Marchés financiers : démesures

Asset Management - Cet automne, les marchés actions affichent un renouveau dynamique. Les investisseurs se détachent enfin des actifs obligataires. Malgré la multiplication des risques économiques et politiques, la croissance mondiale tient le choc. Quel bilan affichent les indices boursiers aux Etats-Unis ? Comment se comportent les actions européennes ? Igor de Maack, Gérant et porte parole de la Gestion chez DNCA Finance, partage son analyse.

Les années de taux négatifs sont peut-être en train de se terminer avec le retournement du sentiment des investisseurs depuis quelques semaines sur la classe d’actifs obligataire. Le taux 10 ans français frôle désormais les 0 %. Pour autant, ces années vont laisser des traces à la hauteur de la démesure des politiques monétaires engagées pour « sauver le soldat Capitalisme », qui s’était perdu sur le champ de bataille du surendettement et enfoncé dans les tranchées de la finance complexe.

Voici quelques exemples de la démesure actuelle : LVMH est devenue la première capitalisation boursière française à dépasser 200 milliards d’euros. Chaque véhicule Ferrari vendue dans le monde représente, à elle seule, une capitalisation boursière unitaire de plus de 3 millions d’euros. ARAMCO, la major saoudienne qui sera prochainement cotée sur le Tawadul, dispose de 227 milliards de barils en réserve.

Fin de la morosité en Europe ?

Les indices boursiers américains volent de record en record. Alors que la période 1979 à 2009 avaient vu les indices américains et européens réaliser la même performance (S&P 500 + 2524 % contre 2515 % pour le MSCI Europe), depuis 2010, le S&P 500 a gagné 233 % contre 92 % pour le MSCI Europe. L’économie des Etats-Unis entamera en 2020 sa douzième année de croissance consécutive, alors que la zone euro aura connu une double récession depuis 2008 et une fragmentation financière inédite.

Après plus de 85 semaines de décollecte, les actions européennes enchainent leur troisième semaine de collecte d’affilée avec un record en montant (1,7 milliard de dollars), signe d’un appétit retrouvé pour l’Europe. Il est vrai que le risque politique — et notamment le Brexit — semble s’éloigner. Plus les négociations du Brexit durent — au grand dam de Boris Johnson — moins le Brexit sera dur (« Hard Brexit »). Malgré toutes les craintes de récession et les risques de tension commerciale, l’économie mondiale a tenu le choc en 2019.

La carte de la performance

Les indices PMI se redressent légèrement. Certains commencent à sortir leur joker de performance, en adhérant désormais au discours de rallye de fin d’année. Il serait temps, car la performance du CAC 40 Dividendes Réinvestis a dépassé 27 %.

Igor de Maack - Vitalépargne Paris

Associé – Dirigeant

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