Bpifrance : quel impact des dispositifs publics de soutien à l’innovation ?

La Rédaction
Le Courrier Financier

Bpifrance — banque publique d'investissement, organisme français de financement et de développement des entreprises — présente ce mercredi 27 janvier les résultats de l’évaluation, réalisée avec l’appui de France Stratégie, des dispositifs d’aides individuelles à l’innovation des startups, des très petites (TPE), petites et moyennes entreprises (PME) françaises.

60 000 projets soutenus en 15 ans

En quinze ans (2005-2018), 7 milliards d’euros de financements qui s’appuient notamment sur les ressources de l’Etat et des Régions ont permis de soutenir 60 000 projets, portés à 90 % par des TPE et des PME. L’évaluation met en évidence un impact positif des aides individuelles sur leurs bénéficiaires :

  • les dépenses de R&D des TPE/PME s’accroissent en moyenne de 83 000 euros par an (+ 22 % relativement à l’année précédant l’aide) ;
  • elles ont un effet bénéfique sur la création d’emploi, avec en moyenne : entre 0,9 et 1,6 emploi additionnel au total au bout de 3 ans pour chaque TPE/PME aidée (+ 10 %) ;
  • les entreprises enregistrent un chiffre d’affaires additionnel de 280 000 euros trois années après avoir perçu l’aide (+ 6 %), dont 80 000 euros additionnels de chiffre d’affaires à l’export (+ 8 %).

Combler des failles de marché

« Les aides individuelles permettent de combler des failles de marché en répondant à des besoins de financement sur des phases risquées, qui ne sont pas spontanément couverts par les acteurs privés. Il s’agit d’un socle indispensable sur lequel repose l’ensemble de l’écosystème des entreprises innovantes françaises », souligne Philippe Mutricy, Directeur de l’Evaluation, des Etudes et de la Prospective de Bpifrance.

Une étude complémentaire des soutiens de Bpifrance aux projets collaboratifs — réalisée par le Centre de Recherche en Economie et Statistique (Crest) et la Direction Générale des Entreprises — conforte ces résultats, en mettant en exergue leurs effets positifs sur l’activité de R&D et l’emploi des PME et ETI. « Ces deux évaluations des aides à l’innovation Bpifrance, encadrées par France Stratégie ainsi que des chercheurs indépendants, fournissent une appréciation de l’impact de ces aides jusqu’ici non documenté dans la littérature économique », précise Philippe Mutricy.

Quel impact pour les bénéficiaires ?

L'évaluation des aides individuelles à l'innovation met en évidence des impacts significatifs sur les bénéficiaires :

  • elles ont un effet positif sur l’activité de R&D et d’innovation : les dépenses de R&D des TPE/PME soutenues s’accroissent ainsi en moyenne de 83 000 euros par an (soit + 22 % relativement à l’année précédant l’aide). Les fonds publics octroyés ne se substituent pas à des financements privés qui auraient de toute façon été mobilisés si le dispositif n’avait pas existé (absence « d’effet d’aubaine ») ;
  • elles favorisent la création d’emploi, avec en moyenne entre 0,9 et 1,6 emplois créés au bout de 3 ans pour chaque TPE/PME aidée en comparaison d’un échantillon contrefactuel[1] (soit une hausse d’environ + 10 % des effectifs relativement à l’année précédant l’aide). Cette croissance de l’emploi total est en partie tirée par celle de l’emploi lié aux activités de R&D, qui augmente de 0,5 emploi au bout de trois ans (emplois hautement qualifiés, ingénieurs et techniciens) ;
  • elles stimulent l’activité économique : le surcroît d’investissements réalisés dans l’innovation par les TPE/PME soutenues se matérialise, trois années après l’aide, par une croissance supplémentaire de leur chiffre d’affaires de 280 000 euros (soit + 6 % relativement à l’année précédant l’aide) dont 80 000 € de chiffre d’affaires à l’export (soit + 8 %), comparativement à celui de TPE/PME initialement similaires mais non bénéficiaires du dispositif. La valeur ajoutée ainsi que les investissements corporels des TPE/PME soutenues s’accroissent également (respectivement 100 000 euros et 140 000 euros à l’horizon de 3 ans).

Focus sur la méthodologie de l'étude

Bpifrance a mené cette étude depuis 2018 avec l’appui de France Stratégie dans le cadre d’un vaste chantier d’évaluation des dispositifs de soutien à l’innovation conduit pour la Commission Européenne. L’évaluation a été supervisée par un comité de pilotage, qui associe des chercheurs universitaires et des économistes indépendants spécialistes du financement de l’innovation et de l’évaluation des politiques publiques. 

