Catastrophes naturelles : un bilan toujours plus lourd

Responsabilité sociale - Le 10 janvier 2021, le réassureur Munich RE a publié son Rapport sur l'impact financier des catastrophes naturelles dans le monde en 2021. Les Etats-Unis ont été particulièrement touchés, mais l'Europe n'a pas été épargnée. Le point avec François Lett, Directeur du département éthique et solidaire chez Ecofi.

Selon un Rapport du réassureur Munich RE, les catastrophes naturelles ont causé, au niveau mondial, des pertes nettement plus importantes en 2021 qu’au cours des deux années précédentes. Les tempêtes, les inondations, les incendies de forêt et les tremblements de terre ont détruit des actifs d’une valeur de 280 milliards de dollars. L’année précédente, les pertes s’élevaient à 210 milliards de dollars, tandis qu’en 2019 elles étaient de 166 milliards de dollars.

USA, davantage de sinistres

Environ 120 milliards de dollars de pertes étaient assurées. La part non assurée a légèrement diminué en raison d’une proportion plus élevée de sinistres aux États-Unis : elle s’élève toujours à environ 57 %.

Ce sont près de 10 000 personnes qui ont perdu la vie dans des catastrophes naturelles en 2021, un bilan comparable à celui des dernières années. Les États-Unis ont représenté une part très élevée des pertes dues aux catastrophes naturelles en 2021 (environ 145 milliards de dollars), dont quelque 85 milliards de dollars étaient assurés.

En décembre 2021, des dizaines de tornades violentes, dont la vitesse du vent a atteint 310 km/h, ont semé la dévastation dans six États des Etats-Unis. Par exemple, à Mayfield dans le Kentucky, une grande partie de la ville a été complètement détruite. Les pertes globales s’élèvent à environ 5,2 milliards de dollars et nous estimons que 90 personnes ont été tuées.

Le record de l’ouragan Ida

La catastrophe naturelle la plus coûteuse de 2021 a été l’ouragan Ida, qui a atteint le rivage le 29 août au sud de la Nouvelle-Orléans en tant qu’ouragan majeur, avec des vents d’environ 240 km/h. Des dizaines de milliers de bâtiments ont été endommagés ou détruits. Heureusement, le système de digues de la Nouvelle-Orléans, qui avait été renforcé après l’ouragan Katrina en 2005, a résisté à la tempête, évitant ainsi des pertes beaucoup plus importantes.

L’ouragan Ida s’est ensuite dirigé vers le nord-est, provoquant de graves inondations, en particulier dans le New Jersey et la région métropolitaine de New York. Au total, l’ouragan a causé 65 milliards de dollars de dommages et 114 personnes ont perdu la vie.

En février 2021, une vague de froid exceptionnelle a apporté des températures glaciales jusque dans le sud des États-Unis. Les infrastructures et les bâtiments de l’État étant mal préparés à de telles conditions, des millions de personnes se sont retrouvées sans électricité et les pertes sont estimées à 30 milliards de dollars.

L’Europe également menacée

L’Europe n’a pas été non plus épargnée. Les pluies torrentielles de juillet 2021 ont déclenché des inondations qui ont causé des pertes dévastatrices dans certaines régions, notamment dans l’ouest de l’Allemagne. Dans les régions touchées, les précipitations provoquées par le système dépressionnaire « Bernd » ont été les plus importantes depuis plus de cent ans.

Dans les affluents comme la rivière Ahr en Rhénanie-Palatinat, le déluge a provoqué des crues soudaines qui ont emporté d’innombrables bâtiments. Les infrastructures, telles que les lignes de chemin de fer, les routes et les ponts, ont également été gravement endommagées.

Plus de 220 personnes ont été tuées. Les pertes totales se sont élevées à 46 milliards d’euros, dont 33 milliards en Allemagne. 11 milliards d’euros seulement étaient assurés, dont 8,2 en Allemagne. Il s’agit de la catastrophe naturelle la plus coûteuse à ce jour en Allemagne et en Europe.

Des événements plus fréquents

Selon Ernst Rauch, Directeur du climat chez Munich Re, « Les statistiques sur les catastrophes de 2021 sont frappantes car certains des événements météorologiques extrêmes sont du type de ceux qui sont susceptibles de devenir plus fréquents ou plus graves en raison du changement climatique. Parmi ceux-ci, citons les tempêtes violentes aux États-Unis, notamment en hiver, ou les fortes pluies suivies d’inondations en Europe ».

« Même si les événements ne peuvent pas être automatiquement attribués au changement climatique, l’analyse des changements sur plusieurs décennies fournit des indications plausibles d’un lien avec le réchauffement de l’atmosphère et des océans. L’adaptation aux risques croissants dus au changement climatique sera un défi », ajoute-il.

François Lett - Ecofi

Directeur du développement éthique et solidaire

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