Risque de récession mondiale, énergies vertes et chute des NFT… on fait le point

Asset Management - Risque de récession mondiale, énergies vertes et chute des NFT... Philippe de Gouville, CEO et cofondateur d’ISMO, analyse l'actualité macroéconomique de la semaine.

Les prix des matières premières ont nettement reculé. Le pétrole est même passé brièvement sous la barre des 100$ par baril. Des signes avant-coureurs de stabilisation de l’inflation apparaissent aussi dans certains secteurs comme l’immobilier et les véhicules d’occasion.

Les investisseurs s’inquiètent plus des risques de récession que de la hausse des prix. Le risque est plus fort sur l’économie européenne où l’utilisation du gaz comme arme menace de saper l’économie allemande. Les indices PMI baissent en Europe. La composante liée au secteur des services est même au plus bas depuis 16 mois.

L’inversion de la courbe des taux

C’est un indicateur de récession anticipé. En général, les taux courts sont plus bas que les taux longs. Cela reflète la prime de risque à prêter sur un horizon de temps plus long. Mais, dans la courbe des taux on trouve aussi les anticipations de taux. Si les taux longs passent en dessous des taux courts, c’est le signe de baisses des taux à venir par les banques centrales et donc de récession : elles baissent les taux pour soutenir l’économie.

L’indicateur préféré des investisseurs est la différence entre le taux à dix ans et celui à deux ans. En Europe, ce « spread » est positif car la BCE n’a pas encore commencé à monter les taux. Mais aux Etats-Unis, ce « spread » est maintenant négatif, signe que pour les investisseurs la récession est très probable à moyen terme.

Le FMI voit le risque de récession mondiale monter

La Directrice de l’Institut, Kristalina Georgieva, estime que les risques pour l’économie mondiale ont beaucoup progressé ces trois derniers mois. Sans surprise elle cite pêlemêle la hausse des taux, l’inflation, le ralentissement économique en Chine et les sanctions contre la Russie. On attend avec impatience ses prévisions pour la fin de l’année… à la baisse.

La France nationalise EDF

Pour un Président libéral, l’ironie de la situation peut faire sourire. Le gouvernement a pris cette décision pour mieux gérer la transition énergétique, mais aussi la dette colossale de l’entreprise. Il est aussi possible que le gouvernement veuille reprendre la main sachant que la moitié du parc nucléaire est à l’arrêt. Rappelons que le gouvernement possède déjà 84% de son capital.

Le gaz et le nucléaire désormais des énergies vertes

Quand la « realpolitik » prend le dessus. Le parlement a voté l’autorisation d’inclure ces deux énergies dans la catégorie « investissement durable ». On va donc retrouver EDF et Engie dans les indices ESG. Compte tenu de la crise actuelle, il ne pouvait guère en être autrement. Il faut bien pouvoir se chauffer cet hiver et recharger sa Zoé. D’ailleurs la France va rouvrir la centrale à Charbon de Saint-Avold, fermée le 31 mars car jugée trop polluante.

Les crypto-monnaies entrainent les NFT dans leur chute

Le volume des échanges sur les NFT s’est effondré de 95% entre janvier et juin, passant de 17 milliards à 1 milliard de dollars. De plus, les prix des parcelles sur les métavers les plus connus sont également en baisse de plus de 50%. Il est vrai que le piratage du bridge de la blockchain Harmony n’a pas aidé. Le butin ? Pas moins de 100 millions de dollars. Il y a des failles de sécurité partout.

Revalorisation de l’assurance chômage

Après les retraites et le point d’indice des fonctionnaires, les allocations d’assurance-chômage sont revalorisées de 2.9% à compter de vendredi 1er juillet pour plus de 2 millions de personnes. L’objectif est de lutter contre l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat. Mais, avec cette hausse on est loin du compte.

Philippe de Gouville - ISMO

CEO et cofondateur

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