ESG : DNB AM développe son propre outil d’analyse

Responsabilité sociale - Cette semaine, DNB AM — gestionnaire d'actifs nordique — annonce s'être doté d'un nouvel outil d'analyse ESG, dans le but de mieux couvrir les émissions obligataires des sociétés norvégiennes.

DNB Asset Management (DNB AM) — gestionnaires d’actifs de la région nordique — annonce ce mercredi 4 novembre renforcer son contrôle de qualité des émetteurs sur le marché obligataire en termes de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Grâce à la mise en place d’une notation interne, la société de gestion entend les inclure de manière systématique dans son analyse et sa sélection des émetteurs.

« Nos investisseurs réclament une meilleure lisibilité de ces critères dans l’analyse des entreprises. Elle est dautant plus importante sur le fixed income, longtemps resté en marge de lESG, et a fortiori sur le marché du crédit nordique qui manque aujourdhui de données sur le sujet », explique Marta Oudot, Directrice de la distribution en France chez DNB AM.

Favoriser la transparence ESG

Le manque de transparence sur ces facteurs peut, à terme, altérer la qualité de crédit des émetteurs. Un constat d’autant plus vrai pour les petites et moyennes entreprises (PME). Contrairement aux plus grandes, elles n’ont pas toujours les ressources nécessaires pour publier des rapports sur le sujet et ne sont pas couvertes par des fournisseurs de données ESG tiers.

De fait, il est souvent difficile pour un gérant d’actifs comme DNB AM, qui finance autant les grandes que les petites et moyennes entreprises sur le marché norvégien, d’avoir accès aux évaluations de la gestion des risques ESG, notamment des plus petits émetteurs.

« Nous sommes fermement convaincus que la prise en compte des critères ESG par les entreprises est capitale. Les efforts fournis dans ce sens seront dune importance cruciale dans les années à venir en termes de compétitivité, de profitabilité et de solvabilité. Il nous apparaît essentiel d’avoir une vision plus complète de la gestion de ces facteurs de risque au sein des entreprises que nous finançons », déclare Svein Aage Aanes, Directeur de la gestion obligataire chez DNB AM.

Mesurer les progrès obtenus

DNB AM a développé son propre système de notation ESG afin de pallier ce manque de transparence. Pour ce faire, ses équipes fixed income et ESG ont défini un cadre de notation pour évaluer les risques et opportunités ESG par secteur. Celui-ci a été élaboré à la fois avec des experts de chaque secteur, des entreprises sélectionnées mais aussi à l’aide de sources telles que le Sustainability Accounting Standards Board (SASB).

Sur cette base, DNB AM a envoyé aux entreprises des questionnaires spécifiques à leur secteur, en tenant compte aussi des particularités du marché norvégien. Les émetteurs obligataires ont ainsi été notés sur la qualité et la transparence de leur travail ESG dans les secteurs de la banque, des services publics et de l’immobilier. Les notes portent tant au niveau global de l’entreprise que sur chaque branche de leur activité.

Ces notes seront alors intégrées aux systèmes de gestion de portefeuille et prises en compte dans l’évaluation globale du risque de crédit des entreprises. Les données et les informations collectées constituent, par ailleurs, des éléments tangibles de dialogue avec les entreprises dans lesquelles DNB AM investit et permettront de mesurer de façon concrète les progrès réalisés dans le temps.

Des reportings plus exigents

DNB AM souligne l’intérêt d’une telle démarche en prévision de nouvelles obligations réglementaires européennes relatives aux déclarations des investisseurs. Il en est de même pour les émetteurs qui devront faire face à des exigences accrues en matière de reporting.

À ce titre, les propositions sur la révision de la Directive européenne sur l’information extra- financière ont fait l’objet d’une consultation pour laquelle DNB AM a soumis ses commentaires par l’intermédiaire de l’Association norvégienne des fonds communs de placement (VFF).

A notamment été proposé que le seuil de déclaration, jusqu’alors réservé aux entreprises de plus de 500 salariés, soit abaissé à celles de plus de 250 salariés. En-dessous de ce seuil, les sociétés pourraient également être astreintes à réaliser et publier un rapport moins détaillé.

Fort de sa position sur le marché obligataire norvégien, DNB AM entend par cette initiative encourager les entreprises à davantage de transparence en matière d’ESG et contribuer à terme à l’établissement de normes. Une démarche qui s’inscrit dans un cadre d’échange avec les émetteurs afin de les influencer positivement dans l’amélioration de leurs pratiques.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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