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C’était la réunion de famille à ne pas manquer. Cette semaine, la 18e édition des Journées du Courtage se tenait au Palais des Congrès, Porte Maillot à Paris. Ce mardi 17 septembre, Le Courrier Financier a rendez-vous devant le stand de la Chambre Nationale des Conseils Experts Financiers (CNCEF). L’association professionnelle — qui a récemment changé le nom de ses différentes branches — achève aujourd’hui sa mue de la rentrée. « Ce salon, c’est l’occasion idéale pour lancer la CNCEF Assurance. Nous voulons rassembler toutes les spécialités du courtage, mais surtout les courtiers de proximité », nous explique Stéphane Fantuz, Président de la CNCEF Patrimoine et Président de la CNCEF Assurance. Objectif participer activement à la formation, l’encadrement et la régulation du secteur.
Règlementation et formation
Face au choc réglementaire, la CNCEF revendique son influence de corps intermédiaire. « Nous dialoguons avec les pouvoirs publics, le Parlement européen, le Parlement français et les Autorités de Tutelle. Dès 2018, nous avons participé aux groupes de réflexion autour du texte de loi sur l’auto-régulation du courtage. A chaque étape du processus, nous étions là », rappelle Stéphane Fantuz. La Chambre tire sa légitimité du système de co-régulation des conseillers en investissements financiers (CIF) qui s’applique déjà aux membres de la CNCEF Patrimoine. Quitte à crier victoire trop vite ? « Nous étions déçus d’apprendre que cette mesure ne serait pas adoptée cet automne. Il faudra attendre le printemps 2020. Nous avons décidé de prendre les devants », ajoute-il.
En mai dernier, le Conseil constitutionnel a censuré l’article de la loi PACTE sur l’autorégulation du courtage en assurance et en crédit. Depuis, la formation des courtiers et de leurs mandataires repose uniquement sur l’adhésion volontaire. C’est une pierre dans le jardin de la CNCEF. « Cette situation ne peut pas durer éternellement. Si l’accompagnement et la formation ne fonctionnent que sur la base du volontariat, ce sont pas les professionnels qui en ont le plus besoin qui viendront nous solliciter », déplore Stéphane Fantuz. Avec toutes les spécialités de l’assurance dans son viseur, la CNCEF Assurance estime à 40 000 le nombre de mandataires qui pourraient recourir à ses services pour assurer leur montée en compétence.
Portrait-robot du courtier en 2019
Qui sont ces professionnels de l’assurance, qui travaillent aussi bien avec le statut de salarié que celui de travailleur indépendant ? Pour les Journées du Courtage, la CNCEF dévoile un portrait-robot inédit des courtiers français en assurance. L’enquête a été réalisée pendant l’été 2019, en partenariat avec L’Argus de l’Assurance. Le courtier moyen est un homme (83 %) de la génération du baby-boom (51 % a entre 53 et 72 ans). Sans surprise, plus de la moitié déclare exercer sa profession depuis plus de 15 ans. Les courtiers interrogés travaillent dans des secteurs variés, comme l’IARD (70 %), la prévoyance (56 %) ou la santé (55 %). La majorité d’entre eux (6 sur 10) exerce soit seul, soit dans une TPE de 10 salariés maximum. La moitié possède un portefeuille d’au moins 1 000 clients, dont un tiers un portefeuille d’au moins 2 000 clients.
Le conseil représente le cœur battant du métier. Un courtier sur deux (50 %) a choisi ce métier pour son rôle de conseil et d’accompagnement auprès des clients. Cette aspiration arrive juste avant la volonté de conserver son indépendance vis-à-vis des organisme d’assurance (47 % et jusqu’à 73 % pour les courtiers qui exercent seuls). Un courtier sur deux considère que DDA vient renforcer la valorisation de son rôle de conseil. En ce qui concerne l’avenir de la profession, trois courtiers sur quatre (74 %) considèrent les réformes réglementaires comme leur principale contrainte. La moitié des sondés estime être insuffisamment préparée. Entre les banques et les cabinets de conseil, les courtiers ont conscience d’évoluer dans un univers ultra concurrentiel.
Un agenda déjà bien chargé
Dans le défi qu’elle s’est lancée, la CNCEF peut compter sur un allié de poids. Eric Lamouret, Président du Syndicat des Courtiers d’Assurance (SYCRA) annonce que son organisation rejoint la CNCEF Assurance, en qualité de membre fondateur. Un ralliement motivé par « la courbe d’expérience avérée de la CNCEF sur sa mise en œuvre aboutie de la co-régulation lors de l’instauration du statut de CIF entre l’AMF et la CNCEF Patrimoine, gage d’une transposition maîtrisée vers l’ACPR dans le cadre du dispositif d’autorégulation du courtage », répond Eric Lamouret. Dans la corbeille du mariage, le SYCRA apporte son expérience, ses outils propriétaires et son service juridique. De quoi assurer une démarche de proximité envers les professionnels de l’assurance.
Dorénavant, la CNCEF Assurance a besoin d’aller au contact de ses futurs adhérents. Outre la grande campagne de communication lancée cette semaine, la Chambre prépare un grand Tour de France à la rencontre des professionnels du courtage. La CNCEF Assurance sera présentée au cours d’un road show en région. Le 7 novembre prochain, elle sera à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et le 9 décembre à Strasbourg (Bas-Rhin). En 2020, l’association sera présente à Paris le 22 janvier, puis le 18 mars à Nantes (Loire-Atlantique) et le 6 mai prochain à Lyon (Rhône). Son périple se poursuivra le 2 juillet à Lille (Nord) et s’achèvera le 14 octobre à Rennes (Ille-et-Vilaine). Save the date !
