Marchés : le soulagement de juillet se poursuivra-t-il en août ?

Asset Management - Le mois de juillet s’achève dans le calme. Faut-il s’attendre à la tempête ? La multitude des signaux, parfois contradictoires, incite à maintenir l’attitude raisonnablement prudente que nous avions recommandée début juillet.

En août, l’environnement économique a peu changé

Les économistes ont très légèrement abaissé leurs prévisions de croissance pour 2018 notamment en Europe et dans les pays émergents, principales cibles des menaces protectionnistes américaines. Les lueurs d’amélioration de l’activité que nous avions constatées dans les indices Markit des directeurs d’achat début juillet se sont un peu affaiblies en août, notamment à cause d’un petit repli des indicateurs américains. Tout ceci n’est pas trop inquiétant mais cela nous confirme que les milieux d’affaires sont sensibles aux évolutions des tensions commerciales.

Le contexte géopolitique s’est légèrement apaisé. En Europe, la chancelière allemande a conservé sa majorité. Les dirigeants italiens n’ont pas fait de déclaration tonitruante anti-européenne. Le Brexit adviendra-t-il ? Les Anglais se sont mis dans une situation pitoyable, heureusement peu dangereuse pour la zone euro.

Les tensions commerciales se sont apaisées avec la réouverture de négociations entre l’Europe et les Etats-Unis qui repoussent la mise en œuvre des taxes sur le secteur automobile. Cependant, les menaces restent vives vis à vis de la Chine avec un risque d’augmentation des taux et des volumes d’importation taxés aux Etats-Unis. Enfin, l’Iran est toujours exposé aux sanctions américaines. Paradoxalement, le prix du pétrole a baissé d’environ 5% sur le mois, réduisant les craintes sur le pouvoir d’achat ou l’inflation.

Un été au contexte monétaire stable

Les politiques monétaires évoluent lentement dans le sens prévu. Le FED n’a pas modifié ses objectifs, la BCE non plus. La Banque du Japon a ajusté à la marge sa politique en garantissant des taux bas pour un an ou deux. La Chine poursuit l’allègement des conditions de crédit et devrait l’accompagner de mesures de soutien pour contrôler le rythme de sa croissance. En conséquence le dollar a été stable face à l’euro mais reste ferme face aux devises émergentes.

Les marchés obligataires ont eu des évolutions mitigées. Les taux souverains se sont redressés et se rapprochent de 3% aux Etats-Unis. Mais cela n’a pas engendré de tensions ni sur les taux périphériques européens ni sur le marché des obligations d’entreprise.

Les publications de résultats trimestriels des entreprises ont plutôt rassuré. Aux Etats-Unis, ils ont encore été supérieurs aux attentes, malgré quelques déceptions sporadiques. En Europe, ils sont, pour l’instant, un peu moins brillants mais il n’y a pas de commentaires inquiétants à signaler. Les perspectives de hausse des résultats pour l’année sont peu modifiées et restent favorables.

Marchés : les actions à la hausse

Profitant d’un contexte moins défavorable, les marchés actions ont regagné en moyenne 3% aux Etats-Unis et en Europe, mais seulement 1,5% dans les pays émergents et encore moins au Japon. Ce sont généralement les secteurs industriels, automobiles ou financiers qui ont été en tête du palmarès, mais aussi les valeurs de santé.

Les marchés actions ont bien absorbé la hausse des taux longs mais ils se sont renchéris d’autant. Ceci pourrait limiter le potentiel de hausse à très court terme aux Etats-Unis si les taux longs venaient à dépasser à nouveau 3%. En revanche, les investisseurs internationaux semblent s’intéresser à nouveau aux valeurs européennes, à la faveur de l’apaisement des tensions commerciales. Les indices européens pourraient ainsi amorcer un rattrapage. Encore faut-il que l’imprévisible Donald Trump ne nous gratifie pas de nouvelles menaces !