Marchés : la marche en avant

Asset Management - Après un mois d’août atone, les actifs à risque ont réussi leur rentrée malgré un début du mois de septembre marqué par la persistance des tensions géopolitiques autour de la Corée du Nord et le passage d’ouragans dans le sud des Etats-Unis. Les investisseurs ont focalisé leur attention sur la confirmation de la solidité des économies des pays développés et sur les messages pragmatiques de la Réserve fédérale américaine et de la BCE. En Europe, les principaux indices ont profité du léger reflux de l’euro après six mois de hausse. Signe du regain d’appétit pour le risque, les taux souverains « cœur » ont pris une direction haussière, et les « spreads » des dettes périphériques se sont plutôt orientés à la baisse.

Du côté des actions

Les principales Bourses européennes se sont favorablement distinguées en septembre. Les actions ont pu compter sur la publication de statistiques témoignant de la solidité de la croissance européenne. Ainsi, l’indice PMI manufacturier IHS Markit définitif est remonté à 58,1 en septembre après 57,4 en août, soit son niveau le plus élevé depuis février 2011. Les marchés ont également profité du message rassurant formulé par la BCE qui a opté pour le statu quo et assuré que les taux resteraient durablement bas afin de conforter la croissance et stimuler une inflation encore trop basse.

Les valeurs exportatrices de la zone euro ont bénéficié du repli de la monnaie unique tandis que les valeurs financières ont profité du rebond des taux longs. A contrario, les valeurs jugées défensives et celles corrélées négativement aux taux ont reculé à l’image de l’immobilier, des télécoms et des utilities. Contre la tendance, la Bourse de Londres a marqué le pas, pénalisée par l’appréciation de la livre après l’évocation par la Banque d’Angleterre d’une possible
hausse des taux au cours des prochains mois.

Après un début de mois timide lié aux tensions entre Washington et la Corée du Nord et aux passages d’ouragans en Floride, les marchés actions américains ont repris leur marche en avant, permettant aux indices Dow Jones, S&P500 et Nasdaq d’atteindre de nouveaux sommets. Les investisseurs ont bien réagi au message de la Fed confirmant son intention de poursuivre à un rythme très progressif la normalisation de sa politique monétaire. En revanche, après l’échec de l’abrogation de la loi Obamacare, les marchés sont restés plutôt indifférents à la publication des grandes lignes de la réforme fiscale promise par Donald Trump.

Les actions japonaises ont repris de la hauteur en septembre malgré le risque nord-coréen. Tokyo a bénéficié de la faiblesse du yen face au dollar et à l’euro et de la publication de statistiques économiques encourageantes telles que le net rebond de la production industrielle en août.

Les marchés émergents se sont globalement bien comportés en septembre. Les actions d’Amérique Latine ont été notamment soutenues par des indicateurs économiques encourageants au Brésil malgré un climat politique incertain. Les places asiatiques en revanche ont sous-performé, pénalisées par l’appréciation du dollar et le léger ralentissement de production industrielle chinoise en août.

 

Du côté des taux 

Les taux se repartis à la hausse en septembre, dans le sillage de la confirmation de la poursuite de la normalisation de la politique monétaire de la Fed malgré la faiblesse persistante de l’inflation, un « mystère » selon Janet Yellen. Ainsi, le taux américain à 10 ans a gagné plus de 20 points de base en un mois à 2,33%. La hausse des taux a été moins prononcée en Europe en raison du ton plus accommodant adopté par la BCE. En septembre, la hausse des prix à la consommation en zone euro a atteint, comme en août, 1,5 % selon une première estimation d’Eurostat, soit un chiffre toujours éloigné de la cible de 2 % fixée par la BCE. Le Bund allemand a gagné 10 points de base en un mois à 0,46%.

Au Royaume-Uni, le discours plus offensif de la Banque d’Angleterre et l’avancée des négociations entre Londres et l’Union européenne sur le Brexit ont propulsé le Gilt à dix ans à 1,36% (+33 pb). Du côté des pays périphériques, le « spread » 10 ans de l’Espagne face au Bund s’est légèrement contracté malgré la tenue du référendum d’indépendance en Catalogne le 1er octobre. Le « spread » portugais a, lui, chuté en un mois de 55 pdb, après le relèvement surprise de la note portugaise en catégorie Investment Grade (BBB- au lieu de BB+) par l’agence Standard & Poor’s.

Le marché du crédit a subi la hausse des taux mais a surperformé le marché des obligations souveraines. Les « spreads » se sont globalement bien tenus, avec une surperformance du High Yield sur l’Investment Grade

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Frédéric Tassin

Directeur de la gestions Actions chez Aviva Investors France

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