Marchés financiers : la « der des ders »

Asset Management - Subprimes, zone euro, Covid-19... La crise sanitaire est la dernière catastrophe économique en date d'une longue série. A chaque fois, les banques centrales sont intervenues, à grand renfort de liquidités et de garanties pour les investisseurs. Ce système peut-il perdurer ou est-il temps de rompre le cycle ? Cette crise peut-elle être la « der des ders » ? Les explications d'Igor de Maack, Gérant et porte-parole de la Gestion chez DNCA.

Après la première guerre mondiale, les soldats et globalement toutes les populations européennes ont pensé que ce serait la dernière grande guerre des temps modernes. Mais l’Histoire leur a malheureusement donné tort.

Dans le capitalisme, nous connaissons la répétition et la fréquence des crises comme des phases nécessaires à l’expansion subséquente, mais souvent les commentateurs ont tendance à penser que les crises d’envergure mondiale (2009) sont uniques dans un demi-siècle et que nous ne pouvons connaître pire.

Crises en cascade

Pourtant la crise économique liée au Covid s’avère la plus sévère en aussi peu de temps. L’Histoire a donc encore montré sa sagesse. En l’espace de douze ans, le monde aura perdu plus de 10 % de PIB dans les deux écroulements les plus significatifs de l’économie.

Nous pouvons nous interroger sur la cohérence d’un système qui engendre désormais des crises mondiales à répétition en grevant aussi lourdement les budgets des États et en faisant exploser de manière exponentielle le bilan des banques centrales.

La crise des subprimes, la crise de la zone euro et la crise sanitaire ont, à chaque fois, déclenché les interventions des banques centrales en instaurant des régimes de liquidités gigantesques et une forme de garantie de dernier recours aux investisseurs. Le fameux « put » des banques centrales.

Espoirs de reprise

Combien de temps peut durer cette situation ? Car c’est bien la présence de ce « put » qui soutient les marchés financiers et surtout le prix des actifs risqués depuis tant d’années. Il ne faut pourtant pas nier la force de la reprise actuelle qui provoque la confiance des investisseurs.

Aux Etats-Unis, l’économie a recréé 4,8 millions d’emplois le mois dernier contre un chiffre attendu de 3,23 millions par le consensus. Il faut noter que le Nasdaq est un des très rares indices à afficher une performance positive en 2020. L’espoir d’une approbation d’un plan de relance avant le sommet européen du 17 et 18 juillet va aussi porter les actions européennes.

Alors aujourd’hui, à l’instar des Poilus qui sont sortis de l’enfer du chemin des Dames et des tranchées de Verdun, nous aimerions bien que cette crise sanitaire soit vraiment « la der des ders ». 

Igor de Maack - Vitalépargne Paris

Associé – Dirigeant

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