ESG : CPR AM lance le fonds « Social Impact » pour réduire les inégalités

Responsabilité sociale - Cette semaine, CPR Asset Management (AM) revient sur le lancement de son fonds « Social Impact » consacré à la réduction des inégalités. Ce véhicule s'appuie sur 5 piliers ESG pour évaluer les inégalités dans le monde. Le processus de gestion combine ensuite analyse quantitative, analyse fondamentale approfondie et gestion du risque.

CPR Asset Management (AM) — société de gestion d’actifs, filiale du Groupe Amundi — présente ce mardi 3 mars son fonds actions internationales CPR Invest Social Impact. Il s’agit d’un compartiment de la SICAV de droit luxembourgeois CPR Invest. Lancé le 10 décembre dernier, CPR Invest Social Impact est le premier fonds dans le monde à placer la réduction des inégalités au cœur de son processus d’investissement.

« Ce fonds fournit aux investisseurs une solution inédite prenant en compte les risques financiers associés aux inégalités et contribuant à les réduire, Dans un contexte de montée en puissance des risques extra-financiers, les inégalités deviennent un nouvel enjeu pour les investisseurs, au même titre que les changements climatiques », déclare Valérie Baudson, Directrice Générale de CPR AM et Membre du Comité de Direction Générale d’Amundi.

Réduire des inégalités en hausse

Le creusement des inégalités économiques dans le monde entier au cours des dernières décennies est l’un des phénomènes majeurs qui accompagne la mondialisation. D’après le rapport sur les inégalités mondiales 2018 publié par le Laboratoire sur les inégalités mondiales (World Inequality World), les revenus des 1 % les plus riches ont augmenté deux fois plus que ceux des 50 % les plus pauvres entre 1980 et 2018, au niveau mondial.

Or les inégalités freinent la croissance économique en limitant les opportunités d’éducation dans les milieux défavorisés, d’après un l’OCDE (en anglais). Elles réduisent notamment la mobilité sociale et entravent le développement des compétences. Le sentiment d’inégalités persistantes dans les sociétés peut en outre contribuer à déstabiliser les équilibres politiques et sociaux, avec des conséquences économiques majeures.

Sans pour autant se substituer aux Etats, les entreprises ont un rôle à jouer dans la réduction des inégalités dans les pays où elles opèrent. Par exemple, à travers une juste contribution aux finances publiques, avec la mise en place d’une échelle équitable des salaires, ou en luttant contre les discriminations. Pour leur part, les investisseurs sont de plus en plus conscients des risques associés à la montée croissante des inégalités.

5 piliers pour évaluer les inégalités

Dans ce contexte, CPR Invest Social Impact s’adresse aux investisseurs institutionnels, distributeurs et particuliers. Ce fonds repose sur une méthodologie transversale, fruit de deux ans de travaux de recherche. Il permet d’appréhender — via une gestion active — la thématique des inégalités dans sa globalité. Les gérants Yasmine De Bray et Eric Labbé évaluent le niveau d’inégalités dans un pays au regard de cinq piliers :

  • Le Travail & Le Revenu : par exemple, existence d’un salaire minimum ;
  • La Santé & L’Education : par exemple, part des dépenses d’éducation dans le PIB) ;
  •  La Diversité : par exemple, existence et efficacité des dispositifs juridiques de lutte contre les discriminations ;
  • La Fiscalité : par exemple, progressivité du système fiscal ;
  • et Les Droits humains : par exemple, accès aux biens de base.

L’objectif est ensuite, au sein de l’univers d’actions mondiales du MSCI World All Countries, de définir un univers d’investissement qui rassemble les entreprises les plus vertueuses selon leur participation à l’effort de réduction des inégalités dans leur pays d’origine. Cet effort est donc apprécié de façon relative : ainsi, une entreprise faisant des efforts dans un pays relativement plus inégalitaire que les autres sera privilégiée.

Des critères d’évaluation spécifiques pour les entreprises sont retenus autour de ces cinq piliers, tels que les écarts de rémunérations, les conditions de travail, la formation des salariés, leur participation aux finances publiques, ou la diversité. Une note est attribuée à chaque entreprise pour synthétiser ces critères. Elle est revue une fois par an, en fonction des progrès accomplis ou du recul constaté.

ESG et valeurs en portefeuille

Au total, ce sont approximativement 1 100 valeurs qui composent l’univers d’investissement éligible du fonds, soit près de 36 % du MSCI World All Countries. Le processus de gestion combine ensuite analyse quantitative, analyse fondamentale approfondie et gestion du risque. Le portefeuille final de CPR Invest Social Impact compte alors 70 valeurs.

Sont systématiquement exclues de l’univers d’investissement 50 % des entreprises les plus mal notées, ainsi que toutes celles qui sont moins bien notées que le pays où est implanté leur siège social, et qui participent donc relativement moins à la réduction des inégalités. Les entreprises figurant parmi les 10 % les moins bien notées par pilier sont également exclues.

Enfin, cet univers d’investissement est passé au crible de la méthodologie ESG de CPR AM. Au filtre des controverses moyennes ou élevées — sur la base d’indicateurs de risque réputationnel fournis par deux prestataires externes, RepRisk et Sustainalytics — s’ajoute l’exclusion des entreprises qui affichent des résultats insuffisants à la fois sur la note globale ESG et sur l’ensemble des critères sociaux (S) sous-jacents. Ces deux derniers éléments sont fournis par le bureau d’analyse ESG d’Amundi.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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