Marchés financiers : vote sur le plafond de la dette et emploi US

Asset Management - Les investisseurs restent confiants sur les marchés financiers. Quels sont les points de vigilance à surveiller cette semaine ? Quelles perspectives économiques à moyen terme ? L'éclairage de Vincent Boy, Analyste marchés chez IG France.

La semaine pourrait être volatile sur les marchés financiers, malgré la confiance inébranlable des investisseurs depuis le début de l’année. Jusqu’ici, les marchés parviennent à ignorer les risques concernant le ralentissement de l’économie, l’inflation ou encore la politique monétaire et continuent de surfer sur la vague de l’intelligence artificielle (IA).

Euphorie des marchés actions

Certaines valeurs, comme NVIDIA ou Microsoft, ont accéléré leur hausse, sans amélioration significative de leur résultat, mais du fait de leur développement dans le domaine des IA. Ainsi, quelques sociétés tirent la croissance des indices, et notamment le Nasdaq 100 ou le S&P500. Ce dernier progresse de près de 10 % depuis le début de l’année, mais en soustrayant 7 des grandes valeurs technologiques, la hausse n’est que de 1 %.

Cette euphorie permet aux investisseurs de faire abstraction des risques de voir la politique monétaire continuer d’être restrictive pour un moment. Alors que les hausses de taux de la Fed avaient fortement impacté les marchés en 2022, les acteurs de marchés ne se préoccupent plus des discours peu accommodants des membres de la Fed ou même du rebond de l’inflation constaté la semaine dernière.

Cette semaine, les investisseurs devraient d’abord se réjouir de l’accord qui semblerait avoir été trouvé entre les démocrates et les républicains aux Etats-Unis, dans l’attente du vote prévu ce mercredi 31 mai. En revanche, si cet accord est validé, les US pourront augmenter le plafond de la dette et vont devoir émettre plus de 1 000 milliards de nouvelles obligations. Cela devrait détourner la liquidité du marché actions vers le marché de la dette et pourrait mettre à mal la tendance haussière constatée depuis le début de l’année.

Au programme de la bourse

D’autres événements seront analysés par les marchés, avec quatre interventions de membres de la Fed, et deux interventions de Christine Lagarde à la Banque centrale européenne (BCE). Par ailleurs, le compte-rendu de politique monétaire de la BCE et le Beige book de la Fed sur les perspectives économiques, seront publiés ce jeudi 1er juin et mercredi 31 mai respectivement.

Ce dimanche 4 juin, l’OPEP et ses partenaires, dont la Russie, se réunissent à Vienne. L’Arabie Saoudite mettait en garde les vendeurs à découvert, préconisant peut être une nouvelle baisse de la production de l’OPEP+, mais la Russie de son côté, se disait satisfaite des niveaux de production actuels.

Du côté des entreprises, la saison des résultats touche à sa fin, mais nous surveillerons certaines sociétés du secteur technologique aux Etats-Unis, avec notamment, HP ce mardi 30 mai après la clôture, Salesforce ce mercredi 31 mai à la fermeture des marchés US ou encore, Dollar General et Macy’s dans la grande distribution, ce jeudi 1er juin avant l’ouverture, puis Zscaler, Broadcom et Dell après 22h.

Ce qu’indiquent les indices PMI

Bien que les statistiques économiques n’aient que peu d’impact sur les marchés dernièrement, nous surveillerons avec beaucoup d’attention certaines données économiques publiées cette semaine. Ce mardi 30 mai, la confiance des consommateurs américains est attendue au plus bas depuis juillet 2022.

Ce mercredi 31 mai, les PMI venant de Chine pourraient montrer une légère amélioration du secteur manufacturier et une dégradation du secteur non manufacturier en mai. Ensuite, nous nous tournerons vers l’Europe, avec le PIB et l’indice des prix à la consommation (IPC) en France, puis les données de l’emploi et l’IPC en Allemagne, avant le rapport JOLTS sur les nouvelles offres d’emploi aux US l’après-midi.

Ce jeudi 1er juin, un autre PMI manufacturier (Caixin) en Chine est attendu, avant les ventes au détail en Allemagne, attendues à nouveau en forte baisse. Rappelons que l’Allemagne est entrée en récession technique au T1, que l’inflation dépasse toujours 7%, mais que le Dax reste toujours proche de ses plus hauts historiques.

Les PMI manufacturier dans les pays de la zone euro et au niveau global seront également publiés dans la matinée et devraient se maintenir au plus bas depuis juin 2020, soit lorsque les économies étaient confinées. L’IPC en zone euro sera publié un peu plus tard et devrait ressortir à 7%.

Etats-Unis, emploi et salaires

Ce jeudi 1er juin, les marchés se tourneront davantage vers les Etats-Unis, avec les créations d’emplois dans le secteur non-agricole de l’ADP, les inscriptions hebdomadaires au chômage et l’indice PMI manufacturier, attendu également proche de ses plus bas depuis juin 2020.

Ce vendredi 2 juin, la progression du salaire moyen et les créations d’emplois dans le secteur non-agricole officielles (NFP) seront particulièrement surveillées. Les NFP sont attendues à 180K, mais pourraient, comme le mois précédent ressortir plus hauts que prévu.

Notons en revanche que, lors de la publication d’avril, les données de mars avaient été fortement révisées à la baisse et étaient ressorties au plus bas depuis janvier 2021. Le taux de chômage est également publié le même jour et pourrait monter très légèrement, passant de 3,4 % à 3,5 %, pas de quoi inquiéter les investisseurs.

Quel impact sur les cryptos ?

Sur le marché des cryptomonnaies, bien que le bitcoin peine à profiter de la tendance haussière sur les indices, celui-ci se maintient et pourrait consolider dans l’attente d’une euphorie moins importante sur les marchés traditionnels. La tendance reste en revanche toujours baissière et la cassure de certains supports devrait conduire à une forte accélération baissière.

Vincent Boy - IG France

Analyste

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