La BCE interroge tous les trois mois les banques de la zone euro sur leurs pratiques de prêts aux ménages et aux entreprises. Celles-ci doivent préciser si elles ont durci ou assoupli leurs conditions d’octroi de crédit et ce qu’elles envisagent de faire pour les trois prochains mois. D’autres questions leur permettent de préciser les raisons de cette décision et comment ce durcissement se manifeste ou encore d’estimer comment la demande s’est comportée sur les derniers mois.
Vers une amélioration de la situation italienne ?
Selon cette enquête, les banques devraient durcir marginalement leurs conditions d’octroi de crédit au premier trimestre 2019, tant aux ménages qu’aux entreprises. Le sondage menant à cet indicateur a été réalisé entre le 7 et le 28 décembre, donc en pleine tourmente des marchés financiers tant sur le crédit que sur les actions, et avant le rebond qui a lieu depuis début janvier. Le durcissement, déjà très limité, pourrait donc s’inverser dès le trimestre prochain, note Lazare Frères Gestion.
D’autre part, au quatrième trimestre, l’Italie semble avoir été le pays où les banques ont le plus durci leurs conditions d’octroi de crédit, conséquence plus que probable de la hausse des taux en Italie et du fort ralentissement de la croissance qui a précipité le pays dans une récession technique (deux trimestres consécutifs). L’accord trouvé entre la Commission Européenne et le gouvernement italien a permis depuis une détente des spreads qui sont passés de plus de 300 points de base à moins de 250. Une poursuite du mouvement devrait permettre une amélioration de la situation italienne.
Les données mensuelles montrent que les flux nets de crédit continuent de se redresser dans la zone euro. Sur 2018, ceux-ci ont approché les 400 Mds d’euros, le plus haut niveau depuis 2009.