Le secteur semble échapper à la crise. « En 2021, les fonds immobiliers pierre-papier ont suscité un fort intérêt auprès des épargnants », explique MeilleureSCPI.com. La pierre-papier regroupe toutes les formes de placement coté ou non coté, qui ont l’immobilier pour support — à savoir les SCPI, OPCI, SIIC et les SCI en unités de compte (UC) immobilières. Dans une récente étude, la plateforme passe au crible 177 fonds immobiliers gérés par 47 sociétés différentes. Au 31 décembre 2021, le marché de la pierre-papier en France représente une capitalisation de 164 milliards d’euros (+9 % par rapport à 2020). Cette dynamique est portée par la collecte des SCPI et des SCI, et par le rebond des foncières.
Les SCPI portées par les bureaux
L’étude passe au crible un échantillon de 103 SCPI. La capitalisation des SCPI atteint 74,8 milliards d’euros à fin 2021 (+3,46 % par rapport au trimestre précédent). Le secteur compte désormais plus d’un million d’associés, qui ont investi chacun en moyenne un peu moins de 75 000 euros (+0,6 %). Sur un an, la capitalisation des SCPI augmente ainsi de +10,81 %. Sans surprise, la tendance reste portée par les SCPI de bureaux (67,5 % de la capitalisation totale) devant les diversifiées (13,24 %), et les SCPI santé-éducation (8,75 %). « L’immobilier de bureaux est mort, mais l’immobilier d’entreprise de services est né », résume Jonathan Dhiver, fondateur de MeilleureSCPI.com.
Face à la crise sanitaire, les bureaux ont opéré une métamorphose — entre télétravail et nouveaux enjeux de confort. Les SCPI orientent toujours leurs liquidités vers les bureaux, mais en repensant leurs usages. « Nous ne sommes plus dans le monde d’avant d’administration de biens, mais beaucoup plus dans l’asset management. La catégorie immobilier de bureaux n’a plus de sens. C’est vraiment devenu la catégorie immobilier d’entreprises de services », explique Jonathan Dhiver. Dans un contexte incertain, la diversification reste de mise. Les SCPI affichent un taux de distribution (4,45 %) sur un an glissant (4,25 % pour le bureau), plus élevé que pour l’ensemble du marché de la pierre-papier (3,69 %).
Se tourner vers un sous-jacent résilient
En 2021, la France a connu un fort rebond économique au gré de l’arrêt progressif des restrictions sanitaires. Les foncières cotées ont suivi le mouvement. Leur revalorisation moyenne atteint 4,92 % sur l’année. Leur taux de distribution (4,01 %) illustre cette bonne santé, attendu que cet indicateur reflète le rapport entre les dividendes distribués et le cours au 1er janvier de l’année 2021. En 2021, chaque Français a épargné en moyenne 150 euros dans la pierre-papier. La tendance devrait se poursuivre. Entre inflation et risques géopolitiques, liés aux sanctions économiques envers la Russie, les épargnants restent en quête de sous-jacents résilients afin de protéger leur épargne.