Diversification : 10 SCPI suffisent pour capter 88 % des bénéfices

La Rédaction
Le Courrier Financier

Dans son étude (en anglais) « Avantages de la multigestion en architecture ouverte en immobilier – Application au marché des SCPI » publiée en juin 2021, l’EDHEC-Risk Institute, en partenariat avec Swiss Life Asset Managers France, examine si les outils modernes de la gestion d’actifs telles que la sélection de fonds et l'allocation de portefeuille peuvent être appliqués à l'univers des SCPI et créer de la valeur pour les investisseurs souhaitant être exposés à l’immobilier français non coté.

L’immobilier est devenu un élément essentiel en gestion institutionnelle, désormais reconnu comme source de diversification et de valeur ajoutée dans la construction de portefeuilles diversifiés. Divers véhicules de placement immobilier répondent aujourd'hui aux défis inhérents à l’investissement en direct.

Le véhicule d’investissement français réglementé non coté connu sous le nom de SCPI présente un intérêt particulier et plus spécifiquement le marché des SCPI en immobilier d’entreprise — qui a connu une croissance à deux chiffres au cours des 10 dernières années, pour atteindre une capitalisation totale de 67 milliards d’euros fin 2020.

SCPI, performance et risque

Les principales conclusions de cette étude sont les suivantes :

  • l’analyse de la performance de l’indice de prix EDHEC IEIF Immobilier d’Entreprise France montre que tout au long de la période, plus de 75 % du rendement total s’explique par la distribution de dividendes, ce qui est conforme à l’objectif des SCPI en tant que véhicules générateurs de revenus locatifs.
  • bien qu’il soit le plus grand contributeur au rendement total, le taux de distribution joue un rôle modeste dans les écarts de performances entre les SCPI ; les contributions marginales des revalorisations des parts et taux de distribution dans les variations de performances entre les SCPI sont respectivement égales à 89 % et à 11 % ;
  • le principal facteur de surperformance pour une SCPI donnée est donc la revalorisation moyenne des parts, qui varie autant que le rendement total (passant de -0,6 % à 7,6 % en moyenne par an) dans l’univers des SCPI ;
  • la revalorisation de part joue un rôle tout aussi important pour expliquer les écarts importants de risque entre les SCPI ;
  • ces écarts importants de performance et de risque laissent naturellement penser que les investisseurs gagneraient à mettre en œuvre des processus de sélection et d’allocation.

Diversification de portefeuille

Comme on pouvait s’y attendre, détenir plus de SCPI dans un portefeuille va en moyenne réduire la volatilité de ce dernier. Le portefeuille équipondéré avec toutes les SCPI étudiées est considérablement moins risqué que la « SCPI moyenne ».

Il apparaît également que 10 SCPI suffisent, en moyenne, à récolter 88 % des bénéfices de la diversification : ainsi l’élimination de plus de 80 % de la population de SCPI ne réduit pas sensiblement, en moyenne, les avantages de l’allocation de portefeuille pour les investisseurs.

La mise en œuvre d’une forte diversification sur des fonds immobiliers peu liquides peut néanmoins engendrer des coûts supplémentaires de transaction, qui tendent à réduire voire à faire disparaître le bénéfice de la diversification au-delà d’un certain nombre de SCPI en portefeuille.

SCPI, 8 attributs analysés

L’analyse porte sur huit attributs propres aux SCPI, parmi lesquels les auteurs identifient trois candidats spécifiques qui pourraient aider à expliquer les différences en matière de risque et de rendement entre les SCPI :

  • attribut « taille » (classement des SCPI par capitalisation) : les petites capitalisations ont surperformé les grandes capitalisations sur la période étudiée (2003-2019) ;
  • attribut « volatilité » (classement des SCPI par volatilité historique) : les SCPI à « faible volatilité » ont généré une performance ajustée du risque bien supérieure à celle des SCPI à plus « forte volatilité » ; 
  • attribut « performances passées » : historiquement, les SCPI dites « perdantes » dans le passé ont eu plus de chance de rester dans cette même catégorie par la suite.

Bien que d’autres travaux de recherche soient nécessaires pour valider formellement les trois candidats retenus (y compris des tests rigoureux hors échantillon et une analyse des états financiers des SCPI), les résultats actuels montrent qu’un processus approprié de sélection des SCPI serait susceptible d’apporter de la valeur aux investisseurs.

Outils modernes de gestion

Dans l’ensemble, les résultats suggèrent que les décisions de sélection et d'allocation sont sources de valeur ajoutée et d’amélioration de la rentabilité ajustée du risque, et pourraient constituer le socle d’une approche multi-gestion des SCPI en architecture ouverte.

« Les outils modernes de la gestion d’actifs peuvent naturellement s’appliquer à la classe immobilière. En particulier une approche de multi-gestion sur le marché des SCPI, basée sur des processus pertinents de sélection et d’allocation, est susceptible d’améliorer significativement le compromis rendement-risque au bénéfice des investisseurs », déclare le professeur Lionel Martellini, Directeur de l’EDHEC-RiskInstitute.

