Informations : quel impact sur les marchés ?

Asset Management - La transmission de l’information répond à des règles précises.

Lorsque la membrane d’une cellule reçoit un stimulus suffisant, elle s’excite. Son potentiel électrique augmente alors rapidement, avant de chuter plus brutalement encore. Pendant ce court laps de temps, la cellule va exciter sa voisine et entrer en période réfractaire assurant ainsi l’unidirectionalité de l’influx nerveux ! Les marchés financiers semblent, lors d’événements extrêmes, répondre au même schéma.

Un marché est stimulé par une information, qu’elle soit positive ou négative

L’information se propage (de plus en plus) rapidement et la tension monte. Les bourses voisines sont à leur tour touchées par la vague de panique (ou d’euphorie) et c’est bientôt l’ensemble de la planète qui vacille (ou sautille de joie, mais vous l’aurez compris). Puis nous entrons dans une période particulière, réfractaire, pendant laquelle les marchés semblent imperméables à toute dégradation supplémentaire.

Ils semblent même soumis au phénomène psychologique d’habituation, réagissant avec une violence de plus en plus contenue. Ainsi, lorsqu’en 2016 le peuple britannique, contre toute logique court termiste, a choisi de reprendre son indépendance vis-à-vis d’une Europe dans laquelle il ne se retrouvait pas (plus ?), les actions européennes ont connu quelques journées plutôt compliquées.

Quelques mois plus tard, l’élection de Donald Trump n’aura chahuté les marchés que quelques heures… Plus récemment enfin, en Italie, l’impact de la surprenante entente entre deux partis que tout oppose, deux partis (plus si) ouvertement eurosceptiques nous aura rappelé les heures sombres de la déconstruction européenne. Mais rassurez-vous, la panique du lundi, consécutive à l’annonce de la tentative de formation d’un gouvernement, s’est finalement transformée en une formidable nouvelle du vendredi soir.

Nous avions bien évidemment intégré ce scénario dans nos prévisions mais en tant que risque. Sa probabilité se renforce et nous considérons toujours ses impacts comme néfastes pour la zone euro. Notre scénario central de bonne dynamique de la croissance s’en trouve amoindri (50%). L’inflation reste une de nos préoccupations tout comme la dispute commerciale.

Cyrille Geneslay

Gérant allocataire - CPR AM

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