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L’exception culturelle française s’étend jusque dans leurs portefeuilles. D’après un récent baromètre eToro, les Français investissent peu dans la tech (29 %). Ils se placent ainsi à contre-courant de la moyenne mondiale (41 %) — loin derrière d’autres pays européens, comme l’Allemagne (51 %) ou la Norvège (53 %). Ces résultats, publiés fin mars 2023, sont tirés d’une enquête trimestrielle (en anglais) menée auprès de 10 000 investisseurs particuliers dans 13 pays différents, dont 1 000 Français. D’après les données que Le Courrier Financier a pu consulter, un Français sur cinq (22 %) envisage d’investir dans la tech à horizon trois mois.
L’omniprésence des big techs
En bourse, les Etats-Unis dominent le secteur de la tech. La plupart des géants internationaux du secteur (big techs) y sont nés. Les entreprises technologiques représentent plus de 57 % des valeurs de l’indice Nasdaq-100, d’après Compare Brokers (données mises à jour le 5 avril 2023). Depuis la mi-mars 2023, la crise du secteur bancaire affecte peu les big techs. Après une année 2022 difficile sur les marchés, le secteur a licencié massivement début 2023 aux Etats-Unis — juste avant la période de publications des résultats. Le T1 2023 a été placé sous le signe du rebond (+10,6 % pour le Nasdaq-100 en janvier 2023 et +9,5% en mars 2023).
Sans surprise, les big techs figurent en bonne place dans les actions les plus plébiscitées par les utilisateurs d’eToro en France. « Les investisseurs particuliers ont été récompensés pour leur fidélité envers les géants de la tech cette année. Les cours des actions commencent à se redresser dans l’ensemble du secteur, même si, dans de nombreux cas, ils sont encore loin de leurs précédents sommets. Ces géants de la technologie ont d’énormes marges bénéficiaires et des bilans solides, et restent bien placés pour faire face aux difficultés économiques à venir », commente Antoine Fraysse-Soulier, responsable analyse de marchés chez eToro.
3 questions à… Antoine Fraysse-Soulier, responsable analyse de marchés chez eToro
Le Courrier Financier : D’après votre baromètre, les Français investissent peu dans la tech. Ce secteur reste-il vecteur d’opportunités en 2023 ?
Antoine Fraysse-Soulier : Les Français investissent peu dans la tech française, et davantage dans la tech américaine. Chez eToro, dans le Top 5 des valeurs détenues par les investisseurs, nous trouvons Tesla, Amazon, Apple et Meta. Tandis que le poids des sociétés tech françaises — Dassault Systèmes, Cap Gemini ou StMicroelectronics — n’est pas conséquent au sein des indices français.
Après avoir chuté en 2022, la tech s’est rétablie depuis le début de l’année et surperforme la quasi-totalité des secteurs. Cela est visible au travers du Nasdaq qui progresse de +18,5 % en trois mois. Le secteur a pâti de la hausse des taux en 2022, mais il devrait profiter de l’accalmie qui se profile en 2023. Ceci étant, attention à la trajectoire de l’économie ! Si une récession arrivait plus tôt que prévu, les valeurs technologiques en souffriraient certainement.
C.F. : Comment les Français peuvent-ils investir dans la tech ? Quelle place donner aux valeurs techs françaises et européennes ?
A.F.S. : Il est possible d’investir dans la tech de différentes manières. En direct, en achetant des actions relatives au secteur. Sinon à travers des indices, comme le Nasdaq qui est le principal indice des valeurs technologiques américaines. Les investisseurs peuvent aussi se tourner vers des ETF indexés sur la tech, comme le ishares US Technology ETF qui est composé de 150 actions technologiques américaines.
En Europe, les entreprises les plus importantes sont le néerlandais ASML — numéro un dans les semi-conducteurs — et l’allemand SAP, spécialisé dans les logiciels.
C.F. : En 2023, est-ce encore le moment de miser sur les big techs ?
A.F.S. : Les big techs ont désormais un statut particulier, car elles sont considérées comme des valeurs refuges au sein du secteur tech. Si l’activité économique venait à se réduire, elle pourraient de nouveau tirer leur épingle du jeu. Le début d’année est toutefois excellent, avec par exemple Apple qui progresse de +26 % ou encore Amazon qui est en hausse de +20 %.