« La collaboration de nos équipes de recherche respectives, a permis d’adapter les outils développés dans le cadre de la gestion d’actifs financiers au domaine spécifique des fonds immobiliers non cotés et des SCPI en particulier. Les résultats de ces travaux sont directement opérationnels pour améliorer le processus d’investissement en SCPI tant pour l’épargnant individuel que pour l’investisseur institutionnel », souligne Frédéric Bôl, Président du Directoire de Swiss Life Asset Managers France.

Allocation à valeur ajoutée

« Premièrement, la performance ajustée du risque est portée par la revalorisation de part et non par le rendement ; deuxièmement, la sélection par la taille, la volatilité et la performance passée sont pertinents dans un processus d’allocation optimal » déclare Béatrice Guedj, Directrice de la Recherche et de l’Innovation chez Swiss Life Asset Managers France.

« Troisièmement, la diversification, recherchée tant par les épargnants que par les investisseurs, pourrait être obtenue avec un portefeuille de 10 SCPI. Le défi est maintenant de trouver la meilleure voie pour mettre en œuvre efficacement une telle solution de multi-gestion en architecture ouverte au profit de tous », ajoute-elle.

« L’analyse du compromis rendement-risque des SCPI met en évidence un univers varié et hétérogène de fonds immobiliers où les écarts de performance à long terme sont, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, principalement dus à des différences de variation de prix des parts et non à des différences de taux de distribution. Cette forte disparité des performances incite à la mise en œuvre d’un processus d’allocation par les investisseurs », commente Shahyar Safaee, Ingénieur de recherche, EDHEC-RiskInstitue.

« En particulier, on observe en moyenne une décroissance du risque des portefeuilles de SCPI, sans effet sur leur rendement, à mesure qu’on les diversifie. De plus, le fait qu’une dizaine de SCPI suffisent à obtenir une diversification importante pose la question de leur sélection. Pour ce faire, les investisseurs pourraient identifier des attributs observables et différenciants des SCPI, tels que la taille de capitalisation ou la performance passée, afin de construire un processus de sélection à valeur ajoutée », conclut-il.

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L’ASPIM élit son nouveau Président

La Rédaction
Le Courrier Financier

Le Conseil d’administration de l’Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) a élu ce mardi 15 septembre le nouveau président de l'association. Jean-Marc Coly, Directeur Général d’Amundi Immobilier succède ainsi à Frédéric Bôl, qui achève son second mandat de deux ans à la tête de l’ASPIM.

Changement et continuité

« Mon mandat incarnera « le changement dans la continuité ». La continuité, c’est la poursuite de chantiers essentiels engagés ces dernières années, comme l’amélioration de la maîtrise de nos données, la valorisation de notre contribution économique et la pédagogie sur les réalités de notre activité », a déclaré Jean-Marc Coly.

« Le changement, ce sont les thématiques sur lesquelles nous devons accélérer pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain, dans la dimension règlementaire des activités Création Produit et Distribution, l’élargissement européen de l’activité de nos fonds, la transition écologique ou encore l’accompagnement des évolutions sociétales », a-t-il ajouté.

Focus sur le parcours de Jean-Marc Coly

Jean-Marc Coly débute sa carrière en 1982 comme notaire. Il rejoint ensuite le groupe La Française, en tant que membre du Comité exécutif et CEO de La Française REM – la division dédiée à l’immobilier. Puis il devient PDG d’Alta Reim, la division d’Altarea-Cogedim dédiée aux fonds immobiliers.

En septembre 2015, Jean-Marc Coly rejoint Amundi Immobilier avec pour mission de diriger le métier Immobilier au sein d’Amundi. Il y gère les investissements et actifs immobiliers ainsi que la structuration et la distribution de fonds destinés à des particuliers et institutionnels.

Jean-Marc Coly est notamment spécialisé dans la gestion de portefeuille Private Equity immobilier, ainsi que dans la commercialisation de fonds et les montages financiers.

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Swiss Life Asset Managers France nomme les membres de son Directoire

La Rédaction
Le Courrier Financier

Le 1er avril dernier, Swiss Life Asset Management (France) et Swiss Life REIM (France) ont fusionné pour donner naissance à Swiss Life Asset Managers France, l’entité de gestion d’actifs de Swiss Asset Managers en France. A cette occasion, un Directoire a été mis en place à la tête de la nouvelle structure.

Celui-ci se compose de Frédéric Bôl, Président du Directoire, Per Erikson Directeur des activités sur titres pour compte des entités du Groupe en France, Eric Bourguignon, Directeur des activités sur titres pour compte de tiers en France, Fabrice Lombardo, Directeur des activités immobilières en France et Bruno Gerardin, Directeur Administratif et Financier en France.

