Réunion du comité de la Fed : 50 est le nouveau 25

Asset Management - La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé ce mercredi 4 mai une hausse de 50 points de base sur les taux d'intérêt. Comment la Fed va-t-elle continuer d'adapter sa politique monétaire face à l'inflation ? Christian Scherrmann, Economiste US chez DWS, partage son analyse.

La Fed a répondu exactement aux attentes des dirigeants avant la réunion du Comité de politique monétaire de mai. La fourchette cible des fonds fédéraux a été portée de 0,75 % à 1,0 % — soit une augmentation de 50 points de base. La réduction du bilan commencera dès le mois de juin, avec un montant initial de 47,5 milliards de dollars US par mois, soit exactement la moitié du montant final.

Vers de nouvelles hausses ?

Le plus significatif, cependant, réside dans le fait que la décision a été soutenue par tous les membres votants du Comité, y compris ceux qui ont publiquement évoqué la possibilité d’une hausse des taux supérieure à 50 points de base. Cela implique que même les membres les plus « faucons » ne voient pas la nécessité d’une approche encore plus intensive à l’heure actuelle.

Cela implique aussi que les indications communiquées avant la réunion ont permis d’aligner les attentes du marché sur l’opinion actuelle du comité et sur la trajectoire probable des taux directeurs. Jerome Powell lui-même a laissé entendre lors de la conférence de presse que des hausses de 50 points de base sont « envisageables » pour les prochaines réunions.

Perspectives à horizon 2023

Mais de nouvelles surprises liées à une inflation déjà « beaucoup trop élevée », et à laquelle les banquiers centraux sont, selon Jerome Powell, « très attentifs », pourraient modifier cette analyse. À l’horizon 2023, nous pensons que les préoccupations relatives à la croissance seront un autre élément auquel la Fed devra être très attentive. Pour l’instant, cependant, il semble que les responsables soient satisfaits du rythme de l’économie.

Jerome Powell a attesté que « la dynamique sous-jacente reste forte » et les marchés du travail « extrêmement tendus ». L’invasion de l’Ukraine par la Russie, les confinements en Chine et les graves contraintes d’approvisionnement en cours signifient que les perspectives restent extrêmement incertaines. Et donc, malgré la communication directe, les investisseurs doivent aussi être conscients que la trajectoire des taux est loin d’être certaine.

Christian Scherrmann - DWS

Economiste US

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