Marchés actions : pas si mal que prévu ?

Asset Management - Sur les marchés financiers, la gestion active joue un rôle-clé dans l’environnement actuel. Yves Ceelen, directeur de la gestion institutionnelle, partage sa vision des marchés actions.

Les actions font un retour en force en ce début d’année après une vague de dépréciations sévères à la fin-décembre. Pourtant les indicateurs fondamentaux et les prévisions de bénéfices par actions continuent de se détériorer laissant la pérennité de ce rebond dépendante de revalorisations futures.

Les cours boursiers semblent déjà avoir intégré les répercussions positives des mesures de relance entamées par la Fed et la Chine, ainsi que le dénouement heureux de la confrontation commerciale sino-américaine. Cela laisse peu de marge de manœuvre si les prévisions d’accélération de la croissance ne se matérialisent pas.

Une croissance mondiale faible

Les attentes en matière de bénéfices sont habituellement surestimées en début d’année, mais cette année, les révisions à la baisse ont été particulièrement rapides. Ce qui est tout à fait logique compte tenu de l’échec des marchés dans la prise en compte de l’ampleur du ralentissement de l’économie mondiale.

Les marchés actions ont anticipé des conditions favorables pour les mois qui viennent. Mais maintenir cette tendance à la hausse nécessite de nouvelles mesures sur le front fiscal et monétaire. Faute de quoi, la croissance pourrait être très faible pour le reste de l’année 2019, voire même légèrement négative.

Source : Factset, Bloomberg, DPAM

Privilégier la gestion active

La gestion active devrait primer sur les marchés actions européens afin d’éviter les ‘value traps’, surtout dans les secteurs très larges et trop régulés tels que la finance, les services publics ou encore les télécommunications. La gestion active est particulièrement importante sur les marchés d’obligations d’entreprises pour identifier les sociétés performantes et les bilans comptables suffisamment solides et ainsi résister au ralentissement qui arrivera tôt ou tard.

Par conséquent, nous recommandons aux investisseurs les sociétés de qualité et les mid-caps peu couvertes par les analyses boursières après une étude en profondeur des fondamentaux de l’entreprise. Au sein des valeurs défensives, les indicateurs des biens de consommation et de la distribution sont peu encourageants.

Des perspectives qui dépendent de la FED

Les perspectives économiques pour 2019 demeurent sujettes à la politique monétaire de la Fed. Si l’inflation américaine s’emballe et que la Fed décide de resserrer sa politique, les conditions d’emprunt serait plus strictes, le dollar se renforcerait et c’est alors la croissance économique mondiale qui en pâtirait par le biais de chutes sur les marchés d’actifs risqués, notamment les actions et les obligations faiblement notées.

Yves Ceelen - Degroof Petercam Asset Management

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