ESG : le CAC 40 exclut les femmes de la gouvernance, d’après une étude SKEMA

Responsabilité sociale - Cette semaine, la SKEMA Business School publie l'édition 2020 de son Observatoire de la féminisation des entreprises. D'après l'étude, les entreprises du CAC 40 excluraient encore largement les femmes de l'Olympe de la gouvernance.

La SKEMA Business School publie ce lundi 2 mars l’édition 2020 de son Observatoire de la Féminisation des entreprises. Cette étude est dirigée par le professeur Michel Ferrary. Ce chercheur affilié à SKEMA Business School analyse chaque année la place des femmes au plus haut niveau de l’entreprise.

D’après l’étude, les femmes demeurent largement exclues de l’Olympe de la gouvernance — à savoir présidence et direction générale — malgré les avancées rendues possibles par la loi Copé-Zimmermann. Pourtant, un portefeuille composé d’actions d’entreprises dont l’encadrement est féminisé à plus de 40 % surperforme le CAC 40 et le portefeuille des entreprises les plus masculines sur le long terme.

Où sont les femmes ?

L’étude souligne les effets positifs de la loi Copé-Zimmermann sur la féminisation des conseils d’administration : au 1er janvier 2019, la quasi-totalité des entreprises du CAC 40 domiciliées en France étaient au-delà du quota de 40 % de femmes dans leur conseil d’administration. La moyenne du CAC 40+20 se situe à 42,53 %.

L’Observatoire SKEMA de la féminisation des entreprises livre un résultat sans appel. Les femmes occupent seulement 3,33 % des 120 postes de président et/ou directeur général des 60 plus grandes entreprises du CAC40+20. L’étude recense 2 femmes présidentes du conseil d’administration et 2 femmes directrices générales, mais aucune PDG.

Michel Ferrary constate une rupture de plus en plus marquée entre les entreprises très féminisées — pourcentage élevé de femmes dans les effectifs et l’encadrement — qui ont des difficultés à recruter des hommes et les entreprises peu féminisées — pourcentage faible de femmes dans les effectifs et dans l’encadrement — qui peinent à recruter des femmes.

Evadés sociaux et plafond de verre

Les évadés sociaux du CAC40+20, ce sont les groupes qui s’expatrient pour éviter le quota de 40 % de femmes dans le conseil d’administration imposé par la loi Copé-Zimmermann. Sur les 7 entreprises qui sont les plus éloignées du quota de 40 %, la plupart sont juridiquement domiciliées dans des pays étrangers non soumis à des quotas ou avec des quotas plus faibles.

C’est le cas d’Airbus (25 %) aux Pays-Bas, de TechnipFMC (21,43 %) au Royaume-Uni, de SES (25 %) et d’ArcelorMittal (33,33 %) au Luxembourg et de STMicroelectronics (33,33 %) en Suisse. Les femmes ne représentent que 17,49 % des comités exécutifs alors qu’elles représentent 32,97 % de la population des cadres, vivier traditionnel de recrutement des dirigeants. L’épaisseur du plafond de verre (15,48 %) est bien réelle.

La stabilité de cette faible représentation plaide pour l’instauration de quotas de femmes dans les comités exécutifs. L’index d’inégalité met en évidence les entreprises qui discriminent les femmes en matière de promotion professionnelle. L’étude remet le Prix citron à Hermès et le Prix orange à Sodexo.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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