Critères ESG : les dirigeants français s’impliquent de plus en plus

Responsabilité sociale - Harris Interactive publie cette semaine une étude réalisée pour Aésio et Mouves sur la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans les entreprises françaises. Les dirigeants se préoccupent de plus en plus de l'intégration des critères ESG mais conservent une belle marge de progression.

Les patrons en France se préoccupent de plus en plus d’écologie. Dans une enquête publiée ce lundi 4 mars, Harris Interactive analyse cette tendance pour le compte du groupe Aésio et du Mouvement des Entrepreneurs Sociaux (Mouves). L’institut de sondage a interrogé en décembre dernier un échantillon représentatif de 200 dirigeants d’entreprises d’au moins 10 salariés, selon la méthode des quotas, sur des critères de taille d’entreprise et de secteur d’activité.

Les critères ESG, source de motivation au travail

9 dirigeants sur 10 estiment que l’entreprise a un rôle « important » à jouer dans la transition écologique et sociale. Plus de la moitié (52 %) considère même ce rôle « très important« . Les patrons interrogés estiment par ailleurs leur rôle aussi important, si ce n’est plus, que celui des pouvoirs publics dans l’adoption des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG).

Les dirigeants affirment que les critères ESG jouent un rôle crucial dans leur motivation au travail. 95 % des sondés jugent « important » (66 % « très important« ) de développer un modèle d’entreprise où il fait bon travailler. Ils sont presque aussi nombreux à vouloir créer des emplois (93 % « important  » et 56 % « très important« ) et développer une activité respectueuse de l’environnement (92 % « important » et 41 % « très important« ).

Vers une gouvernance et un management plus participatifs

Aujourd’hui, la majorité des entreprises fonctionne encore selon un mode de décision qui implique surtout les actionnaires et/ou les dirigeants (59 %). Toutefois, 40 % des dirigeants déclarent déjà associer aux décisions les différentes parties-prenantes, notamment les salariés. Dans la lignée de la future loi Pacte, 74 % seraient d’ailleurs « prêts » à intégrer davantage les salariés dans les instances de direction (dont 30 % « tout à fait« ).

En matière de management, les dirigeants veulent avant tout des chefs d’équipes proches de leurs collaborateurs. Le manager idéal doit d’abord se montrer apte à motiver et à communiquer avec les salariés, avant de savoir déléguer ou de se montrer directif. Les dirigeants recherchent plutôt un manager « coach » avec des compétences organisationnelles.

Des efforts sur la rémunération des salariés

Au sein des entreprises interrogées, 68 % des dirigeants déclarent appliquer une échelle de rémunération qui vise à limiter les écarts entre les salaires les plus bas et les salaires les plus hauts. Et parmi ces patrons consciencieux, près d’un sur deux mentionne que cette échelle est publique, c’est-à-dire communiquée à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise.

Les dirigeants d’entreprise affichent de bonnes dispositions, avec 88 % d’entre eux qui se déclarent prêts à changer certaines pratiques dans leur entreprise pour une meilleure prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux (43 % « certainement » et 45 % « probablement« ). Ils sont surtout prêts à faire des efforts sur les salaires si leur entreprise fonctionne bien, et sur les achats responsables. Toutefois, des écarts subsistent entre les bonnes dispositions et la réalité dans l’entreprise.

Des freins à l’adoption des critères ESG

Certains obstacles persistent : 48 % des dirigeants citent le manque de moyens financiers comme un frein possible aux évolutions ESG. Certes, 88 % des dirigeants se disent prêts à consacrer une partie de leur chiffre d’affaires à la conduite de ces changements. Mais le plus souvent, ils envisagent d’y consacrer moins de 3 % de leur chiffre d’affaires.

La moitié des dirigeants déclare avoir entendu parler de de la possibilité d’inscrire une « raison d’être » dans les statuts de l’entreprise dans le cadre de la loi Pacte, mais seul un quart voit bien ce dont il s’agit. Si cette disposition intéresse 66 % des dirigeants, seuls 11 % envisagent de le faire dès cette année, quand 43 % pensent le faire plus tard.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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