Les travaux s’appuient sur près de 15 années de données d’aides individuelles à l’innovation, enrichies de données issues de la statistique publique mises à disposition via le Centre d’Accès Sécurisé aux Données (CASD) dans le cadre de ce projet de recherche. 

Ces données ont permis de reconstituer un échantillon d’entreprises « témoins » (entreprises non soutenues par les aides individuelles mais ayant des caractéristiques initiales similaires à celles des entreprises soutenues). C’est la comparaison des deux groupes qui a permis de mesurer l’impact des aides sur les investissements de R&D et d’innovation de leurs bénéficiaires, ainsi que sur leur activité économique.

Pour aller plus loin...

Une étude complémentaire des soutiens de Bpifrance aux projets collaboratifs conforte ces résultats. Le Centre de Recherche en Economie et Statistique (Crest) et la Direction Générale des Entreprises ont étudié l’impact des aides Bpifrance aux projets d’innovation collaboratifs (consortia mêlant entreprises et laboratoires de recherche).

Les aides aux projets collaboratifs ont pour objectif la mise en commun de savoir-faire complémentaires entre entreprises innovantes et laboratoires de recherche, permettant ainsi de lever les verrous des projets d’innovation et d’accélérer leur réussite. L’étude montre que :

  • elles favorisent les dépenses de R&D des PME et ETI bénéficiaires par le biais d’investissements en emplois et en actifs de R&D immobilisés supplémentaires (294 000 euros de dépenses de R&D annuelles supplémentaires, 1,9 emploi de R&D additionnels par an, soit une croissance respective de + 19 % et + 11 % relativement à l’année précédant l’aide) ;
  • les aides publiques versées ne se substituent pas à des financements privés qui auraient été de toute façon mobilisés en l’absence du dispositif. Au contraire, ces aides déclenchent un accroissement du recours aux fonds privés par les PME et ETI bénéficiaires (parmi les 294 000 euros de dépenses de R&D annuelles supplémentaires attribuables au dispositif, 140 000 euros correspondent à des dépenses privées de R&D supplémentaires) ;
  • la participation à un projet collaboratif accroît de façon significative le nombre de brevets déposés (jusqu’à + 1,5 brevet déposé supplémentaire par an soit un doublement du nombre moyen de brevets déposés relativement à l’année précédant l’aide).

France Stratégie a enfin réalisé une étude plus globale des aides publiques à l’innovation et de leurs interactions, dont les résultats ont été publiés fin 2020.

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TPE-PME : les experts-comptables réactivent leur dispositif « SOS entreprises »

La Rédaction
Le Courrier Financier

L'Ordre des experts-comptables — association de représentation de la profession française d'expert-comptable — annonce ce jeudi 22 octobre la réactivation pour les experts-comptables du dispositif « SOS entreprises ». Objectif, déployer les nouvelles mesures gouvernementales dans les TPE-PME tandis que la crise sanitaire de la Covid-19 s'intensifie.

Face à la deuxième vague, « les entreprises ont besoin de conseils avisés et de soutien d’experts pour activer rapidement ces nouvelles mesures économiques et sociales » indique l'Ordre dans un communiqué. Les experts-comptables en France sont mobilisés depuis mars 2020 auprès de leurs 2 500 000 clients, et en première ligne pour accompagner les dirigeants d'entreprise.

Accompagner la profession

Le dispositif « SOS entreprises » vise à informer en temps réel les cabinets sur les modalités concrètes de déploiement, leur permettant ainsi de proposer à leur clientèle des solutions rapides, efficientes et adaptées. Il décode l’actualité des nouveaux dispositifs, des notes techniques, des notes de synthèse et des FAQ (foires aux questions), préparées par les services du Conseil supérieur et les équipes d’Infodoc-experts.

Un module de questions/réponses permet également de répondre aux demandes personnalisées. Les contenus seront complétés, dès que l’actualité le nécessitera, par des lettres d’informations spéciales « Covid-19 Mesures d’urgence », des webinaires et vidéos thématiques pédagogiques. Ce dispositif global de décryptage de l’Ordre se place ainsi au service des 21 000 experts-comptables et de leurs 130 000 collaborateurs.

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Le Pinel optimisé au déficit foncier : l’alliance de deux dispositifs fiscaux attractifs

Estelle Billi
Advenis Gestion Privée
Le Pinel optimisé au déficit foncier, ou parfois appelé « Pinel ancien », est la combinaison de deux régimes fiscaux très attractifs lors d’un même investissement. Il est recommandé pour les investisseurs soumis à une tranche marginale d’imposition de 30% ou plus. Éclairage sur ce dispositif souvent méconnu des investisseurs, par Estelle Billi, ingénieur patrimonial chez Advenis Gestion Privée.
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Projet de loi de finances 2020 : quelles améliorations pour le dispositif Denormandie ?

