'agir de toute urgence. De manière plus précise :

  • DWS recommande de mettre l'accent sur la communication d'informations sur la double importance de la durabilité dès le départ. C'est essentiel compte tenu de ce que les investisseurs et les clients exigent ;
  • la société considère que les rapports non financiers doivent être entièrement vérifiables et que les dirigeants doivent rendre des comptes. L'information non financière est aussi importante que l'information financière, c'est pourquoi une approche gradualiste est susceptible d'échouer ;
  • DWS fait également le constat qu’argumenter du fait que la frontière entre l'information financière et non financière est déjà floue, et ne pas tenir ses promesses en matière d'information non financière signifie ne pas atteindre les objectifs définis par l'IASB dans l'article 2 de sa constitution.

« Le reporting est le point de rencontre de toutes les performances et activités de l'entreprise. Il est de plus en plus admis que l'information non financière est aussi importante que l'information financière et, par conséquent, doit également être entièrement vérifiable, la direction devant rendre des comptes », commente Marco Ferber, responsable de l'information intégrée.

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Gestion collective : l’ AMF publie son troisième rapport sur les approches extra-financières

La Rédaction
Le Courrier Financier

L’Autorité des marchés financiers (AMF) annonce ce lundi 14 décembre la publication de son rapport sur les grandes tendances du marché en France des fonds présentant une approche extra-financière. Il vient compléter la position-recommandation n° 2020-03 sur les informations à fournir pour les placements collectifs intégrant ce type d’approches.

Intégration ESG plus technique

Dans un contexte de développement important de la finance durable et de gammes de fonds intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), le régulateur constate un accroissement de la technicité et de la diversité des approches utilisées.

En conséquence, les contrôles opérés par les sociétés de gestion de portefeuille (SGP) sur la qualité des données extra-financières utilisées se doivent d’être proportionnés à l’utilisation qui en est faite. Ce rapport vise en premier lieu à fournir aux SGP une série de recommandations et de bonnes pratiques pour que l’information à destination des investisseurs soit claire, exacte et non trompeuse.

Mesurer l'empreinte carbone

Concernant les informations relatives aux émissions de gaz à effet de serre (GES), une grande majorité des SGP interrogées calculent une empreinte ou une intensité carbone pour au moins un des fonds qu’elles gèrent. L’empreinte carbone attribue un montant estimé d’émissions carbone à partir des investissements dans le portefeuille tandis que l’intensité carbone est une métrique qui apprécie la moyenne des émissions des émetteurs en portefeuille rapportées à leur chiffre d’affaires.

Cette donnée est appelée à prendre de l’importance avec la mise en œuvre de certains textes européens dont le règlement Disclosure concernant les indicateurs d’incidences négatives en matière de durabilité qui pourront être précisés par la Commission Européenne. L’AMF précise ses attentes concernant les communications des SGP, comme par exemple la nécessité d’informer les investisseurs sur les limites méthodologiques liés à l’utilisation de ces données.

Recommandations de l'AMF

Le rapport souligne que la mise en place d’un dispositif de contrôle approprié est essentiel afin d’assurer la qualité et la cohérence des données. En général, les SGP s’appuient sur les services de prestataires pour la collecte de données carbone mais l’AMF estime qu’il serait nécessaire d’effectuer davantage de diligences dans la sélection d’un prestataire.

Le régulateur recommande également la mise en place de contrôles réguliers ex-post pour les données d’émissions de GES. Les sujets suivants sont également présentés dans le rapport :

  • l’état des lieux du marché qui inclut un descriptif des différents labels européens ;
  • des premières analyses sur le fonctionnement des approches relatives à des classes d’actifs spécifiques tels que le capital investissement, l’immobilier et les fonds monétaires ;
  • l’impossibilité dans le contexte actuel de communiquer de façon centrale sur les aspects extra-financiers pour des fonds à réplication synthétique ;
  • un bilan de conformité des SGP aux exigences règlementaires de l’article 173 relatives à la publication de la prise en compte des critères extra-financiers dans leur gestion.

