Marchés émergents : les risques populistes pourraient peser sur les rendements

Asset Management - L'appétit pour le risque s'est fortement accru au cours de l'année 2016, suite à la période prolongée de faibles rendements, favorisant les émergents. La classe d'actifs a, par conséquent, généré un solide rendement absolu.

Une partie de ce rendement provient de sociétés de qualité se remettant de la survente de leurs titres mais, vers la fin de l’année, ce sont les actifs de moins bonne qualité des pays émergents qui ont surperformé. La plupart de ces derniers sont des sociétés contrôlées par l’État et des sociétés cotées dans des pays respectant peu, voire pas du tout, les droits de propriété. Cette surperformance arrive après une période de solides rendements de la part de la classe d’actifs ce qui est probablement plus lié au momentum qu’aux fondamentaux.

L’ampleur et la forte opacité du système bancaire chinois est une source d’inquiétude. Suite au ralentissement de la croissance économique en 2016, les régulateurs chinois ont encouragé les banques à cesser de cautionner les créances douteuses comme un outil pour stimuler la croissance des prêts. Il a été encore plus inquiétant de constater que bon nombre d’analystes et d’investisseurs à court-terme ont estimé qu’il s’agissait là d’une bonne raison pour investir sur les banques chinoises, vu que la baisse des créances douteuses entrainerait une hausse (artificielle) des profits. Nous sommes faiblement exposés aux actions chinoises car nous pensons qu’une crise importante du secteur bancaire en Chine aurait un impact à l’échelle internationale.

Brésil, Chili et Afrique du Sud affectés par la baisse des matières premières

Notre portefeuille affiche un biais envers les sociétés cotées sur les pays qui ont été affectés par la baisse du cours des matières premières tels que le Brésil, le Chili et l’Afrique du sud. Le choc économique qui s’en est suivi a entrainé un affaiblissement des devises, une hausse du nombre de titres attractifs et une possibilité alléchante d’amélioration de la gouvernance nationale. Les électeurs de la classe moyenne émergente sud-africaine ont, au cours de l’année 2016, fait passer un message à l’ANC (Congrès National Africain) au pouvoir en demandant une baisse de la corruption et un recentrement des efforts sur l’amélioration des conditions de vie. Il est également possible, au Brésil, de considérer la chute de l’administration Rousseff comme une demande de baisse de la corruption au sein du gouvernement. La satisfaction des revendications des citoyens est loin d’être assurée mais l’amélioration des standards de gouvernance pourrait entrainer une hausse des valorisations à moyen et à long terme.

Sur une note moins positive, certains pays émergents, qui semblaient relativement stables, pourraient ne pas être épargnés par la vague populiste qui frappe les pays développés. Le gouvernement polonais a adopté, en 2016, une approche plus interventionniste et, au Chili, les hommes politiques de gauche ont récemment proposé de modifier la réglementation des sociétés des eaux. Les risques populistes de ce type devraient augmenter si la croissance économique globale ne s’améliore pas et pourraient peser sur le rendement des investissements.