La Rédaction
Le Courrier Financier

Un décret du projet de loi de finances (PLF) 2020 redéfinit les travaux éligibles au dispositif Denormandie comme travaux d’amélioration, et non plus seulement de rénovation. Angelys Group — spécialiste de la réhabilitation d’immeubles anciens en centre-ville — a publié une note le 11 février dernier afin d'expliquer pourquoi ce décret va permettre à plus d'investisseurs d'utiliser ce levier pour accélérer la restauration de logements anciens.

Qu'est-ce que le dispositif Denormandie ?

Le dispositif de défiscalisation Denormandie vise à redynamiser les communes qui ont besoin de réhabiliter l’habitat en centre-ville ou ayant conclu une convention d’opération de revitalisation de territoire (ORT). Les critères d’éligibilité impliquent notamment que les travaux représentent au moins 25 % du coût total de l’opération.

Pour encourager les investisseurs à se lancer, le dispositif a déjà connu de précédentes adaptations, notamment la redéfinition des zones concernées. Ainsi, dans les villes éligibles, le dispositif n’est-il plus restreint au seul centre-ville mais s’applique désormais à l’ensemble du territoire de la commune. Le dispositif a été prolongé d’un an, jusqu’au 31 décembre 2022.

Davantage de travaux éligibles

Le projet de loi de finances 2020 assouplit davantage le dispositif avec un décret élargissant le panel des travaux éligibles et ce, pour les acquisitions et souscriptions (cas des SCPI) réalisées à compter du 1er janvier 2020. Selon ce décret, les travaux éligibles sont désormais définis comme travaux d’amélioration et non plus de rénovation.

Dans le détail, le dispositif Denormandie prend toujours en compte les travaux de rénovation, mais intègre en plus les travaux d’assainissement, de modernisation, les aménagements de surfaces habitables (dont combles et sous-sols), la création d’une surface habitable supplémentaire dans le logement et les travaux permettant de réaliser des économies d’énergie.

Plus simple pour l'investisseur

Ce décret répond à l’objectif de massifier le recours au dispositif afin d’accélérer la rénovation de logements. Avec davantage de travaux pris en compte, les investisseurs ont plus d’options dans leurs projets immobiliers pour atteindre la part de 25 % de travaux dans le coût de l’opération qui conditionne l’éligibilité au dispositif Denormandie.

De plus, la nouvelle liste de travaux éligibles au dispositif Denormandie correspond maintenant à celle prévue pour l’octroi d’un prêt à taux zéro dans l’ancien avec travaux. Cette adaptation contribue donc à harmoniser les définitions, ce qui apporte plus de clarté aux investisseurs qui étudient les différents leviers à leur disposition au moment de choisir les travaux à privilégier. Le tout aide à simplifier l’applications des deux dispositifs et, donc, à encourager les travaux en question.

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Carmignac Nomme un Gérant Actions de tout premier plan pour deux de ses stratégies phares

La Rédaction
Le Courrier Financier

Kristofer prendra les rênes de la stratégie Carmignac Investissement ainsi que de la poche actions de la stratégie Carmignac Patrimoine et rejoindra également le comité d’investissement stratégique.

Cette arrivée fait suite à la décision de David Older de prendre sa retraite et de quitter l'entreprise le 4 avril 2024.

Pour la gestion de la stratégie Patrimoine, Kristofer travaillera aux côtés des deux duos d’experts promus en septembre dernier au service des trois moteurs de performance dont est désormais dotée la stratégie : la sélection de titres, la gestion de la poche obligataire et de l’exposition devises et le pilotage de la composante macro-économique, la construction de portefeuille et la gestion des risques.

De nationalités américaine et suédoise, Kristofer est diplômé en commerce et en finance de l’Université d’Uppsala en Suède. Il rejoint Carmignac en provenance de Swedbank Robur, où il a dirigé depuis 2006 plusieurs fonds actions sur les marchés développés et émergents. En avril 2016, Kristofer a pris la responsabilité d’une stratégie actions internationales, aujourd’hui notée cinq étoiles par Morningstar et dont l’encours sous gestion est de l’ordre de 10 milliards d’euros. En mars 2020, il a été nommé gérant d’un fonds actions technologiques, aujourd’hui également notée cinq étoiles par Morningstar 1 et dont l’encours sous gestion atteint
12,8 milliards d’euros.

Kristofer est un expert de la sélection de titres. Fort d’une approche d’investissement éprouvée combinant la recherche fondamentale approfondie sur les entreprises et analyse macroéconomique pragmatique, Kristofer a obtenu des résultats exceptionnels sur le long terme.

Depuis qu’il en a pris la gestion en avril 2016, le fonds actions internationales a surperformé son indice de référence et la moyenne de sa catégorie respectivement de 133 % et de 145 %, et l’encours sous gestion a été multiplié par près de cinq2.

