Marchés actions : encore un effort

Asset Management - Après la crise sanitaire, la relance ouvre la voie aux investissements dans les entreprises innovantes. Comment aborder les marchés actions en 2021 ? L'éclairage de César Perez Ruiz, responsable des investissements et CIO chez Pictet Wealth Management.

Nous pensons que la reprise des opérations sur titres sera un thème majeur en 2021. Les introductions en bourse d’Airbnb et de DoorDash ayant marqué les esprits la semaine dernière, nous pensons que l’idée d’investir dans des entreprises innovantes — avant leur introduction en bourse via des fonds de capital-investissement — devrait intéresser les investisseurs, car les valorisations sont plus basses avant la cotation en bourse. 

Valorisations dans la Tech

Contrairement à la bulle internet de 1999, les entreprises qui entrent en bourse actuellement génèrent souvent des flux de trésorerie positifs et n’ont pas besoin de réaliser des investissements en capital importants. Cela étant, il conviendra de surveiller attentivement les valorisations. Le fardeau réglementaire croissant qui pèse sur les entreprises technologiques représente un autre risque.

L’action intentée contre Facebook aux États-Unis, pour abus de position dominante, montre que les plus grandes sociétés sont dans le viseur des autorités réglementaires — quand bien même rien ne laisse entrevoir un démantèlement du géant des réseaux sociaux.

Brexit, en quête d’un accord

À l’heure où le Royaume-Uni regorge de valeurs cycliques et de type « value » et d’indices affichant une sous-valorisation historique par rapport à leurs pairs de la zone euro, notre décision prise il y a quelques semaines de surpondérer les actions britanniques a d’ores et déjà porté ses fruits. Pour ce qui concerne la suite, nous constatons que le Royaume-Uni et l’Union européenne ont déclaré dimanche dernier qu’ils étaient prêts à faire encore un effort pour parvenir à un accord commercial post-Brexit

Nous estimons la probabilité d’un tel accord à 60 %, mais il pourrait s’agir d’un accord basique excluant les services financiers et les services en général. Cependant, à ce stade, il y a fort à parier que la fin de la période de transition d’après-Brexit le 31 décembre engendrera davantage de chamboulements aux frontières et de gros titres anxiogènes dans les médias qu’une inflexion réelle de la dynamique des marchés.

Zone euro, quid de la croissance ?

Cette fin de l’année est marquée par la multiplication des interventions des banques centrales. En parallèle du déblocage du fonds de relance européen et du budget pluriannuel de l’UE, la BCE a annoncé qu’elle prolongeait et étendait ses achats d’actifs la semaine dernière. Ce sont deux bonnes nouvelles pour l’économie de la zone euro qui, selon nous, devrait croître de plus de 4 % l’an prochain.

Aux États-Unis, nous verrons cette semaine si la Fed décide de lancer une opération « Twist » visant à augmenter la proportion de bons du Trésor à long terme qu’elle achète chaque mois. La Fed pourrait décevoir les acteurs de marché sur ce point. Mais, et c’est tout aussi important, il conviendra de surveiller le progrès politique vers un nouveau plan de relance budgétaire.

En attendant janvier…

Alors que la période des fêtes se rapproche à grands pas, cette semaine sera probablement la dernière occasion de recevoir un cadeau de Noël de la part des législateurs américains. À défaut, il nous faudra peut-être attendre jusqu’à janvier.

César Pérez Ruiz - Pictet Wealth Management

Directeur des investissements & CIO

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