Alerte du GIEC : les conséquences du changement climatique s’accélèrent

Responsabilité sociale - Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations-Unies, a publié le deuxième volet de son Rapport sur le climat. Quelles conclusions en tirer ? Où concentrer les efforts financiers pour lutter contre le phénomène ? Cesare Vitali, Responsable ISR chez Ecofi, partage son analyse.

Sept mois après la publication d’un premier volet dédié aux connaissances scientifiques sur le changement climatique, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations-Unies, a publié le deuxième volet de son Rapport sur le climat (en anglais) (en anglais). Dans ce nouveau document, les chercheurs ont analysé les évolutions du changement climatique, les risques climatiques et le niveau d’adaptation des sociétés.

Climat, un manque de volonté politique

La conclusion principale du Rapport est alarmante : malgré les appels à réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences du changement climatique s’accélèrent ; en particulier, au rythme de développement actuel, le réchauffement climatique pourrait atteindre 2,7°C d’ici la fin du siècle. La sixième édition du Rapport, rédigée par 270 scientifiques de 67 pays à partir de l’analyse de 34 000 études, est ainsi bien plus alarmante que la précédente qui datait de 2014.

Le Rapport, qui ne nie pas les efforts réalisés pour réduire les émissions de CO2, montre cependant une forte et évidente inadéquation des moyens mis en œuvre face à la rapidité des changements. Selon le GIEC, la cause principale de cette tendance est un « manque de volonté politique » avec, pour exemple, le non-respect des engagements de Glasgow 2021 lors de la COP26 en matière de doublement des budgets pour lutter contre le réchauffement climatique.

Les calculs du GIEC montrent que, d’ores et déjà, la moitié de la population mondiale (entre 3,3 et 3,6 milliards d’habitants) souffre du changement climatique car vivant dans des régions très vulnérables comme l’Amérique centrale, l’Afrique subsaharienne, les îles tropicales… Le Rapport estime également que les dérèglements à venir vont menacer environ 1 milliard d’habitants des régions côtières en 2050.

Où concentrer les efforts financiers ?

Le rapport présente quatre principaux risques qui vont concerner l’Europe : les vagues de chaleur, la perte des rendements agricoles, la pénurie d’eau et les inondations. Les scientifiques préviennent que, dans les années à venir, le réchauffement climatique ne fera qu’amplifier ces phénomènes. D’autant plus que différents enjeux sociaux, notamment une population mondiale en croissance et de plus en plus urbaine, renforcera l’influence humaine sur le climat.

À cela s’ajouteront d’autres phénomènes, comme la perte de biodiversité et la pollution des océans. Le Rapport souligne aussi les risques sociaux et sanitaires de la crise climatique ; par exemple, avec l’augmentation des températures, certaines maladies pourraient devenir plus fréquentes et la sécurité alimentaire pourrait diminuer, avec des conséquences très dangereuse en termes de menaces sur la production alimentaire et l’approvisionnement en eau.

Si les effets du changement climatique sont désormais généralisés, ils demeurent toutefois en partie réversibles. Les auteurs du Rapport donnent notamment quelques pistes de solutions. En particulier, un développement atténuant le changement climatique est encore possible en consacrant des efforts financiers et technologiques plus importants dans certains secteurs clés, notamment :

  • la transition énergétique pour réduire les émissions ;
  • une meilleure gestion de l’eau et de l’irrigation ;
  • la préservation du milieu naturel et la protection de la biodiversité.

Prochain plan de bataille du GIEC

Ces efforts impliquent forcément le soutien financier des pays de l’hémisphère Nord, responsables de la plus grande partie des émissions historiques de gaz à effet de serre. En avril 2022, le GIEC publiera un troisième volet de son Rapport concernant les solutions à mettre en place pour réduire les émissions, en déclinant les stratégies par grands secteurs (énergie, transport, agriculture, etc.), et en intégrant les questions d’acceptabilité sociale et la place des technologies comme le captage et le stockage du carbone.

Cesare Vitali - Ecofi

Responsable ISR

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