Les valeurs européennes et la réforme fiscale américaine

Asset Management - La baisse du taux d’imposition américain et son impact sur les résultats des valeurs US ont largement été commentés dans les différents éditoriaux financiers ces dernières semaines… Il est en revanche plus rare d’analyser la thématique sous l’angle européen.

Nos indices domestiques sont pourtant eux aussi susceptibles de tirer parti (évidemment dans une moindre mesure) de cette fameuse réforme fiscale. Pour rappel, le texte prévoit notamment un abaissement du taux d’imposition de 35% à 21%. A l’évidence, cette variable ne se retrouve pour le moment pas totalement dans les prévisions des analystes. Les impacts négatifs de la hausse de l’euro amènent eux bien plus de commentaires. Les grands groupes de l’Euroland, eux aussi discrets sur le sujet, s’apprêtent pourtant à voir la taxation de leurs bénéfices sur le sol américain se réduire sensiblement. Encore faut-il être bénéficiaire sur le territoire pour en profiter…

Un groupe comme Essilor réalise 43% de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis. Aussi surprenant que cela puisse paraître, le consensus des analystes sur les bénéfices par actions 2018 n’a pas évolué entre novembre de l’année dernière et aujourd’hui. Tous les secteurs sont concernés par ce phénomène… exception faite de certaines valeurs du secteur bancaire qui ont fait le choix pendant la crise d’échelonner leurs déficits d’alors sur plusieurs années comptables pour réduire leur facture fiscale. Plus globalement, 15% des sociétés du Stoxx 600 réalisent plus du tiers de leur chiffre d’affaire aux USA. Pour certaines comme Publicis, la proportion des revenus réalisée dans le pays atteint la barre des 50% !