De même, le fonds actions technologiques dont il a pris la gestion en mars 2020 a surperformé son indice de
référence et la moyenne de sa catégorie respectivement de 105 % et de 89 % alors que, dans le même temps, son encours sous gestion a presque triplé3
.
Édouard Carmignac déclare : « L’arrivée de Kristofer illustre l’attractivité de Carmignac pour les entrepreneurs qui nourrissent une passion pour la gestion active de conviction. Ses résultats passés sont très impressionnants et je suis convaincu que son processus d’investissement éprouvé profitera largement à nos clients sur le long terme.
Je tiens également à remercier David Older pour sa contribution au développement de l’équipe actions de Carmignac. Je profite de cette occasion pour lui souhaiter le meilleur pour l’avenir. »

Kristofer Barrett ajoute : « Les prochaines années s’annoncent charnières sur les marchés actions. Je suis convaincu qu’une gestion active, permettant de mettre en œuvre des convictions dans les portefeuilles, est la clé de la réussite dans cet environnement en mutation. Carmignac a fait, en partie, sa renommée sur sa capacité à se positionner à contre-courant chaque fois que cela s’est avéré nécessaire et je suis impatient de rejoindre son équipe de gérants talentueux. »

« Après neuf années passionnantes chez Carmignac, le moment est venu pour moi de prendre ma retraite. Je laisse l’équipe et les fonds entre de bonnes mains et je continuerai à suivre de près les succès futurs de Carmignac », conclut David Older.

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La SCPI Alta Convictions acquiert à Annecy un Retail Park 100% loué et conforte son objectif de distribution

La Rédaction
Le Courrier Financier


Cet actif, acquis pour un montant d’environ 25M€ à des conditions reflétant le nouveau cycle immobilier, est en ligne avec la stratégie de la SCPI Alta Convictions de constituer un patrimoine de qualité, et de servir un rendement d’a minima 6%* en 2024 aux porteurs de parts.

Situé dans le pôle commercial établi d’Annecy Seynod qui attire 12 millions de visiteurs par an, cet actif bénéficie d’un excellent positionnement au sein d’un bassin annécien prospère et en croissance, attirant chaque année de
nouveaux habitants.

Les 9 cellules commerciales du retail park sont 100% louées à des enseignes de renom comme l’enseigne d’électroménager Boulanger, adressant aussi bien l’équipement de la personne que l’équipement de la maison. Signe que le retail park a trouvé son marché, 7 des 9 enseignes sont présentes depuis l’ouverture du site en 2007 et nombre d’entre elles ont renouvelé leur bail récemment.

Altarea IM a d’ores et déjà identifié des leviers permettant d’envisager à terme des réversions de loyers ou des sources de revenus complémentaires, en ce compris via l’amélioration des caractéristiques environnementales de l’actif (installation de panneaux photovoltaïques, bornes de recharge de véhicules électriques) et pourra s’appuyer sur les expertises reconnues en la matière du Groupe Altarea.

La SCPI Alta Convictions a été conseillée par l’étude Allez & Associés. L’acquisition a été financée par BECM (Banque Européenne du Crédit Mutuel), conseillée par Victoires Notaires Associés. JLL a été l’intermédiaire de la transaction dans le cadre d’un mandat co-exclusif avec BNP Paribas RETF.

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Prolongement partiel du dispositif Pinel : attention au creusement des inégalités territoriales

Elena Azria
C’est une annonce très attendue qui a été confirmée dans le projet de loi de finances 2018 voté récemment par l’Assemblée nationale : le dispositif Pinel sera prolongé pour quatre années supplémentaires dans certaines zones urbaines. D’autres en seront toutefois bientôt exclues.
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Financement des PME : quel avenir ?

Roxane Nojac
Le Courrier Financier
Convaincu que les réformes fiscales enclenchées vont réorienter l'épargne des français vers les PME, le gouvernement a annoncé la fin du dispositif ISF-PME, qui permettait de déduire de son impôt de solidarité 50% des sommes investies dans les entreprises. En dépit des restrictions imposées par l'Europe, ce dispositif avait permis, en 2016, de diriger, via les FIP et FCPI, plus de 500 millions d'euros vers les PME. Emmanuel Macron, qui avait fait de l'investissement productif et du financement des entreprises des sujets centraux de sa campagne, sème le doute sur ses intentions.
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Le nouveau régime du dispositif Malraux : encore plus incitatif !

Mathieu Mars
Le dispositif « Malraux » a été mis en place en 1962 pour garantir la réhabilitation des secteurs sauvegardés des grandes communes de France tout en proposant un avantage fiscal lié aux travaux de rénovation.
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