SCPI et OPCI : la collecte s’améliore au T1 2021

Immobilier - Cette semaine, l'Association française des Sociétés de Placement Immobilier (ASPIM) et l'Institut de l'Epargne Immobilière et Foncière (IEIF) publient les statistiques du marché des parts de SCPI et OPCI grand public au premier trimestre 2021. Quelles sont les dynamiques qui soutiennent la collecte ? Tour d'horizon avec Le Courrier Financier.

Les fonds immobiliers confirment leur attractivité dans l’univers des produits d’épargne. Ce mardi 11 mai, l’ASPIM et l’IEIF publient les statistiques du marché des parts de SCPI et OPCI grand public au premier trimestre (T1) 2021. « Le premier trimestre 2021 ressemble au dernier trimestre 2020 avec la poursuite du rebond de la collecte des SCPI et une stabilisation des souscriptions nettes d’OPCI sur des niveaux faibles, mais toujours positifs », résume Jean-Marc Coly, Président de l’ASPIM. Les SCPI ont collecté 1,68 milliard d’euros (+6,1 % par rapport au T4 2020) et les OPCI 109,6 millions d’euros (+3,8 %).

SCPI et OPCI cumulés, nous parlons donc de 1,8 milliard d’euros de collecte au T1 2021. Cela représente une hausse de +6 % par rapport au T4 2020. Les SCPI ont porté la collecte au T1 2021, malgré « une reprise difficile dans les réseaux de distribution adossés à des groupes bancaires ». L’amélioration progressive des souscriptions suit la tendance observée en fin d’année dernière — respectivement +17 % au T3 2020 et +54 % au T4 2020. En revanche, les conséquences de la crise se font toujours sentir sur un an glissant. Sur le marché des SCPI, la collecte du T1 2021 reste inférieure de -35 % par rapport à la même période en 2020.

SCPI et bureaux, le duo gagnant

Les épargnants privilégient toujours les SCPI de bureaux (639 millions d’euros collectés). Les SCPI enregistrent 1,5 milliard d’euros d’acquisitions au T1 2021, tous actifs confondus. Les bureaux représentent la majorité des acquisitions en valeur (80 %) devant devant la santé et l’éducation (9 %), les commerces (7 %), la logistique et locaux d’activité (2 %) et le résidentiel (2 %). Le télétravail — en vogue au rythme des confinements successifs — n’a pas sonné le glas de l’open space. Les acquisitions se concentrent sur l’Ile-de-France (61 % du total, dont 6 % à Paris). D’après le cabinet de conseil JLL, les investisseurs en bureaux franciliens au T1 2021 préfèrent les actifs Core.

Les SCPI ont arbitré pour 180 millions d’euros d’actifs au T1 2021. Sans surprise, il s’agit principalement de bureaux en Ile-de-France (55 % des cessions). Ces actifs arrivent devant les commerces en régions (17 %) et les bureaux en régions (12 %). La pandémie a eu d’autres effets indirects sur la collecte. La thématique de la santé porte la collecte des SCPI spécialisées au T1 2021 (491 millions d’euros) — qui arrivent juste devant les SCPI diversifiées (448 millions d’euros). Les SCPI résidentielles (63 millions d’euros) et de commerces (35 millions d’euros) arrivent loin derrière. Ce qui n’est guère surprenant, compte tenu des fermetures administratives. 

Collecte des OPCI, morne plaine

Face au succès des SCPI, la collecte des OPCI reste positive en 2020 — hors nouveaux véhicules — mais ce marché « souffre d’un certain attentisme lié aux performances négatives enregistrées en 2020 ainsi qu’au mouvement de décollecte observé dans l’assurance vie l’an dernier », souligne Jean-Marc Coly. Les OPCI subissent le contre-coup de la baisse du rendement des fonds euros. Trois OPCI sur vingt-deux affichent une décollecte au T1 2021, sans rencontrer de difficulté particulière en termes de liquidité. Rappelons que l’OPCI se compose d’actifs immobiliers, financiers et d’une partie trésorerie — l’ensemble devant lui assurer une meilleure liquidité.

Deux nouveaux OPCI ont été lancés sur le marché (49 millions d’euros collectés au T1 2021). Les OPCI ont réalisé l’an dernier le « deuxième meilleur trimestre depuis leur création » avec 1,28 milliard d’euros collectés. Le soufflet semble toutefois être retombé, avec la collecte nette des OPCI revenue depuis à son niveau de 2013. La mauvaise performance de l’an dernier (- 1,5 %) pèse sans doute sur la croissance des souscriptions. Mais « la remontée des valeurs liquidatives pourrait redynamiser la collecte » ces prochains mois. D’après L’indice IEIF OPCI Grand Public, la performance globale atteint + 0,25 % depuis le 1er janvier 2021.

Relance, la panacée du marché

L’amélioration progressive de la collecte se confirme au T1 2021. Néanmoins, la bonne santé des SCPI et OPCI reste suspendue à la conjoncture économique française. La réouverture progressive des commerces à compter du 19 mai prochain devrait apporter une bouffée d’oxygène bienvenue. « Les perspectives de performance en 2021 restent intimement liées à la croissance économique et dépendront également de la fin des restrictions qui pénalisent toujours les locataires des secteurs du commerce, de la restauration et du tourisme », conclut Jean-Marc Coly.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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