G7 : sur le pied de guerre face au ralentissement économique

Asset Management - Cette semaine face au coronavirus, les marchés se tournent vers les banques centrales en espérant des politiques accommodantes. Les dirigeants du G7 se retrouvent en première ligne pour décider de mesures de soutien fiscal et monétaire. Quelles perspectives pour les investisseurs ? Vincent Boy, Analyste marché chez IG France, partage ses perspectives hebdomadaires.

Les indices américains ont fortement rebondi hier avec un retour haussier et une forte accélération — constatée notamment après la clôture des indices européens — dans l’espoir de voir les banques centrales du monde entier annoncer des politiques fiscales accommodantes. La RBA en Australie a d’ailleurs été la première à annoncer une modification de son taux d’intérêt aujourd’hui et a abaissé celui-ci à 0,5 % contre 0,75 %, soit le plus bas historique.

Les attentes des marchés

Les marchés attendent maintenant une décision très accommodante de la Fed, qui selon la probabilité CME Fedwatch devrait réduire son taux de 50 points de base au plus tard le 18 mars prochain, à l’occasion de la réunion de politique monétaire du FOMC. Les probabilités d’une nouvelle baisse de taux de 25 points de base pour la réunion suivante, prévue en avril, sont d’ailleurs déjà à 71,8 %.

Le CME BoeWatch (concernant la banque d’Angleterre) montre également une probabilité de 63 % d’une baisse de taux lors de la prochaine réunion prévue le 26 mars prochain, à comparer à une probabilité de 14 % mardi dernier. En revanche, les investisseurs attendent une réaction plus rapide de la réserve fédérale et des autres banques centrales mondiales pour répondre rapidement au risque de ralentissement économique.

Le G7 en première ligne

Les dirigeants du G7 devraient s’entretenir dans la journée par téléphone — rejoint par les banquiers centraux du monde entier — afin de décider de mesures de soutien fiscales et monétaires pour stimuler l’économie mondiale. Ceci alors que l’OCDE a une nouvelle fois abaissé ses perspectives de croissance pour 2020 à 2,4% (contre 2,9 % auparavant), soit le plus bas depuis 2009, lors de la crise des subprimes.

Les décisions prisent suite à cette réunion devraient être suivi avec attention par les investisseurs ; alors qu’un officiel du groupe des 7 plus importantes puissances mondiales (G7) précisait, sous couvert d’anonymat, qu’aucune demande spécifique de mesures fiscales ou de politique monétaire conjointe n’avait été encore mise sur la table pour contrer le ralentissement inévitable dû au coronavirus.

Quelles perspectives ?

Si aucune mesure forte n’est annoncée à l’issue de cette réunion, les marchés pourraient s’impatienter et effacer peu à peu le fort rebond constaté sur les indices américains hier. Même en cas d’intervention rapide, l’injection de liquidité et un soutien fiscal ne permettront pas d’endiguer un problème sanitaire alors que le virus continue de se répandre.

L’Italie compte désormais plus de 2 000 cas et 52 décès (contre 18 recensés hier), les Etats-Unis ont annoncé 4 nouveaux décès hier, totalisant 6 victimes au total. Par ailleurs la Corée du Sud, l’Iran ou encore le Japon restent les pays les plus touchés et le nombre de cas pourraient continuer de progresser dans les jours à venir.

Vincent Boy - IG France

Analyste

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