Immobilier : les taux de crédit ont été divisés par 3 en 10 ans

Immobilier - En avril, une dizaine de banques ont baissé leurs taux de crédit quand d’autres les ont laissés inchangés… Aucune remontée n’a été constatée en ce « Printemps de l’immobilier », période traditionnellement propice à la conquête de clientèle pour les banques et donc à une forte concurrence, accrue cette année par le léger repli de la demande constaté au 1er trimestre.

En avril, contrairement aux mois précédents où il était difficile de dégager une tendance uniforme sur les taux de crédit immobilier, les barèmes de taux reçus sont tous orientés à la baisse ou stables. Une dizaine de banques, dont certaines nationales, ont baissé leurs taux de 0,05 % à 0,20 % en fonction des durées ou des profils.

« Compte tenu de l’affaiblissement de la demande constatée en début d’année – en repli de 20 % environ au 1er trimestre par rapport à 2017 – mais également sous l’effet de la détente des taux d’emprunt d’Etat repassés à moins de 0,70 % début avril contre près de 1 % mi-février, les taux de crédit immobilier sont actuellement particulièrement attractifs. Traditionnellement, au printemps, période très active en matière de transactions immobilières, les banques pratiquent de fortes décotes pour capter une clientèle de nouveaux acquéreurs… C’est ainsi que nous obtenons à nouveau des taux proches des records historiques de 2016 et nous n’entrevoyons pas de remontées sensibles d’ici à cet été… » analyse Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer.

Les taux moyens sont actuellement à 1,35 % sur 15 ans, 1,55 % sur 20 ans et 1,75 % sur 25 ans, mais au mieux  il est possible de négocier des taux à 0,80 % sur 15 ans, 1,15 % sur 20 ans et 1,45 % sur 25 ans pour les meilleurs profils.

Les taux de crédit sont donc à nouveau proches des plus bas niveaux historiques de novembre 2016 (1,40 % sur 20 ans en moyenne). Ils ont ainsi été divisés par 3 par rapport à 2008, entraînant une hausse de la capacité d’emprunt de plus de 50 000 € pour une même mensualité de 1000 € par mois sur 20 ans, et une baisse du coût du crédit de près de 80 000 € en 10 ans, pour 200 000 € empruntés.

Évolution des taux de crédit sur 10 ans

En prenant en compte la règle indiquant que la mensualité de crédit ne peut dépasser 33 % des revenus, le salaire net minimum nécessaire pour emprunter 200 000 € sur 20 ans a diminué de 1000 €, passant de 3 933 € à 2 938 € en 10 ans !

« Grâce à la baisse des taux de crédit divisés par 3 ces 10 dernières années, toutes choses égales par ailleurs, la part des salariés qui peuvent emprunter au minimum 200 000 € a doublé passant de 7 à 15 % des Français. Si l’on raisonne en termes de pouvoir d’achat immobilier, il est en hausse de 34 % au global car les prix n’ont finalement que peu évolué par rapport à il y a 10 ans si l’on observe les prix sur l’ensemble de la France. A Paris en revanche la baisse des taux a été plus qu’absorbée par la hausse des prix passés de 6 000 à plus de 9 000 € le m2 en moyenne » explique Sandrine Allonier.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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