Dans un contexte de grande diversité des labels nationaux qui ont des exigences différentesLe régulateur encourage le développement de la finance durable et souligne que la grande diversité des approches requiert davantage de pédagogie auprès des investisseurs, et plus particulièrement envers les épargnants, afin d’assurer les conditions de la confiance.Les positions et recommandations présentées dans ce rapport feront l’objet d’une mise à jour de la doctrine de l’AMF. 

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Talence Gestion innove dans l’ISR avec le lancement du fonds Empreinte Emploi France après 2 années de R&D.

La Rédaction
Le Courrier Financier

L'innovation d'Empreinte Emploi France réside dans sa méthodologie de collecte de données, de modélisation et d'analyse « ImpacTer ». Le modèle « ImpacTer » permet, principalement, d’évaluer les retombées socioéconomiques engendrées par l’activité d’une entreprise sur sa chaîne de valeur comme la création d’emplois et de valeur générées par l’activité de ses fournisseurs implantés sur le territoire. Il permet également d’estimer les retombées fiscales de ces entreprises ou encore les emplois induits par la consommation locale des employés de toute la chaine de valeur française.

Veuillez trouver ci-dessous le lien vers le communiqué de presse (2 pages) :

Communiqué de presse - Talence Gestion innove dans l’ISR avec le lancement du fonds Empreinte Emploi France - 20.03.2024

Didier Demeestère, Président fondateur de Talence Gestion, déclare : « Nous avons développé une expertise unique et nous nous réjouissons de proposer Empreinte Emploi France à notre clientèle privée et à nos clients institutionnels. Ce fonds ISR et article 9 unique en son genre affiche un objectif d’investissement durable au service des emplois et du territoire français. Désormais, l’investisseur d’Empreinte Emploi France pourra constater les retombées socio-économiques induites par les entreprises du fonds. Cette démarche favorisant les entreprises françaises qui relocalisent en France est une réponse à l'aspiration grandissante de donner du sens à ses investissements, pour la construction d’une économie plus durable. »

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Daniel CARCELES, nouveau directeur général d’INOVÉA

La Rédaction
Le Courrier Financier

Créé en 2017 par Marc ROSTICHER, Gérard PIERREDON, Yannis HOFFMANN, et Emmanuel HARDY, 4 Conseillers en gestion de patrimoine, INOVÉA change de directeur général. Jean-Paul SERRATO qui accompagnait le réseau depuis sa création part à la retraite et passe le relais à Daniel CARCELES. 

“En 7 ans, nous avons réussi à rassembler des professionnels indépendants qui partagent la conviction que la Gestion de Patrimoine ne doit pas être réservée à une élite. Inovéa compte aujourd’hui 2000 adhérents et 65 salariés : une belle aventure humaine profonde et durable !”  explique Jean-Paul SERRATO

Le nouveau directeur général, Daniel CARCELES, 48 ans, va capitaliser sur ses expériences en France et à l’international chez DELL Technologies et American Express GBT pour accompagner le groupe dans son développement et sa croissance.

Ma décision de rejoindre INOVÉA est motivée par trois piliers fondamentaux : le profond ancrage du groupe dans des valeurs humaines essentielles, une stratégie d'accompagnement client qui repose sur une écoute attentive et précise des besoins plutôt que sur une approche exclusivement guidée par une logique de produit, et une ambition inébranlable de rester innovant en intégrant de manière proactive les changements réglementaires et les évolutions numériques. Cela dans le but de continuer à accomplir notre mission pour rendre la gestion de patrimoine accessible à tous.” détaille Daniel CARCELES.

En pleine accélération dans sa transformation numérique, INOVÉA reste néanmoins fidèle à son ADN : permettre au plus grand nombre d’épargnants de bénéficier de conseils professionnels sur mesure pour les aider à atteindre leurs projets de vie.

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Transition énergétique : un beau bilan et une nouvelle vie pour l’article 173

François Lett
Ecofi
L'intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) devient la norme pour les sociétés de gestion, au-delà du créneau de l'investissement socialement responsable (ISR). Quel bilan pour la loi sur la transition énergétique ?
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