Projet de loi de finances rectificative pour 2020 : les mesures contre le coronavirus

La Rédaction
Le Courrier Financier

Le projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2020 a été définitivement adopté ce vendredi 20 mars au Sénat. Ce texte met en œuvre la réponse d’urgence à la crise économique due à l’épidémie de coronavirus. Il prévoit un dispositif exceptionnel de garantie à hauteur de 300 Mds€ afin de soutenir le financement des entreprises.

Soutenir l'emploi et les entreprises

Ce dispositif — annoncé par le président de la République dès le lundi 16 mars — permettra aux banques d’accorder des prêts de trésorerie aux entreprises de toute taille, afin qu’elles disposent de la trésorerie nécessaire pour poursuivre leur activité et préserver l’emploi. Il porte également des moyens budgétaires importants, avec :

  • D’une part, un renforcement exceptionnel de l’activité partielle — 5,5 Mds€ de crédits sur le budget de l’Etat et au total plus de 8 Mds€— pour soutenir massivement l’emploi. Sur le modèle allemand, 100 % du chômage partiel sera ainsi pris en charge, jusqu’à 4,5 SMIC. Le chômage partiel sera étendu aux assistantes maternelles et employés à domicile ;
  • D’autre part, un fonds de solidarité fournira un soutien aux TPE, indépendants et micro-entreprises affectés par les restrictions d’activité réglementaires ou particulièrement touchées par la crise et qui connaissent une baisse importante de leur chiffre d’affaires. Ce fonds de solidarité interviendra à deux niveaux. D’une part, les entreprises éligibles bénéficieront d’un soutien rapide, simple et unitaire de 1 500 euros. Il s’agira d’un filet de sécurité général pour les artisans, commerçants, petits entrepreneurs particulièrement touchés par la situation actuelle. D’autre part, pour les situations les plus difficiles, un soutien complémentaire pourra être octroyé au cas par cas, pour éviter la faillite, dans le cadre d’une gouvernance associant les régions. Dans le cadre de ce PLFR, 750 M€ de crédits sont prévus sur le budget de l’Etat. Les régions ont accepté de contribuer à hauteur de 250 M€ pour atteindre une enveloppe d’1 Md€.

Un plan de 45 milliards d'euros

Une provision supplémentaire de 2 Md€ de dépenses de santé est également intégrée pour couvrir les achats de matériel — comme les masques par exemple — les indemnités journalières et la reconnaissance de l'engagement des personnels hospitaliers. En intégrant les 35 Md€ de mesures de report de charges fiscales et sociales déjà mises en œuvre, ces premières mesures d’urgence représentent un total d'environ 45 Md€, soit environ 2 % du PIB de la France. « Ce plan d’urgence de 45 milliards d’euros, réalisé en trois jours, constitue une réponse historique à une crise historique. Je tiens à saluer l’esprit de concorde qui a prévalu au cours des débats, comme le prouve son adoption dans les mêmes termes par le Sénat », réagit Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics.

Ce sont ainsi au total environ 45 Md€ de mesures directes et 300 Md€ de garanties qui seront mises en œuvre, en cohérence avec les initiatives de la zone euro qui ont acté ces derniers jours un soutien budgétaire de 1 % de PIB et un soutien en trésorerie pour les entreprises de 10 % du PIB représentant  1 000 Md€ de garanties. « Ce plan massif répond aux conséquences économiques de la pire crise sanitaire que notre pays a connu depuis un siècle. Il mobilise des moyens exceptionnels en crédits budgétaires, en trésorerie et en garanties pour permettre à l’économie française, aux entreprises, aux salariés et aux indépendants de traverser cette crise », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances.

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Projet loi de finances 2020 : la réforme de la fiscalité des non-résidents est reportée

La Rédaction
Le Courrier Financier

À la demande des parlementaires qui représentent les Français de l’étranger, le gouvernement français annonce ce jeudi 17 octobre sa volonté de décaler d’un an la mise en œuvre de la réforme de la fiscalité des Français non-résidents, initialement prévue dans le cadre du projet de loi de finances 2020.

Les raisons du report

Ce décalage permettra au Parlement et au Gouvernement de préciser les conséquences de la réforme sur la diversité des situations des non-résidents, d’assurer la pédagogie des changements prévus, et d’identifier les éventuels correctifs nécessaires. Un rapport sera élaboré d'ici le 1er juin 2020 afin de synthétiser les conclusions de ce travail.

Ce décalage donnera également aux collecteurs (employeurs, centres de pensions, etc.) le temps d’adapter leurs systèmes d’information et à l’administration fiscale celui de calculer les taux de prélèvement à la source correspondant à la situation des non-résidents. Il permettra d’assurer ainsi la mise en œuvre de la réforme dans de meilleures conditions.

Focus sur la réforme

La réforme de la fiscalité des non-résidents adoptée en LFI 2019 à la suite du rapport de la députée Anne GENETET (LREM, Français de l'étranger) vise à simplifier la fiscalité des non-résidents. Elle remplace la retenue à la source (RAS) dérogatoire qui était appliquée sur certains de leurs revenus de source française (traitements, salaires, pensions) par le barème de droit commun, et la mise en œuvre du prélèvement à la source.

L'objectif de la réforme est de calculer l’impôt de la même manière sur l’ensemble des revenus de source française des non-résidents, et de le recouvrer par l’intermédiaire du prélèvement à la source.

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