SCPI : l’immobilier dans l’assurance vie face à la crise sanitaire du Covid-19

Patrimoine - Quel impact le confinement aura-t-il sur le rendement des SCPI en 2020 ? Quels avantages peut-il y avoir à acquérir des parts de SCPI en assurance vie ? Christian Cacciuttolo, président de l'UNEP, répond au Courrier Financier.

C’est l’histoire d’un retournement brutal de situation. En 2019, les SCPI de rendement (bureaux et commerces) enregistraient une collecte record. La rentabilité de ce type de placement repose notamment sur la perception des loyers, versés par les entreprises qui occupent les locaux. En 2020, le confinement a forcé nombre d’entreprises à baisser le rideau. De quoi alarmer nombre d’investisseurs. Faut-il craindre pour le rendement de son épargne immobilière ? Le 22 juin dernier, l’Union Nationale d’Epargne et de Prévoyance (UNEP) revient sur le sujet dans le cadre de sa webconférence « L’immobilier dans l’assurance vie ».

Gérer les loyers impayés

L’UNEP a été fondée en 2000 par Christian Cacciuttolo. Cette association d’épargnants propose à ses adhérents une gamme de placements en assurance vie, immobilier, retraite et prévoyance à destination des conseillers en gestion de patrimoine indépendants (CGPI). « En SCPI, il y a toujours deux moteurs de performance : la valeur de la part et la perception des loyers. Sur la valeur de la part, il n’y a pas d’inquiétude à avoir en 2020. Tant qu’une SCPI n’enregistre pas plus de sortie que de rentrées d’associés, la collecte permet d’assurer la liquidité », rappelle Christian Cacciuttolo, président de l’UNEP, au Courrier Financier.

Avec un bon emplacement, une SCPI peut régulièrement augmenter son prix de part. Reste à connaître l’impact des suspensions de loyers. « Nous avons mis en place des mesures d’étalement des loyers sur une période de 1 à 2 ans, auprès de 500 locataires qui nous en ont fait la demande — et dont la démarche nous a semblé recevable. Par ailleurs, c’était important pour nous d’identifier les défaillances irréversibles : au deuxième trimestre 2020, nous savons que 7 % de nos loyers ne seront jamais encaissés », détaille Christian Cacciuttolo. Sur un dividende moyen de 4,5 %, le président de l’UNEP s’attend à « une baisse potentielle de 0,30 % à 0,31 % par rapport à l’année n-1, si vous n’utilisez pas les reports à nouveau ».

Un ETF en unités de compte

La reprise de l’activité permet aux SCPI de respirer à nouveau au troisième trimestre. « Les locataires en difficulté recommencent à payer », résume le président de l’UNEP. Cet épisode de courte durée ne devrait pas menacer la solidité de l’épargne immobilière, selon lui. « La SCPI est un placement à long terme, vous investissez pour une durée moyenne de 8 à 12 ans », relève-t-il. Justement, les actifs de bureaux ne vont-ils pas perdre de leur valeur, à l’heure de l’engouement pour le télétravail ? « Si l’emplacement est bon, cela vaudra toujours le coup de réaménager les locaux pour répondre aux nouveaux usages », sourit Christian Cacciuttolo.

L’association surveille de près l’évolution du secteur. Ce jeudi 1er juillet, l’UNEP a annoncé intégrer les ETF (gamme Lyxor) dans son offre « Multisélection Plus ». Dans un marché en crise, ce dispositif — jusqu’ici réservé aux institutionnels — permet d’investir sur différents indices tels que les foncières cotées, l’eau, les matières premières, etc. En cas de volatilité boursière, les ETF sont réputés offrir de meilleures performances que les OPCVM. « Toutes ces raisons et une demande croissante des CGP nous ont incité à proposer des ETF dans notre contrat », déclare Patrick Le Maire, Directeur du développement de l’UNEP.

Multisélection Plus est un contrat d’assurance vie associatif multisupport et multigestionnaire, géré par Oradéa Vie. Ce produit est accessible à partir de 1 200 euros avec des versements programmés de 100 euros minimum. Il s’agit d’un contrat évolutif en unités de compte (UC), qui peut être investi à 100 % en immobilier. Il permet d’accéder à 400 OPCVM dans plus de 100 sociétés de gestion, ainsi qu’à d’autres supports immobiliers (14 SCPI, 3 SCI, des OPCI, ou encore de l’immobilier coté). Dans les contrats de l’UNEP, lors d’une souscription de part de SCPI, les compagnies abondent au profit du client jusqu’à 4,5 % sur le montant investi — soit 4,5 % de parts en plus.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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