Finance responsable : Goodvest franchit la barre des 20 millions d’euros d’actifs sous gestion

Responsabilité sociale - Ce lundi 23 janvier, Goodvest annonce avoir atteint le seuil symbolique des 20 millions d'euros d'actifs sous gestion — un peu plus d'un an après le lancement de sa gamme de contrats d'assurance vie compatibles avec l’Accord de Paris.

Plus de 20 millions d’épargne collectée. Ce lundi 23 janvier, Goodvest — courtier en assurance et conseiller en investissement financier — publie le bilan de sa première année d’activité. Créée en 2020 par Joseph Choueifaty et Antoine Bénéteau, la fintech s’est spécialisée dans l’épargne responsable et la finance verte. En 2021, Goodvest lançait le premier contrat d’assurance vie compatible avec l’Accord de Paris. Aujourd’hui, sept thématiques d’investissement sont disponibles — dont « la transition écologique » présente par défaut dans tous les contrats, « l’accès à l’eau », et « l’emploi et la solidarité » forment le trio de tête.

Forte dynamique de croissance

Le succès est fulgurant. La jeune pousse se félicite d’avoir réalisé « la plus forte collecte jamais atteinte par une fintech lors de sa première année de commercialisation ». En avril dernier, Goodvest a ainsi levé 2 millions d’euros en avril dernier en seed — c’est-à-dire un premier tour de table, en français. Parmi ses business angels, la jeune entreprise compte notamment Super Capital VC, Benjamin Gaignault (co-fondateur et PDG de Ornikar), Julien Callede (co-fondateur de Made.com), Dimitri Farber (co-fondateur de Tiller), Stéphane Rudzinski et Grégory Soudjoukdjian (co-fondateurs du Cabinet Rhetores) et Globivest.

Dans l’écosystème des levées de fonds, ce type d’opération permet de financer un premier développement commercial. Sur sa lancée, Goodvest enregistre une collecte record de 7 millions d’euros au T3 2022. Sur ces « solides fondations » Goodvest espère atteindre la barre des 10 000 clients d’ici la fin de l’année — contre plus de 2 250 aujourd’hui — ce qui devrait représenter 100 millions d’euros d’encours sous gestion. « L’excellent démarrage de notre activité et la confiance de tous nos clients valident la pertinence de notre modèle et de notre stratégie », se félicite Joseph Choueifaty, cofondateur de Goodvest.

Quel impact environnemental ?

Goodvest applique une méthode d’analyse extra-financière stricte — exclusion sectorielle, calcul de l’empreinte carbone, de la trajectoire de réchauffement climatique, etc. La fintech écarte ainsi 95 % des fonds dits « verts » proposés par les acteurs traditionnels. Après ce tamisage, son univers d’investissement conserve une vingtaine de supports qu’elle propose à ses clients. Objectif, sélectionner des supports d’investissement alignés sur une trajectoire de réchauffement climatique à 2°C maximum. Avec leur épargne, les clients de Goodvest auraient permis d’éviter l’émission de 8 300 tonnes de CO2 en 2022.

L’impact environnemental de l’épargne reste un sujet peu exploré. D’après Goodvest, les produits d’épargne classiques s’inscrivent plutôt dans des trajectoires 3 à 4°C. Dans un rapport publié novembre 2019, l’ONG Oxfam évaluait l’impact écologique de nos économies à 11 tonnes équivalent CO2 par an. D’après l’organisation, l’épargne financière des Français représenterait ainsi leur premier poste d’émissions de CO2 — un niveau supérieur à celui de l’ensemble de leur consommation. Et pour renforcer le phénomène, les Français restent plus fourmis que cigales. En 2021, ils ont épargné 18,7 % de leur revenu disponible brut indique l’Insee.

Trois questions à… Joseph Choueifaty, cofondateur de Goodvest

Le Courrier Financier : Comment définissez-vous la finance responsable chez Goodvest ?

Finance responsable : Goodvest franchit la barre des 20 millions d'euros d'actifs sous gestion
Joseph Choueifaty

Joseph Choueifaty : Pour nous la notion de finance responsable ne se limite pas à l’utilisation des labels, elle doit aller beaucoup plus loin que ça. Chez Goodvest, nous excluons strictement la production et l’extraction d’énergies fossiles — ce qui n’est pas le cas de nombreux investissements qui se disent « responsables ».

A ce jour, 25 000 euros d’épargne placés chez un acteur traditionnel émettent plus de onze tonnes de CO2 par an (Oxfam), à travers les entreprises financées. Ce n’est tout simplement pas soutenable. Outre les énergies fossiles, chez Goodvest nous excluons aussi les secteurs les plus néfastes, pas seulement pour l’environnement mais aussi pour les humains : notamment l’industrie du tabac, et les entreprises qui violent le Global Compact.

C.F. : Quelles nouvelles thématiques d’investissement vont venir enrichir votre gamme existante en 2023 ?

J.C.  : D’ici peu, nous allons proposer une nouvelle thématique d’investissement dédiée aux solutions énergétiques : énergies bas carbone, stockage et économies d’énergie. Nous avons également le projet d’intégrer de l’immobilier aux portefeuilles de nos clients.

Nous travaillons aussi à l’intégration de critères de biodiversité dans nos portefeuilles. Nous nous devons aujourd’hui d’en tenir compte, car le dérèglement climatique aggrave les pressions déjà exercées sur les écosystèmes et les espèces.

C.F. : Vous évoquez également le lancement de nouveaux produits. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J.C. : 2023 sera l’année du Plan d’Épargne Retraite (PER) pour Goodvest !

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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