SCPI de rendement : l’immobilier, un rempart contre l’inflation

Immobilier - L'inflation pèse sur l'investissement locatif en 2023... mais ce contexte va-t-il favoriser les placements en SCPI ? Quelques éléments de réponse avec Clément Renault, PDG de Louve Invest — qui répond en exclusivité au Courrier Financier.

En 2022, la France a connu une forte inflation (5,2 % d’après l’Insee). Or, les indices sur lesquels les bailleurs s’appuient pour calculer les loyers sont indexés sur l’inflation — sa hausse entraîne donc mécaniquement celle des loyers. Une opportunité pour les SCPI ? « À coût de l’immobilier égal, le rendement de l’investissement immobilier aujourd’hui augmente. Dans le même temps, l’inflation a rendu l’investissement locatif plus difficile. Les banques centrales augmentent leurs taux, ce qui entraîne la hausse des taux des banques, et l’accès au crédit devient plus compliqué », explique Clément Renault, PDG de Louve Invest, contacté par Le Courrier Financier.

Pour investir dans l’immobilier, les épargnants se tournent donc davantage vers les SCPI. Une aubaine pour les professionnels de l’épargne immobilière. En 2022, les SCPI ont collecté 10,2 milliards d’euros soit une hausse de +37 % par rapport à l’année précédente — d’après les chiffres publiés par l’ASPIM et l’IEIF le 15 février dernier. Les SCPI de bureaux (41 %) à stratégie diversifiée (29 %) ou tournées vers la santé et l’éducation (17 %) captent l’essentiel de la collecte nette. Avec de telles réserves, « l’année 2023 sera exceptionnelle pour les acquisitions, un cru pour les bonnes affaires », affirme Clément Renault.

2023, l’année des actifs de tourisme ?

Rappelons qu’à l’achat, les SCPI payent comptant — c’est-à-dire sans effet de levier. « Elles disposent ainsi d’une meilleure capacité de négociation, qui leur permet de finaliser une acquisition en moyenne 3 % à 4 % moins cher que le prix du marché », relève Clément Renault. En 2022, les SCPI s’étaient massivement tournées vers les actifs de commerce. Cette année, c’est l’hôtellerie touristique qui aiguise leurs appétits. « Il y a beaucoup de ventes dans le secteur, ce qui induit de belles acquisitions : des résidences de vacances, des hôtels quatre étoiles, etc. L’hôtellerie est un secteur qui bénéficie de l’après Covid », précise Clément Renault.

Cette tendance se vérifie dans une récente étude du groupe bancaire mutualiste BPCE, publiée le 1er février dernier. Ce baromètre exploite les données anonymisées des paiements de plus de 20 millions de cartes bancaires, soit une carte sur cinq en circulation en France. Il en ressort que les Français ont continué à voyager en 2022. Après deux ans de pandémie, les dépenses dans les agences de voyages augmentent de +154 % en 2022 (+18 % sur trois ans), de +24 % dans les hôtels et de +72 % auprès des compagnies aériennes. Dans ce contexte propice aux loisirs, Louve Invest projette de belles perspectives en 2023.

Un marché qui bénéficie à de nouveaux acteurs

Le 7 février dernier, Louve Invest dévoilait son Classement 2022 des performances des SCPI. L’émergence de nouvelles SCPI y apparaît très clairement. Les SCPI Remake Live (7,64 %) et Iroko Zen (7,04 %) arrivent ainsi en tête du palmarès général. « Certains acteurs comme Iroko, Remake (spécialistes de l’investissement responsable) ou encore Novaxia Investissement (spécialiste du recyclage urbain) bousculent le marché. Ils ont en commun de proposer une souscription 100 % digitale avec zéro frais. Moins de frais à l’entrée pour les épargnants, c’est aussi plus d’argent au travail », relève Clément Renault.

D’après lui, certains acteurs historiques du marché des SCPI présentent encore « des frais anachroniques ». Le développement des outils de souscription en ligne va accélérer la transition vers un autre modèle, porté par de nouveaux distributeurs. « Louve Invest s’inscrit dans ce mouvement de réduction et de transparence des frais. Notre fintech propose aux investisseurs de créer leur portefeuille en ligne. Sur notre tableau de bord (dashboard), ils suivent l’évolution de leurs investissements. Nous comptons déjà 90 millions d’euros annualisés investis par nos clients », conclut Clément Renault. De quoi rebattre les cartes.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

Voir tous les articles de Mathilde