Changement climatique : Pictet Asset Management lance un fonds en obligations mondiales

Responsabilité sociale - Cette semaine, Pictet Asset Management (Pictet AM) annonce le lancement d'un nouveau fonds en obligations mondiales. Ce fonds est axé sur la lutte contre le changement climatique.

Pictet Asset Management (Pictet AM) — filiale de gestion d’actifs du groupe bancaire suisse Pictet — annonce ce mercredi 11 mai le lancement du fonds « Pictet-Global Climate Government Bond ». Celui-ci est conçu pour proposer aux investisseurs en dette obligataire souveraine un moyen d’intégrer dans leurs portefeuilles le problème du changement climatique — critère ESG (environnemental, social et de gouvernance) qui oriente les politiques publiques actuelles.

Ce nouveau fonds — conforme à la directive UCITS et domicilié au Luxembourg — investit dans les obligations d’Etat des marchés développés et émergents en fonction des mesures mises en place par les différents pays pour gérer leurs émissions de carbone. Il est soumis aux dispositions de l’article 9 du règlement européen SFDR et s’appuie sur un conseil consultatif composé d’experts des questions climatiques.

Un fonds enregistré dans 14 pays

Le conseil consultatif du fonds se compose d’éminents universitaires spécialistes du changement climatique :

  • Michaël Köhl, professeur responsable du département d’économie forestière internationale à l’Institut des sciences du bois de l’Université de Hambourg ;
  • Joeri Rogelj, directeur de recherche au Grantham Institute et chargé de cours en sciences et politiques climatiques au Centre de politique environnementale de l’Imperial College de Londres ;
  • et Vaclav Smil, professeur émérite au sein du département des sciences de l’environnement et de géographie de l’Université de Manitoba (Winnipeg), membre de la Société royale du Canada (Académie des sciences) et membre de l’Ordre du Canada.

Compartiment de la SICAV de droit luxembourgeois Pictet, le fonds est enregistré en Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Grèce, Italie, Liechtenstein, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Singapour et en Suède.

Réduire les émissions de carbone

Le fonds « Pictet-Global Climate Government Bond » s’adresse à des investisseurs institutionnels et professionnels qui recherchent le profil risque/rendement des obligations souveraines mondiales, mais avec une empreinte carbone limitée. Le capital est affecté aux pays dont les émissions de carbone affichent la baisse la plus marquée à la fois en chiffres absolus et proportionnellement à la taille de leur économie. Cette approche peut écarter des pays qui sont des piliers des indices obligataires traditionnels, ce qui offre une diversification supplémentaire.

Afin d’obtenir des résultats optimaux, le processus analyse les émissions de CO2 des pays signataires de l’Accord de Paris pour former l’univers d’investissement — le carbone étant considéré comme le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique. De plus, les experts du conseil consultatif sur lesquels s’appuie l’équipe de gestion du fonds fournissent un éclairage sur les politiques et les tendances en matière de lutte contre le changement climatique des pays retenus.

S’ils comptent parmi les plus importants pollueurs en chiffres relatifs, certains Etats émergents ont aussi la capacité d’apporter des réponses efficaces à la crise climatique. Ce sont souvent les pays en développement qui subissent le plus durement les effets des événements climatiques extrêmes. La stratégie d’investissement récompense les pays — aussi bien émergents que développés — engagés dans la bonne voie pour réduire leurs émissions de carbone.

88 000 milliards de dollars détenus

« Les investisseurs obligataires ont un rôle essentiel à jouer en finançant les efforts pour limiter le changement climatique. Seuls, ils ont une influence insignifiante sur les politiques des Etats, mais ensemble, ils peuvent réellement faire bouger les choses », souligne Ella Hoxha, gérante de portefeuille senior au sein de l’équipe de gestion. A l’échelle mondiale, les investisseurs détiennent actuellement pour 88 000 Mds$ d’obligations émises par des Etats et des organismes publics.

« Notre stratégie récompense les émetteurs qui se préoccupent des problèmes liés au climat et pénalise ceux qui se montrent peu concernés. C’est pourquoi notre portefeuille applique une allocation différente de celle des indices obligataires mondiaux traditionnels et offre une diversification accrue, tout en présentant une empreinte carbone réduite. Il y a peu de fonds comparables à l’heure actuelle », ajoute Ella Hoxha.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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