RSE : au service du capital humain et de la performance

Responsabilité sociale - Comment la stratégie RSE des entreprise intervient-elle dans la gestion du capital de l'entreprise ? Comment la soutenir à travers le dialogue actionnarial ? Augustin Vincent, Responsable de la Recherche ESG et Joyce Stevenson, Analyste ESG chez Mandarine Gestion, partagent leur analyse de juillet 2021.

Bien qu’apparu dans les années 1960, le concept de Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE) n’est aujourd’hui pas encore maîtrisé par toutes les entreprises. Lorsque la RSE est bien intégrée à la stratégie et à la culture de l’entreprise, elle procure un avantage concurrentiel important dans la gestion du capital humain comparé aux entreprises qui s’en passent.

Elément incontournable d’une stratégie RSE complète, la gestion du capital humain peut intervenir à plusieurs niveaux : de l’attraction des nouveaux talents à la transmission du savoir par les employés les plus anciens, en passant par la formation, la rémunération ou encore l’étude de la satisfaction du personnel.

Dans une société où les individus ne recherchent plus uniquement un emploi mais aussi davantage de sens, les entreprises dont la politique RSE est structurée disposent de nombreux atouts pour attirer les talents. Ces engagements permettent généralement de rassembler les équipes autour d’un projet qui est porteur de sens.

Politiques RSE pour attirer les talents

En France, la Loi Pacte permet aux entreprises de formuler une raison d’être et/ou de se déclarer « entreprise à mission », véritable avantage pour l’attractivité des candidats. Selon une estimation de Bercy, entre 150 et 170 entreprises françaises ont inscrit une raison d’être dans leurs statuts.

Des politiques RSE robustes pourraient également aider à pallier la fuite des « cerveaux » à l’étranger. Ce phénomène entraine des couts pour les pays d’origine, avec notamment une perte des ressources fiscales, des compétences, des idées et donc de l’innovation et des investissements. Des pénuries de main-d’œuvre peuvent aussi apparaître.

Les secteurs d’activités les plus touchés sont la santé, la recherche et l’éducation. Afin de sensibiliser les potentiels futurs collaborateurs, les entreprises doivent investir dans une communication efficiente et juste, sans tomber dans le « social washing ».

Gain de compétitivité pour l’entreprise

Si les bienfaits d’une politique de gestion durable des RH sur les effectifs ne sont plus à prouver (baisse de l’absentéisme, ralentissement du taux de rotation des effectifs, hausse de l’engagement, etc.), il est aussi important de rappeler que ceux-ci apportent des attraits financiers. La RSE procure aux entreprises un gain de performance moyen de 13 % par rapport aux entreprises qui n’introduisent pas de notions de responsabilités.

Selon une recherche menée par Alex Edmans, les entreprises présentes dans le classement Fortune « 100 best companies to work for » (en français Les 100 meilleures entreprises pour lesquelles travailler) ont mieux performé en bourse que leurs pairs — de 2 % à 3 % par an sur une période de 25 ans entre 1984 et 2009.

Développer une stratégie RSE reste aujourd’hui un défi pour les PME qui ne disposent pas toujours des ressources nécessaires — temps, capital humain, argent — pour y parvenir. Si le sujet est aujourd’hui bien abordé par les grandes entreprises, la RSE demeure un élément de différenciation fort au sein des capitalisations boursières plus petites. Le dialogue actionnarial que nous menons au quotidien avec les entreprises présentes dans nos fonds microcaps pousse ces dernières à communiquer sur leurs pratiques RSE et à les améliorer.

Les équipes de Mandarine Gestion - Mandarine Gestion

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