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Comme nous nous y attendions, la volatilité sur les indices actions est restée relativement limitée la semaine dernière en l’absence d’indicateurs économiques majeurs. Les actions ont toutefois légèrement reculé en Zone euro (Euro Stoxx 50 -0,89 %, Cac 40 -0,92 %), tandis que les actions américaines souffraient davantage (S&P 500 -3,35 %, Nasdaq -3,99 %), les commentaires des investisseurs pointant le risque de récession aux Etats-Unis en 2023.
Croissance mondiale, la grande inconnue
Il est vrai que le point de fixation des investisseurs est en train de progressivement évoluer de la crainte vis-à-vis de l’inflation — et son corollaire le relèvement des taux de la Fed — vers la crainte de la récession. Le commentaire, cette nuit, de la Secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, qui voit « une réduction substantielle de l’inflation américaine en 2023 » illustre parfaitement l’évolution actuelle de la réflexion des investisseurs. 2022 aura été l’année de la lutte contre l’inflation, 2023 sera celle de la lutte pour la croissance, telle semble être le message des investisseurs en cette fin d’année.
L’évolution du prix du pétrole depuis quelques jours est un bon exemple de ces craintes pour la croissance économique. Sur le papier, le prix du pétrole ne devrait pas baisser compte- tenu des menaces de Poutine sur la production de pétrole russe « une éventuelle réduction de la production si nécessaire » et de l’engagement récent de l’Opep à ajuster son offre si besoin. Cependant, le prix du pétrole WTI a encore perdu 11 % la semaine dernière tout proche des 70 à 71 dollars, un prix qui n’avait plus été vu depuis un an ! En cause, les craintes sur la croissance mondiale, et notamment le risque d’une congestion du système de santé en Chine avec les annonces plus importantes que prévues concernant l’allègement des contraintes sanitaires.
Quelles perspectives à horizon 2023 ?
Nous entrons dans la dernière ligne droite pour les marchés cette année, avec une dernière semaine avant les fêtes qui s’annonce passionnante avec au menu, la publication, ce mardi 13 décembre, de l’inflation en novembre aux Etats-Unis et comme plat de résistance les réunions de la Fed (ce mercredi 14 décembre) et de la BCE (ce jeudi 15 décembre). Des hausses de taux de 50 bps sont attendues pour ces deux réunions.
Les banques centrales devront dans leur communication faire preuve de subtilité, en actant leur volonté de ralentir le relèvement des taux d’intérêt, tout en alertant les investisseurs de leur volonté de rester vigilants sur l’inflation. Toutefois, les questions des investisseurs risquent de se porter au-delà, à savoir interroger les banquiers centraux sur leur attitude en cas de décrochage de la croissance en 2023. Comme nous l’avons écrit plus haut, l’évolution de la conjoncture en 2023 sera la grande question de l’année prochaine.
Achevé de rédiger le 12 décembre 2022
