Fonds verts : les investisseurs européens se mettent au vert

Asset Management - En 2016, la collecte sur le marché européen des fonds verts s'est élevée à 22 milliards d'euros. Conçus pour financer des projets d'adaptation des populations les plus vulnérables aux changements climatiques, ces véhicules connaissent une croissance de 47% en 3 ans.

Quels sont les investisseurs des fonds vert ?

Le marché demeure largement dominé par les institutionnels dont la part est difficile à chiffrer. Seuls 15% des investisseurs sont des personnes physiques, la stratégie d’épargne des réseaux bancaires étant peu tournée vers ce segment du marché.

Mais depuis 2013, avec le développement des Green Bonds (obligations environnementales), le type d’investisseurs tend à se diversifier. Certaines banques surfent sur la vague de la COP21 et des accords de Paris en proposant une offre d’épargne axée sur les gammes de fonds thématiques, ce qui attire également les particuliers vers des fonds environnementaux.

Deux catégories de fonds vert se distinguent. Les « dark green », qui affichent des objectifs environnementaux clairs, ont subi en trois ans une croissance de 61%. Quant aux « light green », caractérisés par un décalage entre leur positionnement marketing et la composition de leur portefeuille, ils se contentent d’une hausse de 26% sur trois ans. Cela traduit un besoin de cohérence et d’engagement de la part d’investisseurs responsables qui voient là un double bénéfice : environnemental et financier.

Les fonds vert et la COP 21

L’eau représente le thème d’investissement le plus important. Avec 40% de parts de marché et 8,3 milliards d’euros d’encours, il enregistre la meilleure performance.

Mais dans leur globalité, tous les thèmes d’investissement sont en hausse par rapport à 2015 : + 11,2% pour les fonds climat, +24,8% pour les fonds « low carbon »… Cette augmentation générale des investissements est encouragée par le contexte porteur de la COP 21 et des Accords de Paris, ainsi que le retour des entreprises vertes sur la cote boursière.

La France occupe la 2e marche du podium 

Dans le marché des fonds verts en Europe, la France occupe la seconde place derrière la Suisse (33% des parts de marché). Elle compte à elle seule 21% des parts de marché, juste devant le Royaume-Uni (20%) et loin devant l’Allemagne (9%).

Conséquence de la crise financière et de l’éclatement de la bulle verte, le marché a connu un ralentissement en 2012 et 2013. Il retrouve aujourd’hui une dynamique haussière avec un volume de marché qui a atteint 4,592 milliards d’euros en 2016, totalisant 44 fonds verts.

 

Le marché des fonds verts connaît donc un regain d’activité accru par un contexte de préoccupation environnemental. Les investisseurs sont de plus en plus nombreux en Europe et surtout en France, comme le montre l’évolution de la taille du marché. De plus en plus de particuliers investissent, ce qui laisse présager à un dynamisme durable. À moins que l’enthousiasme autour des Accords de Paris ne s’essouffle ?

 

(Source : Novethic)

Charlyne Alloin

Rédactrice - Le Courrier Financier

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