RSE : près de 60 milliards d’euros dans des fonds d’actifs verts non cotés

Actualités - Dans une récente étude, Novethic analyse les actifs de plus de 200 fonds verts européens non cotés. Quels sont les pays leaders dans ce secteur ? Quels sont les actifs les plus attractifs ? Quelles sont perspectives pour la finance durable ?

Novethic, avec le soutien de l’ADEME, présente ce 29 janvier les résultats de l’étude « Les promesses des fonds verts non cotés européens ». Ce document quantifie les montants investis dans des actifs verts par 223 fonds européens non cotés : infrastructure, capital investissement, immobilier, etc.

L’étude présente les caractéristiques environnementales d’un champ encore peu exploré de la finance durable. Les informations disponibles sur ce type de fonds sont bien plus limitées que dans l’univers coté, et pourtant indispensables pour attirer les investisseurs institutionnels qui s’intéressent de manière croissante à cette petite portion de marché.

L’impulsion de l’accord de Paris

La majorité des 223 fonds environnementaux d’actifs non cotés ont été lancés ces 4 dernières années. Ils témoignent de l’élan nouveau impulsé par l’Accord de Paris : l’année 2016 a ainsi enregistré un record de collecte avec 12 Mds€ investis sur 35 fonds. Les fonds verts représentent moins de 10 % des fonds non cotés mais leur part reste plus importante que celle des fonds verts cotés (moins de 1 % des fonds européens).

Les pays leaders concernant la gestion de fonds verts non cotés sont le Royaume-Uni, suivi à distance par la France et l’Allemagne. Ce sont eux qui concentrent aussi la majorité des projets d’énergie renouvelables et d’efficacité énergétique.

Les énergies renouvelables en tête

Plus de la moitié des fonds d’actifs verts non cotés recensés par Novethic sont dédiés aux énergies renouvelables dont les encours représentent plus de 26 Mds€ d’actifs. Ces fonds, qui misent plutôt sur le refinancement d’actifs en production désormais très matures comme les parcs éoliens terrestres, peuvent offrir des rendements moins élevés. Les produits les plus attractifs d’un point de vue financier sont ceux qui interviennent plus en amont dans la chaîne de financement des projets, ou qui se positionnent sur des thèmes d’investissement plus innovants comme les smart cities.

Une demande verte encore faible du côté des institutionnels

Si la tendance générale est à la diversification vers des investissements dits alternatifs comme les infrastructures, la demande de fléchage vert reste modeste chez les investisseurs qui souscrivent à cette offre de fonds d’actifs non cotés. Ils sont peu exigeants sur la qualité du reporting environnemental, qu’il s’agisse d’émissions évitées ou de puissance installée, à l’exception de la Banque Européenne d’Investissements (BEI) et de quelques investisseurs à dominante publique très engagés sur le climat. Pour eux, le label Transition Energétique et Ecologique pour le Climat (TEEC) proposé par le gouvernement français et dont Novethic est auditeur est un élément d’attractivité.

Des perspectives prometteuses

La mise en œuvre du plan d’action sur la finance durable de la Commission européenne devrait apporter de nouveaux développements à ce marché encore émergent. La publication d’une taxonomie standardisée des activités vertes permettra de mieux orienter les flux financiers vers la transition énergétique et écologique. Cela suppose que les investisseurs montent en puissance dans la définition de leurs stratégies vertes et leurs exigences de reporting. Ils devraient être incités à le faire par les nouvelles obligations de transparence sur la prise en compte de critères ESG et de gestion des risques climat.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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