L’article 68 et son projet de décret​ : la mise en danger de l’écosystème

Immobilier - L’article 68 et son projet de décret​ font débat. L'AFIL (Association Française de l'Immobilier Locatif) réagit.

Fin septembre, la ville de Lyon accueillera La Convention Patrimonia. De toute la France les conseillers afflueront. Mais ces visiteurs d’automne savent-ils que c’est le 3 septembre 1944 et au général Diego Brosset que Lyon doit sa libération ? Personnage atypique, grand résistant, considéré comme le Patton français, il eu ces mots à la résonance particulière en ces périodes de fortes turbulences : “On ne peut employer son intelligence à trouver des raisons d’accepter l’inacceptable.”

L’article 68 et son projet de décret​ qui l’accompagne visent à plafonner non pas la rémunération des distributeurs, mais leur chiffre d’affaires

L’écosystème entier est en danger et curieusement les réactions sont discrètes voire inexistantes. Il est encore temps pour l’ensemble des acteurs de la chaîne d’entrer en résistance.

Côté promoteurs, disons le, les messages paternalistes du type : “on trouvera des solutions” ne suffisent pas. Le danger porte sur 25 à 60% de leur capacité de distribution : le bricolage est impossible et le problème trop sérieux pour être pris avec désinvolture.

Côté distributeurs, si certains affirment : “10% c’est supérieur à ma moyenne” et “je suis déjà transparent, je suis CIF”, plusieurs remarques s’imposent :
– 10%​ TTC sur HT n’a absolument rien à voir avec 10% HT sur TTC, et rien n’est clair, à date à ce sujet.
– Le concept de transparence​, intégré au projet de décret, est louable à une seule condition : avoir des règles communes à tous. Est-il raisonnable d’envisager d’aller au combat et de penser le gagner, avec un balle dans chaque pied ?

Une précision pour finir : vendre des appartements, permis purgé et GFA obtenu, est possible à condition de disposer d’acteurs distributeurs spécialistes positionnés en amont du cycle de vente. Ces réseaux de distribution,​ comme on les appelle communément, sont souvent regardés avec des yeux d’un autre temps. Les Robiens de la colère, c’était il y a 10 ans, Internet est partout, les pratiques ont changé, l’immobilier est au centre chez chacun, ne nous y trompons pas ! Si le commissionnement de ces structures est parfois à deux chiffres, c’est la rémunération d’un volume et d’une prise de risque plus importante dans le cycle de vente.

Il est temps pour l’ensemble des acteurs de l’immobilier neuf d’entrer en résistance. C’est la vocation de l’Association Française de l’Immobilier Locatif, qui, lancée en avril dernier, l’AFIL représente, à date, 1/3 de la distribution intermédiée.

Philippe Rochereau

Président de l'AFIL (l'Association Française de l'Immobilier Locatif)

Voir tous les articles de Philippe