Tout va très bien…

Asset Management - Une nouvelle année commence charriant avec elle son lot d’espoir, de croyances et d’illusions que nous nous répétons comme des mantras pour nous convaincre qu’au final, ça ira. Ainsi, l’année 2018 sera, selon l’horoscope chinois, l’année du chien de terre qui, comme vous le savez certainement, est soumise à l’influence de l’astre 9, lui-même positionné au centre du carré de Luo Shy pendant cette période, ce qui apportera de facto la prospérité à tout le monde !

Pour les gens un peu plus terre à terre qui auraient besoin d’une confirmation plus statistique, ils pourront toujours penser au vieil adage américain « As January goes, so goes the year » qui laisse entendre que les performances du mois de janvier sont le reflet de la progression de l’année, adage qui se vérifie dans 68% des cas ! Et ce ne sont pas les publications économiques du mois qui viendront  les contredire. En effet, la croissance mondiale se maintient à des niveaux élevés, et si les enquêtes de conjoncture se tassent un peu, elles restent à des niveaux historiquement forts.

Aux États-Unis la saison des résultats a commencé et sur les 203 sociétés du S&P 500 qui ont publié leurs résultats en janvier, 169 sont ressorties au-dessus des attentes et 29 ont déçu. Tout va donc bien, tout va même très bien comme en attestent les progressions des marchés actions qui s’étalonnent de 1% au Japon à presque 6% aux États-Unis en dollars. Pourtant, il faut vous dire que l’on déplore un petit rien : dans sa revue programmée des taxes à l’importation, l’administration Trump a décidé de remonter les taxes visant les panneaux photovoltaïques à 30% et celles visant les machines à laver à 50%. Cette action hautement symbolique laisse craindre un regain de tensions commerciales et un retour en force de l’America First. Mais à part cela, rassurez-vous, tout va très bien.

Enfin, tout va très bien… si l’on laisse de côté la remontée (trop) rapide des taux d’intérêt qui est en train de casser la belle dynamique des marchés actions. Mais à part cela, tout va très bien… C’est donc toujours l’hypothèse de notre scénario central (50%) dans lequel le potentiel de progression des marchés actions reste toutefois limité. Si l’inflation venait à accélérer d’un coup (30%), les conséquences sur les marchés seraient assez négatives, qu’il s’agisse des marchés de taux ou d’actions.

Enfin, nous ne pouvons exclure la fin de la complaisance que nous avons connue en 2017 avec des conséquences néfastes sur les marchés actions mais presque apaisantes sur les taux.

Cyrille Geneslay

Gérant allocataire - CPR AM

Voir tous les articles de Cyrille