Réunion du Comité de la Fed de novembre : moins d’achats, plus d’inflation

Asset Management - Après sa réunion de novembre 2021, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de réduire ses achats d'actifs. Comment la politique monétaire américaine va-t-elle évoluer dans les mois à venir ? L'analyse de Christian Scherrmann, économiste US chez DWS.

Comme presque tout le monde s’y attendait, la Fed a annoncé ce jeudi 4 novembre, à l’issue de sa réunion de novembre, qu’elle allait commencer à réduire ses achats d’actifs. Désormais, le rythme des achats sera très probablement réduit de 15 milliards de dollars chaque mois – 10 milliards de dollars pour les bons du Trésor et 5 milliards de dollars pour les titres adossés à des créances hypothécaires. La Fed reste cependant ouverte à la possibilité d’ajuster ces réductions lors des prochaines réunions si les perspectives économiques l’exigent.

Trajectoire de l’inflation

Bien que la décision d’amorcer la sortie de sa politique monétaire très accommodante fasse la une des journaux, les acteurs du marché se tournent déjà vers les prévisions implicites présentées en fin d’annonce. La trajectoire « la plus probable » de l’inflation et le jugement de la Fed à ce sujet pourraient être la véritable question du moment. Si nous regardons la déclaration mise à jour, la Fed s’en tient à l’idée que l’inflation élevée actuelle reflète largement « des facteurs qui devraient être transitoires ».

Lors de la conférence de presse, le président de la Fed, Jerome Powell, a apporté un peu de nuance. Alors que la dynamique économique devrait rester forte, les déséquilibres de l’offre et de la demande et l’impact continu de la pandémie restent les moteurs de l’inflation — et ce sont des facteurs, comme l’a souligné Jerome Powell, que la politique monétaire ne peut pas traiter. Et si la Fed s’attend toujours à ce que l’inflation se rapproche de l’objectif à long terme de 2 % en 2022, il semble que la banque centrale envisage désormais la possibilité que cela ne se produise pas.

Quelle politique monétaire ?

La Fed semble se donner un peu de marge de manœuvre pour s’attaquer au problème d’une forte inflation si nécessaire. Les incertitudes quant à l’orientation future de la politique monétaire subsistent donc. Le rythme de réduction des achats d’actifs constitue désormais un repère implicite quant aux prévisions de hausse des taux.

Le rythme projeté indique maintenant que la Fed devrait passer à la vitesse supérieure au cours du deuxième semestre de 2022 en procédant à une première hausse des taux d’intérêt, si les marchés du travail finissent par converger vers un niveau d’emploi « maximal », comme l’a souligné Jerome Powell. Ceci permettrait à la Fed d’atteindre son deuxième objectif, en plus de la « stabilité des prix ».

Christian Scherrmann - DWS

Economiste US

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