Focus sur le parcours de Frédéric Bôl

Frédéric Bôl incarne la Direction générale de Swiss Life Asset Managers France. A ce titre, il pilote l'orientation stratégique de la société en lien avec les enjeux du plan stratégique du groupe « Swiss Life 2021 ». Depuis 2018, Frédéric Bôl était Directeur Général de Swiss Life Asset Management (France), en complément de ses fonctions de Président du Directoire de Swiss Life REIM (France), issue de la société de gestion de portefeuille Viveris REIM qu’il avait créée en 2007.

Auparavant, Frédéric Bôl occupe la fonction de Directeur Général Adjoint du Groupe Prémalliance (Ag2r La Mondiale). Expert en gestion d’actifs dans les secteurs de la banque et de l’assurance, Frédéric Bôl exerce diverses fonctions chez Prado Epargne (entreprise d’investissement), Prado Epargne Gestion (société de gestion de portefeuille), au sein de l’Européenne de Banque (ex-Banque Rothschild) puis à la banque Martin Maurel.

Frédéric Bôl est par ailleurs Président de l’ASPIM depuis 2016, Administrateur de l’IEIF et a été également cofondateur de l’Af2i et Vice-Président d‘honneur de 2004 à 2008. Il est enfin membre de la commission consultative « Gestion et investisseurs institutionnels » auprès de l’AMF. Diplômé de la Société Française des Analystes Financiers, Frédéric Bôl est titulaire d’un D.E.S.S Finance.

Focus sur le parcours de Per Erikson

Per Erikson compte plus de 20 ans d’expérience en gestion d’actifs. Depuis juillet 2018, il était Directeur des activités sur titres pour compte des entités du Groupe en France (PAM). Depuis 2015, il est membre du comité de direction de Swiss Life Asset Managers. Entre 2015 et 2018, il est responsable des Investissements de Swiss Life Allemagne, après avoir été depuis 2010, responsable de la gestion obligataire corporate, en charge du portefeuille d'obligations d'entreprise de Swiss Life Suisse et de ses filiales.

Per Erikson rejoint Swiss Life Asset Managers en 2007 au poste de Gérant de portefeuille Senior avant d’intégrer Arecon AG en 2009, où il prend la Direction Générale de la gestion et du développement stratégique du portefeuille obligataire international. Il évolue notamment chez Crédit Suisse Asset Management, Lombard Odier Darier Hentsch & Cie et Winterthur Group Asset Management où il a occupé diverses fonctions de direction. Per Erikson est diplômé de l’Université de Zurich, Master of Arts of the Faculty of Business, Economics and Informatics.

Focus sur le parcours d'Eric Bourguignon

Eric Bourguignon a consacré l’ensemble de sa carrière à la gestion d’actifs. Depuis 2016, il était responsable des activités pour compte de tiers en France, chez Swiss Life Asset Managers, et exerçait parallèlement les fonctions de Directeur Général Délégué de Swiss Life Asset Management (France). Il rejoint Swiss Life Asset Managers en 2009 au poste de Directeur de l’ensemble de la gestion taux et crédit.

Auparavant, Eric Bourguignon évolue notamment à la Segespar (Groupe Crédit Agricole) et chez CCR-Gestion (Groupe UBS) en tant que Directeur Général Adjoint. Diplômé de Sciences-Po Paris, Eric Bourguignon est aussi titulaire d’un doctorat en Economie et Finance internationales de l’Université de Paris-Dauphine.

Focus sur le parcours de Fabrice Lombardo

Fabrice Lombardo intègre Swiss Life REIM (France) en 2007, au poste de Directeur de la Structuration & de la Gestion de Portefeuille et de membre du Directoire. En 2005, il travaille comme analyste-gérant, au sein de DEXIA Asset Management, notamment sur l’immobilier coté.

De 1999 à 2001, il occupe le poste de Gérant convertibles et obligations zone Euro chez HSBC avant de rejoindre AXA Investment Managers, où il exerce en tant que gérant au sein des équipes de gestion « global balanced », étant notamment en charge la gestion des fonds de foncières cotées.

Fabrice Lombardo débute sa carrière professionnelle en 1996 chez ABF Capital Management en tant que Gérant obligataire. Actuaire diplômé de l’Institut de Science Financière et d’Assurance, Fabrice Lombardo est aussi membre du CFA Institute.

Focus sur le parcours de Bruno Gerardin

Bruno Gerardin compte 28 ans d’expérience en tant que Directeur Administratif et Financier, essentiellement dans le secteur du bâtiment, de la promotion immobilière et de l’asset management. Il rejoint Swiss Life REIM (France) en 2011 où il occupe le poste de Directeur Administratif et Financier et était membre du Directoire. Entre 2007 à 2011, Bruno Gerardin occupe le poste de Secrétaire Général chez SECTP.

Il débute sa carrière professionnelle en 1992 au sein du Groupe Eiffage Construction, et a été nommé en 1994 Secrétaire Général en charge des régions Centre, puis PACA-Languedoc Roussillon au sein du même Groupe. Bruno Gerardin est diplômé d’études comptables et financières de l’Université Paris Sud.

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