Conception Mathilde Hodouin – Réalisation Amandine Victor
Le 26 septembre dernier, le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) publiait les résultats 2022 de son sondage Ifop « Les Français et la finance responsable ». Pour la treizième année consécutive, l’enquête confirme l’attrait des Français pour l’investissement responsable. « Il est essentiel que les réseaux bancaires et assurantiels se mobilisent davantage pour proposer des produits responsables plus exigeants conformément aux attentes des épargnants. Il faut aussi que le label ISR, en cours de consultation, soit doté de critères beaucoup plus discriminants et tournés vers l’impact », déclare Nathalie Lhayani, présidente du FIR.
Des Français en quête de sens
Le développement durable « répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », expliquait Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien, en 1987. Plus de trente ans après cette déclaration, les Français ont intégré cette notion dans leur univers mental. D’après le FIR, six Français sur dix accordent de l’importance aux impacts environnementaux et sociaux dans leurs décisions de placements. Cette appétence est d’autant plus élevée que la personne sondée est jeune — 64 % chez les épargnants de moins de 35 ans, contre 58 % à partir de 50 ans.
Pour les Français, les critères environnementaux (E) et sociaux (S) ont plus de poids que ceux qui concernent la gouvernance (G) des entreprises. D’après eux, les investisseurs responsables devraient traiter en priorité les problématiques de pollution de l’air, de l’eau et des sols (76 %) et celles qui se rattachent aux droits humains (76 %). Les Français sont aussi sensibles à la question du changement climatique (74 %), du bien-être au travail (74 %) et de l’emploi (73 %). Près d’un Français sur deux (45 %) estime que l’orientation de son épargne lui permet d’avoir un impact véritablement positif sur l’environnement et la société.
L’ISR, cet illustre inconnu
Malgré leur bonne volonté, les Français restent peu familiers de l’investissement socialement responsable (ISR). Deux Français sur trois (65 %) n’en ont jamais entendu parler, sans doute parce que les conseillers financiers et bancaires ne leur en proposent pas. Moins d’un Français sur dix (8 % des sondés) déclare s’être vu proposer un produit ISR. L’investissement dans un fonds ISR reste une expérience marginale (7 %) mais en progression depuis près d’une décennie (2 % des sondés en 2013). Un quart des sondés possédant déjà un produit d’épargne (25 %) se disent prêts à investir dans un produit ISR si leur banque le leur proposait.
Près de sept épargnants sur dix (67 %) considèrent par ailleurs que leur conseiller bancaire ou financier reste de loin la personne la mieux placée pour les informer sur l’ISR. Les professionnels du conseil arrivent donc loin devant les proches (8 %), les ONG (7 %) ou encore les pouvoirs publics et la presse (6 %). Certaines idées reçues ont cependant la vie dure. Trois épargnants sur quatre (76 %) voient surtout dans l’ISR « un argument marketing », quand sept épargnants sur dix (71 %) pensent que l’ISR implique « d’accorder moins d’importance à la rentabilité financière de son épargne ». Les CGP ont encore du travail !