Marchés obligataires : en 2021, le risque a payé

Asset Management - En Europe, quel bilan pouvons-nous dresser des investissements obligataires en 2021 ? Quelles perspectives se dessinent sur ce segment pour 2022 ? Julien Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion, partage son analyse.

L’an dernier, les différents segments du marché obligataire ont enregistré des performances divergentes en Europe, au bénéfice des titres les plus offensifs. Ainsi les dettes subordonnées financières dites « AT1 », émises par les banques européennes avec un moindre niveau de protection en cas de défaut de l’émetteur, ont-elles enregistré une performance moyenne de +3,93 % sur l’ensemble de l’année.

De même, les dettes d’entreprises de catégorie « High Yield », notées entre BB+ et C par les agences de notation, ont réalisé une performance moyenne de +3,50 %. À l’inverse, les titres considérés comme les plus sûrs ont terminé en territoire négatif. Les obligations d’Etats européens ont, en moyenne, enregistré une performance de -3,41 %. Les titres obligataires de catégorie « Investment Grade », notés entre AAA et BBB-, ont quant à eux fini l’année à -1,02 %.

Marchés obligataires : en 2021, le risque a payé
Source : Bloomerg, le 05/01/22

Quelles perspectives pour 2022 ?

Ces performances s’avèrent logiques dans un contexte où les titres les plus sûrs sont restés soumis à des rendements très faibles, voire négatifs, liés à la politique monétaire de la BCE. À ceci s’est ajoutée une pression haussière sur les taux du marché, notamment de janvier à mai puis de septembre à décembre, pénalisant la valeur de ces titres très sensibles à ce type de variation (lorsque les taux du marché montent, la valeur des titres en circulation baisse).

À l’inverse, les titres AT1 et High Yield bénéficient de rendements plus élevés et d’une moindre sensibilité au risque de remontée des taux. Cette caractéristique devrait rester un atout majeur pour ces actifs en 2022 face aux dettes d’Etats et aux obligations Investment Grade, dans un contexte marqué par une inflation plus élevée et une politique monétaire moins accommodante. L’investissement sur ces segments de marché reste donc bien orienté.

L’opinion exprimée ci-dessus est datée du 05 janvier 2022.

Julien-Pierre Nouen - Lazard Frères Gestion

Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée

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